Suite au premier match de la série ultime des éliminatoires de 2020, Anthony Davis des Lakers de Los Angeles a fait couler beaucoup d’encre avec une performance phénoménale. Alors que ses adversaires se retrouvent en situation fâcheuse, avec de l’incertitude entourant les statuts de Goran Dragic, Bam Adebayo et Jimmy Butler, il est déjà temps d’enclencher la machine à spéculation quant au titre de Joueur le plus Utile des Finales. Jusqu’à présent, AD semble être un candidat précoce, mais qu’est-ce que tout ça signifierait pour le jeune forward, ainsi que l’héritage de son acolyte LeBron James?
Statistiques de Davis au match #1 : 34 points, 9 rebonds, 5 passes décisives et 3 contres, avec une efficacité de 52,4%.
Vous avez été plusieurs à répondre à cette question que notre page Facebook d’AlleyOop 360 avait publié hier, le 1er octobre. Voici la compilation de vos votes, jusqu’à maintenant :
- LeBron James : 8 voix
- Anthony Davis : 6 voix
Évidemment, une seule rencontre n’a encore été disputée à ce jour. Les chances des deux hommes sont donc encore égales, mais on ne peut s’empêcher de se demander si King James a plus de pression sur ses épaules afin de se mériter l’honneur, lui qui souhaite surpasser Michael Jordan comme meilleur basketteur de tous les temps.
L’athlète de 35 ans possède déjà un CV hors-pair, ayant participé à un total de 10 Finales de la NBA au fil de sa carrière, dont 9 lors des 10 dernières années. James en a profité pour récolter trois championnats au passage, raflant le Finals MVP à chaque fois. S’il devait gagner son quatrième trophée Larry O’Brien dans les prochains jours, mais sans repartir chez lui avec le MVP de la Finale entre ses mains, est-ce que son héritage et sa « legacy » en seraient conséquemment affectés?
Après tout, Anthony Davis pourrait un jour être considéré comme le meilleur coéquipier que LeBron n’ait jamais eu; aucune humiliation à lui laisser sa chance au trophée nommé en l’honneur de Bill Russell. Tout de même, les internautes « anti-James » se donneront un malin plaisir à utiliser cette faille comme argument en faveur de MJ dans la discussion de GOAT. En effet, Jordan a été nommé Finals MVP à l’instar de chacun de ses six championnats.
Peut-être le King voudra-t-il s’assurer de quitter la bulle avec deux trophées en main pour éviter un tel scénario, toutefois, si on porte attention à l’histoire du Joueur le plus Utile des Finales, on remarque que le trophée ne porte pas un poids si lourd, finalement.
Par exemple, le grand Tim Duncan, considéré par la majorité comme le meilleur power forward de l’histoire, est parvenu à cumuler cinq bagues de championnat, au courant de sa longue et prolifique carrière chez les Spurs de San Antonio. En cinq occasions, Timmy n’a reçu le Finals MVP que trois fois. C’étaient plutôt Tony Parker (2007) et Kawhi Leonard (2014) qui ont soulevé ces autres captures.
Pourtant, plusieurs analystes et amateurs du sport offrent une place à Duncan parmi le top 10 des plus grands de tous les temps, malgré ces deux interstices à son dossier. Un cas similaire est celui de Stephen Curry. Le meneur des Warriors, considéré comme le meilleur tireur à trois points de l’histoire et l’un des point guards les plus talentueux, n’a aucun MVP des Finales à son actif, malgré trois bagues de championnat à ses doigts.
Son cas est particulier, puisqu’en 2015, lorsqu’Andre Iguodala a été sacré meilleur participant de la Finale, Curry aurait aussi très bien pu se mériter l’honneur. Puis, aux deux conquêtes suivantes, c’est le supérieur Kevin Durant qui, grâce à ses performances historiquement dominantes, a raflé ces prix.
Ça ne veut pas dire que Steph n’a pas été un facteur clé lors de ses participations aux séries finales. Sans Chef Curry à Golden State, la franchise n’a pas de championnat à parader après 1975.
Cette année, si c’est AD qui associe son nom au Finals MVP, on ne dira pas de LeBron qu’il a été un détriment à son équipe. Si James connait une bonne série, comme nous savons tous qu’il est capable de le faire lorsque le mode « Playoff Bron » est activé, c’est tout ce qui compte, en bout de ligne.
Après tout, les performances monumentales du King à l’âge avancé de 35 ans relèvent de l’exploit, en soi.
Rappelons-nous que Kobe Bryant, lui, n’avait gagné aucun titre de MVP des Finales, suite à ses trois premières conquêtes du Larry O’Brien. D’autres exemples de la sorte incluent Paul Pierce en 2008, au lieu de Kevin Garnett; Tim Duncan en 1999, plutôt que la star des Spurs à l’époque David Robinson; Joe Dumars en 1989, qui se l’est mérité aux dépens d’Isiah Thomas; James Worthy l’année précédente, aux dépens de Magic Johnson et Kareem Abdul-Jabbar, puis Cedric Maxwell en 1981, plutôt que Larry Bird.
Voilà, ce n’est simplement pas toujours la plus grande vedette d’un club qui a le meilleur rendement en Finale. Dans le cas de Davis, son nom grimperait certainement de plusieurs rangs sur la liste des plus grands à sa position, lui qui est déjà entrevu comme l’un des power forwards les plus talentueux à fouler les parquets.
Cependant, la course ne fait que commencer pour AD et LBJ. Il faut aussi, tout d’abord, vaincre le Heat de Miami. Le match #2 aura lieu ce soir, le 2 octobre, à 21h00.
Lisez ici le résumé du premier combat entre les champions de l’Ouest et de l’Est :