Je me souviens : Le match le plus violent de l’histoire de la NBA

Je me souviens : Le match le plus violent de l’histoire de la NBA

En résumé

À voir : «Malice at the Palace», le match le plus violent de l'histoire.

En fin de semaine, la municipalité de Auburn Hills, à Détroit, a officiellement tourné la page sur son légendaire Palace of Auburn Hills, qui a longtemps été le domicile des Pistons et de la glorieuse histoire des « Bad Boys » de Isaiah Thomas et compagnie, en implosant le vieil édifice.

Le Palace des Pistons a souvent été le théâtre de batailles épiques, que ce soit contre leurs rivaux éternels de Boston ou leurs ennemis jurés de la Côte Ouest, les Lakers de Los Angeles. Suite à la démolition de cette Mecque du basket, il serait mal avisé de ne pas revenir sur le match le plus sombre, le plus chaotique et le plus violent de l’histoire de la NBA, désormais reconnu comme étant « la plus infâme des bagarres de l’histoire de la ligue ».

En 2004, les Pistons affrontaient les Pacers de l’Indiana, en finales de conférence – un duel entre deux excellentes équipes, jeunes, fringantes, talentueuses, et menées par deux excellents entraîneurs, soit Larry Brown (Detroit) et Rick Carlisle (Indiana). Brown avait déjà été l’entraîneur des Pacers avant de quitter, et Carlisle le coach des Pistons, avant de quitter également, l’année précédente. Larry Bird était le boss des Pacers et Joe Dumars, le boss des Pistons; deux grands rivaux des années 80! La lutte était chaude et les Pistons l’ont finalement emporté, avant de soulever le trophée Larry O’Brien contre Kobe Bryant et les Lakers, menés par Chauncey Billups, Richard Hamilton, Ben Wallace, et Rasheed Wallace. Toute une équipe!

L’année suivante, en début de saison, c’était aux Pacers voguer, fiers d’un fiche de 6-2 et se démarquant comme étant l’équipe à battre dans la NBA, avec un Reggie Miller en fin de carrière mais secondé par les Ron Artest, Stephen Jackson et Jermaine O’Neal.

Au neuvième match de la saison 2004-05, les deux équipes au style de jeu rude et défensif, s’affrontaient pour la première fois de la saison, depuis les éliminatoires quelques mois auparavant. En avance 97-82, avec 45 secondes à écouler au cadran et tous les joueurs partant encore sur le court, Ron Artest pète une coche (une autre) et commets une faute flagrante sur un Ben Wallace qui ne s’y attendait plus. Ayant perdu sa mère quelques jours plus tôt et les nerfs à fleurs de peau, Wallace s’est dirigé d’un pas vers Artest et une bousculade s’en est suivie. Très rapidement, les bancs se sont vidés et la chicane était prise entre les deux rivaux!

Après quelques minutes de d’échauffourées et l’intervention des arbitres et entraîneurs, Ron Artest a pris son calme en patience et décidé de s’allonger de tout son long sur la table des marqueurs, et de respirer par le nez. On apprendra plus tard que cette technique lui avait été enseignée par les psychologues de l’équipe, afin de l’aider à décompresser. Stephen Jackson dira plus tard qu’il n’avait jamais vu Metta World Peace aussi zen!.

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En pleine séance de méditation (!), Artest reçoit un verre d’alcool en pleine poitrine et se relève d’un bond, pour s’apercevoir que des fans l’invectivaient. Clairement, la fin du match allait être annulée et les fans en voulaient pour leur argent, et certains partisans auront décidé de mettre le feu aux poudres. Artest s’est dirigé d’un trait dans les gradins, a enjambé les chaises devant lui et s’en est pris physiquement à un homme nommé Michael Ryan, qu’il croyait être le coupable de la douche de bière qu’il venait de recevoir. Hélas, Artest se trompait de personne! John Green, l’homme fautif, demeure dans les parages, lui assène un coup de poing et menotte MWP par derrière, qui reçoit un deuxième verre d’alcool en plein visage! Rasheed Wallace et Fred Jones en ont assez vu et décident de venir en aide à World Peace une chance! Comme dit la chanson, « Give Peace a Chance… » Malheureusement, c’était sans compter le frère de Ben Wallace, également dans les estrades, qui en profite pour se défouler sur Fred Jones. Eh oui, quand la famille s’en mêle…C’est alors que la m**** pogne vraiment , des coups sont échangés de part et d’autre, des fans se retrouvent sur le terrain, la police intervient et Ron Artest se retrouve face à face avec ce fan baveux de Pistons…

