La Presse nous apprenait aujourd’hui que la Canadian Elite Basketball League (CEBL) compte s’implanter prochainement dans la province de Québec, avec une équipe à Montréal dès 2021.
Mis à part le fait que le site web de la ligue ne compte toujours pas de version française, et que le titre de la ligue n’a toujours pas été officiellement traduit dans la langue de Molière, tout porte à croire que nous verrons du basket professionnel dès le printemps prochain, dans la grande région de Montréal.
L’ancien président du Rocket de Laval (LAH) et des Alouettes de Montréal (LCF), Mark Weightman, aurait été mandaté par la CEBL afin de trouver un terrain d’entente avec la ville de Verdun, plus particulièrement, afin d’accueillir la nouvelle formation dans l’enceinte de l’Auditorium de Verdun.
Fondée par l’entrepreneur Richard Petko, l’an dernier, la CEBL cherche à remplacer la National Basketball League of Canada comme première ligue professionnelle de basket d’importance au Canada, avec de nouvelles idées et de plus grandes ambitions.
Weightman, également chargé du projet d’amener une équipe de la East Coast Hockey League à Trois-Rivières, possède d’ailleurs des atomes crochus avec ses partenaires au sein de la CEBL: le PDG de la ligue, Mike Morreale, est un ancien receveur étoile de la LCF, et son président des opérations dans l’Ouest, Lee Grenier, a passé 19 ans au sein de l’organisation des Stampeders de Calgary. Sans aucun doute, la CEBL cherchera à répliquer le succès populaire de la LCF à travers le pays, avec six équipes présentement au Canada, et une septième équipe qui prévoyait débuter à Ottawa, ce printemps. Une organisation à Montréal et à Québec viendrait créer des rivalités naturelles, telles que nous les voyons dans LCF et qui donnent à cette ligue toute canadienne son caractère régional très particulier.
Au fil des ans, plusieurs tentatives d’implanter des équipes de basketball professionnel à Montréal, ont échoué: Les Dragons (1993-94), le Matrix (2005-2008) et le Jazz (2012-2013) ont toutes connu un succès plutôt mitigé, autant sur le plan financier que dans les gradins. Pourquoi donc s’obstiner, une nouvelle fois? La raison est fort simple: le succès du basket au Canada, et au Québec plus particulièrement, ces dernières années, a explosé. Le projet d’une équipe de la NBA à Montréal, qui s’ébruite depuis deux ans, n’y est d’ailleurs pas étranger.
Le succès des Raptors dans la NBA y est pour beaucoup; merci donc à nos cousins de Toronto. L’engouement pour cette équipe, ici-même au Québec, a été phénoménal. La diversité culturelle de la ville de Montréal a été propice, ans aucun doute, à l’adoption de ce sport planétaire. L’euphorie qui s’est emparé du centre-ville de Montréal, l’été dernier, lors de la conquête du championnat par les Raptors, en a d’ailleurs témoigné.
Par contre, c’est surtout la popularité du basket au niveau grassroots qui a contribué à l’essor du sport et au développement du talent d’élite local: 100 équipes évoluant dans la Montreal Basketball League, augmentation de 35% de la participation au sein des fédérations québécoises depuis 2013, particulièrement chez les 9 à 17 ans, et surprise, cette hausse a été observée autant en région (Abitibi, Saguenay) que dans les grands pôles urbains.
Cet engouement pour ce sport très simple à pratiquer, dans une cour d’école ou le parc du voisinage, donne des résultants probants: trois joueurs de Montréal-Nord dans la NBA, sept joueurs Québécois dans la CEBL, et un objectif de cinq nouveaux joueurs Québécois dans la NBA au cours des cinq prochaines années, selon les observateurs. Prochaine étape: on peut s’attendre à ce que la CEBL nous donne un site web en français…et vite!