Joseph Chartouny : de St-Hubert à Dik El Mehdi

Joseph Chartouny : de St-Hubert à Dik El Mehdi

En résumé

Le Québécois a affronté Markus Howard chaque jour pendant un an à Marquette. Il s'est frotté à Ja Morant au March Madness. Ce qu'il en retire? Une préparation hors-pairs pour sa carrière professionnelle au Liban.

Pour Joseph Chartouny, la NCAA aura été un tremplin vers une vie remplie de défis plus excitants les uns que les autres.

« Le March Madness était un de mes buts, mais ce n’est pas le but final : je veux jouer professionnel et devenir le meilleur joueur que je puisse être. »

Joseph Chartouny

Les Québécois qui partent évoluer dans le circuit universitaire américain doivent tous faire preuve d’une grande capacité d’adaptation. Que ce soit sur les plans du coaching et du développement ou en termes de style de jeu et des talents à affronter, la NCAA est une bête bien différente de notre circuit scolaire, ici au Québec.

Heureusement pour Joseph Chartouny, le Canado-Libanais originaire de St-Hubert était prêt pour ce grand saut :

« Tu sais, avec tout mon background ici au Québec, j’étais vraiment préparé. […] J’ai commencé mon secondaire sur la Rive-Sud, avec les mêmes entraîneurs que Karim Mané. Ensuite je suis allé à Brébeuf pour mes secondaires 4 et 5. J’étais assez dominant mais j’ai décidé d’aller jouer dans le Collégial AA, au Collège Brébeuf, même si j’avais plusieurs offres dans le AAA. Ç’a choqué des gens puisque j’étais parmi les meilleurs espoirs sortis du secondaire, mais en bout de ligne j’ai reçu une quinzaine d’offres universitaires. […] J’étais vraiment prêt et dès ma première année à Fordham, j’ai été partant. J’ai eu beaucoup de temps de jeu et j’ai bien performé. »

Joseph Chartouny

Pour Chartouny, l’Université Fordham n’était toutefois qu’un tremplin, une opportunité de se faire valoir en tant que joueur d’impact tout en obtenant un diplôme en finance d’une université réputée :

« Mon meilleur ami, Nemanja Zarkovic, jouait déjà à Fordham. Il m’avait dit de bonnes choses sur le programme et tu sais, Fordham, c’est à New York. Pour les finances, c’est toujours bon. […] Côté basketball, je dis ca humblement, mais à Fordham je ne pratiquais pas contre des gars qui étaient à mon niveau, je n’étais pas toujours mis au défi. »

C’est donc pour s’imposer un défi et amener son jeu à un autre niveau que Joseph Chartouny a pris la décision, après trois ans et une graduation à l’Université Fordham, de transférer vers un programme de plus grande envergure : l’Université Marquette à Milwaukee, un programme ayant propulsé Jimmy Butler, Jae Crowder et Wesley Matthews vers la NBA. Là-bas, Chartouny jouera dans l’aréna des Bucks de Milwaukee, où il aura la chance de côtoyer les joueurs de l’équipe sur une base régulière tout en recevant plusieurs visites inspirantes comme celles de Jimmy Butler et Dwyane Wade. Le Québécois aura également eu l’opportunité en or de participer au prestigieux March Madness, affrontant notamment Ja Morant lors du match qui a mis Morant sur le radar de la planète basketball.

Ceci dit, d’un point de vue de performances, l’adaptation fut ardue pour Joseph à Marquette. Ayant terminé sa troisième saison à Fordham avec des moyennes par match de 12.2 PTS, 4.6 AST et 3.3 STL (1er rang de la NCAA), Chartouny aurait bien pu rester dans le confort de son poste de partant à Fordham, mais c’est à ce genre d’adversité que le Québécois carbure :

« Dès mon arrivée à Marquette, j’ai vu comment c’est difficile de passer d’un mid-major à un gros programme. L’adaptation au style de jeu n’a pas été facile et avec l’équipe qu’on avait (top 10 toute l’année), c’était difficile pour moi de me démarquer. Le coach avait une recette gagnante et il ne voulait pas trop la changer mais même si j’ai beaucoup moins joué, c’était ma meilleure expérience dans la NCAA. Je me suis beaucoup amélioré. Je dirais même que je me suis plus développé en un an à Marquette qu’en trois ans à Fordham.

La décision de transférer à Marquette a été très rapide et en bout de ligne, je n’ai pas eu l’année que j’espérais, mais est-ce que je regrette? Zéro. Au contraire, mon seul regret est d’être resté trois ans à Fordham, j’aurais aimé passer deux ou trois ans à Marquette. Toute ma vie j’ai été partant. J’ai toujours été le joueur dominant de l’équipe… mais pas à Marquette. J’ai énormément appris de ça et c’est ce qui m’a préparé à ma carrière pro. »

Joseph Chartouny

De ce fait, Chartouny a justement signé son premier contrat pro tout récemment, avec Champville dans la Ligue professionnelle du Liban. Et encore une fois, à l’image du reste de sa carrière, Joseph est bien préparé face à ce défi pour lequel nous lui souhaitons la meilleure des chances :

« À Marquette, chaque jour je me battais contre Markus Howard, un gars qui va bien se débrouiller dans la NBA. […] J’ai accompli un de mes buts, qui était de jouer au March Madness. C’était une des raisons pourquoi je voulais aller jouer à Marquette. Je suis content et je sais que ce n’est pas tout le monde qui a cette chance, mais le March Madness était un de mes buts. Ce n’est pas le but final : je veux jouer professionnel et devenir le meilleur joueur que je puisse être.

Je m’en vais bientôt là-bas (au Liban) et je sais que je ne serai probablement pas le meilleur. Je vais devoir me prouver encore, mais c’est ce que j’ai appris à faire à Marquette. »

Joseph Chartouny
Manuel Villeneuve

Manuel Villeneuve

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