Chaque année, ou presque, la course au titre de Joueur le Plus Utile (MVP), est accompagnée de débats, d’opinions divergentes ainsi que de statistiques venant offrir du support à ces opinions. Pour ce qui est de la campagne de 2019-2020, Giannis Antetokounmpo est un favori quasi unanime pour devenir double récipiendaire de l’honneur, et les statistiques lui sont favorables.
Toutefois, ces statistiques sont-elles toujours fiables? N’y a-t-il pas de réel moyen permettant de calculer quel joueur est en effet le « plus utile », celui apportant la plus grande valeur à son club?
Eh bien, si vous trouvez que c’est injuste de se servir des victoires ou des points par match comme déterminant de la valeur d’un joueur, Jacob Goldstein a une solution pour vous. L’inventeur du PIPM ou Player Impact Plus-Minus (impact d’un joueur en plus ou moins), s’est servi de certains des mêmes calculs utilisés pour créer la statistique de PIPM, afin d’inventer la métrique de Wins Added (victoires ajoutées).
En bref, cette statistique détermine le nombre de victoires total qu’un joueur en particulier apporte de plus, ou de moins, à son club. Par exemple, Damian Lillard possède une cote de victoires ajoutées de 7,35. Donc, sans Lillard parmi l’effectif des Trail Blazers de Portland, l’équipe gagnerait 7,35 matchs de moins au fil d’une saison de 82 joutes, selon la stat.
Plusieurs nombres entrent en considération dans l’exercice de mise sur pied des victoires ajoutées, notamment les points, rebonds, passes décisives, ballons volés, tirs bloqués, taux de réussite des tirs, taux d’utilisation, impact offensif et défensif, etc. La liste est interminable.
Tout comme le PIPM, les victoires ajoutées sont des indicateurs de précision quand il est question de déterminer quel joueur aide le mieux son club à récolter des victoires; le but principal de tout sport professionnel.
La définition d’un MVP moderne n’est peut-être plus la même qu’elle l’était lors des années 1960, mais à la base, le meilleur joueur du circuit au fil d’un calendrier régulier défini est celui qui se mérite le trophée. Bien sûr, allouer le statut de meilleur joueur est une tâche difficile qui implique une réflexion et de la recherche approfondie. On ne peut pas simplement décerner le titre de MVP au joueur moyennant les meilleurs statistiques principales parmi l’équipe présentant la meilleure fiche.
Néanmoins, les victoires qu’ajoute, à lui seul, un homme au dossier de son club, constituent un baromètre efficace du Joueur le Plus Utile. Même si la statistique mise au monde par Jacob Goldstein n’est pas parfaite, elle agit comme outil important, qui devrait être utilisé plus souvent lorsque deux ou plusieurs athlètes de la NBA sont comparés.
Voici donc une liste des meneurs de la catégorie des victoires ajoutées, en 2019-2020 :
Rang | Nom | Victoires Ajoutées |
10 | Luka Doncic | 8,11 |
9 | Nikola Jokic | 8,24 |
8 | Anthony Davis | 8,46 |
7 | Jayson Tatum | 8,90 |
6 | Chris Paul | 8,90 |
5 | Kawhi Leonard | 9,09 |
4 | Rudy Gobert | 9,47 |
3 | LeBron James | 11,27 |
2 | James Harden | 11,71 |
1 | Giannis Antetokounmpo | 12,35 |
Si on se fie à cette métrique, Giannis serait le méritant du titre de Joueur le Plus Utile pour la campagne actuelle… par une lisière.
James Harden et LeBron James suivent derrière, eux qui génèrent tellement de points chaque rencontre pour leur formation, simplement que par leurs prouesses offensives.
Cependant, nous avons droit à une surprise au 4ème échelon. Rudy Gobert du Jazz de l’Utah aurait un impact plus important sur les victoires de son club que prévu. Voilà une autre preuve de l’impact des spécialistes de la défensive sur les victoires.
La liste est ensuite complétée par certaines des étoiles les plus douées de la ligue, mais omet quelques inclusions importantes. Entre autres, Damian Lillard qui est synonyme du succès des Blazers depuis des années, ne se retrouve qu’au treizième rang du classement.
Au final, la statistique de victoires ajoutées n’est pas la plus précise ni efficace, mais son utilité reste considérable. Reste à voir si sa popularité montante, ainsi que celle du PIPM, pourra un jour s’infiltrer au cœur des conversations habituelles de comparaison entre les joueurs tant aimés de la NBA.