L’avertissement est lancé : la relève du basketball montréalais est très prometteuse, sérieuse et elle fait de plus en plus sa marque dans le cercle de la NBA. Après l’éclosion surprenante de Luguentz Dort en 2019-2020, Karim Mané est le prochain québécois à vouloir prendre la grande ligue d’assaut. Il devrait mettre les pieds sur les parquets de la meilleure ligue au monde en 2020-2021, et il y a une réelle possibilité qu’il le fasse aux côtés d’un autre Québécois, à Oklahoma City. Le Thunder pourrait effectivement miser sur un combo tout montréalais dans quelques années.
Le Sénégalais, qui a déménagé au Québec alors qu’il avait 7 ans, a expliqué qu’il avait parlé à une quinzaine d’équipes de la NBA et qu’il était très confiant du déroulement des entrevues. Parmi les clubs intéressés, on y compte l’organisation qui vient d’offrir un contrat de quatre ans à Luguentz Dort.
Discutons donc de l’éventualité où le Thunder d’Oklahoma City deviendrait la deuxième équipe la plus populaire au Québec, misant sur deux produits de la province dans son alignement.
L’avenue du joueur non-repêché
Karim Mané aimerait certainement entendre son nom être sélectionné par un club de la NBA lors du prochain repêchage. Après tout, c’est pour cette raison qu’il a décidé de se rendre éligible : le feedback qui lui a été donné fut très positif, indiquant la possibilité de sortir de l’encan avec un contrat de recrue. Le point guard mise sur lui-même pour être sélectionné au deuxième tour. Or, il pourrait avoir avantage à opter pour l’avenue du joueur non-repêché – tout comme son ami Luguentz.
En s’aventurant vers la fin du repêchage, un espoir joue à un jeu dangereux – les formations qui possèdent les sélections n’ont pas nécessairement les ressources pour développer un joueur qui a besoin d’un encadrement précis.
En 2019, Luguentz Dort a pris la décision de ne pas être repêché pour être positionné dans une situation qui l’avantageait. Aujourd’hui, ce choix a payé de façon inattendue.
S’il s’agit également de la décision du produit du CÉGEP Vanier, le Thunder serait fort probablement en tête de lice aux yeux du jeune homme.
Attention, il est très possible qu’une équipe jette son dévolu sur lui en deuxième ronde et nous parlerons de cette possibilité dans un autre article. Mais pour le bien de la cause, la possibilité de voir un duo montréalais dans la NBA, poursuivons.
Le Thunder ne possède pas de choix de deuxième ronde en 2020, et devrait théoriquement se tourner vers les joueurs non-repêchés ou une transaction pour ajouter un troisième espoir à sa formation lors de la séance de repêchage.
Si Lu a placé un bot mot pour son ami et que Karim a impressionné en entrevue, il est loin d’être farfelu de croire à un tel scénario. Il faudrait tout simplement que le Thunder ait une place à lui accorder dès l’an prochain, considérant que le club a énormément de choix au repêchage dans les prochaines années.
L’équipe du Québec
En repêchant Karim Mané, OKC s’assurerait une couverture médiatique accentuée du club au Québec et d’une possible nouvelle base de partisans francophones. Malgré les succès des Raptors de Toronto, la présence de deux joueurs québécois au sein d’un même club attirerait énormément l’attention et pourrait faire du Thunder la deuxième équipe d’un marché inexploré.
À ce point-ci sur la ligne du temps, nous sommes certains que Luguentz Dort peut être un partant dans la NBA. Jusqu’à présent, le produit d’Arizona State montre qu’il peut être un glue guy comme Shane Battier l’a été toute sa carrière. Il n’est pas le gars le plus talentueux, mais il cadre parfaitement, comprend son rôle et joue bien défensivement.
Il est toutefois impossible de savoir si Karim Mané peut un jour être le meneur partant d’une équipe. Considérez que dans son cas, il s’agit davantage d’un projet à long terme. À seulement 19 ans, le Sénégalais est le premier espoir de l’histoire à se rendre éligible au repêchage après une saison au CÉGEP.
Son potentiel est très intéressant et il faut le voir comme un espoir international comme Giannis Antetokoumpo, Nikola Jokic ou Deni Avdija, à son année de repêchage. Même s’il habite à Montréal et non en Grèce, en Serbie ou en Israël, il est un produit talentueux (mais brut) qui n’a pas encore joué à un niveau extrêmement compétitif.
Il faudra aborder son développement en gardant ceci en tête.
S’il venait à être mis sous contrat par le Thunder et qu’il fleurissait avec le club, il pourrait facilement s’approprier une place auprès de son homologue montréalais. Chris Paul n’est pas à OKC pour y rester et Dennis Schroder excelle comme sixième homme.
On peut donc, de façon réaliste, saliver en s’imaginant un duo québécois dans la NBA.
Il s’agit de l’un des nombreux scénarios possibles, en vue des prochains mois.
Mais il s’agit certainement de l’un des plus inspirants.