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Merci bonsoir, comme dirait Ron…

Jermaine O’Neal, également, n’a pas fait dans la dentelle :

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Deux en deux – next!

Un véritable cauchemar pour la ligue…D’ailleurs, David Stern, qui regardait le match a télévision et voyait le pire scénario imaginable se déroulait sous ses yeux, y est allé d’un « Holy Sh*t » bien senti.

Finalement, Ron Artest a été emmené hors du terrain sous escorte et une pluie de breuvages et d’objets de toute sorte, et les esprits se sont lentement calmés.

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De retour au vestiaire et dans toute sa simplicité, il demande à Stephen Jackson: « Tu penses qu’on est dans l’eau chaude? » Jackson le regarde d’un air ébahi et lui balance qu’il serait chanceux d’avoir encore un emploi, le lendemain matin! O’Neal et Carlisle en viennent aux coups, alors que le joueur reproche à son coach de l’avoir retenu, alors qu’il ne faisait que se défendre. La police vient finalement pour chercher Artest dans le vestiaire mais les Pacers le camoufle et l’engouffre à toute vitesse dans l’autobus en route vers l’aéroport et hors du Motor City, en refusant de le rendre aux autorités policières. Finalement, la police de Auburn Hills est obligée d’escorter l’autobus de l’ennemi juré jusqu’à destination, afin d’éviter la folie furieuse.

Quel a été le décompte final de cette nuit complètement folle: 9 joueurs sanctionnés, 146 matches de suspension, 11M$ en amendes, 5 joueurs chargés d’assaut, et 5 fans accusés au criminel et bannis à vie aux matchs des Pistons.

Évidemment, Artest est celui qui écopera de la plus lourde des sanctions: suspendu sans salaire pour le reste de la saison régulière et des playoffs, soit 86 matchs et plus de 5M$, la plus longue et la plus coûteuse suspension de l’histoire de la NBA. Il demandera d’ailleurs aux Pacers de l’échanger, l’année suivante, geste que ses coéquipiers ne lui pardonneront jamais, après avoir risqué leur carrière pour le défendre.

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Stephen Jackson, lui, écopera de 30 matchs de suspension pour s’être rendu dans les gradins et s’en être pris aux partisans, 3M$ en pertes de salaire, et sera accusé l’année suivante de décharge illégale d’une arme à feu, avant d’être échangé par les Pacers dès le mois suivant.

L’année suivante, la première confrontation Pacers-Pistons à Détroit a donné droit à plusieurs alertes à la bombe et la suspension du match à plusieurs reprises, avec des rumeurs de tueurs à gages dans les gradins!

Quelles en ont été les conséquences à plus long terme, pour la NBA? Des mesures de sécurité plus strictes, un code de conduite en neuf points pour les partisans et toujours valide aujourd’hui, et la mise sur pied du programme NBA Cares, afin de rapprocher les joueurs de ses partisans et souligner les bons coups auprès des communautés. Des limites seront également imposées dans la consommation d’alcool les soirs de match et un nouveau code vestimentaire sera graduellement instauré, afin de soigner l’image un peu trop « hip-hop » des joueurs, au goût de certains.

L’organisation des Pacers, quant à elle, mettra beaucoup de temps avant de s’en remettre, ne connaîtra pas de saison gagnante durant les six saisons suivantes, et aura énormément de difficultés à rebâtir les ponts avec la communauté locale. À ce jour, la franchise refuse de revenir sur ce triste épisode et de commenter publiquement sur ses conséquences désastreuses.

AlleyOop360

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