NBA : assistons-nous au déclin de l’empire américain?

NBA : assistons-nous au déclin de l'empire américain?

En résumé

Tant aux Jeux olympiques que dans la NBA, les joueurs internationaux sont de plus en plus performants, venant menacer la domination américaine des dernières décennies.

Dans l’histoire de la NBA, peu de joueurs étrangers ont fait leur marque parmi les meilleurs. Cette tendance semble cependant s’améliorer au fil des années, et l’un des points marquants de cette croissance s’est avéré être le récent tournoi de basketball masculin aux Jeux olympiques de Tokyo.

Lorsque l’on regarde les joueurs dominants de la NBA actuellement, la majorité demeure des Américains. On peut tout de même penser à des joueurs comme Luka Doncic (Slovénie), Giannis Antetokounmpo (Grèce), Rudy Gobert (France), Nikola Jokic (Serbie) et Joel Embiid (Cameroun) qui font partie de l’élite de la ligue en ce moment.

Si on remonte dans les années 1990, on pouvait compter dans les meilleurs joueurs de nationalités étrangères les noms de Hakeem Olajuwon, Patrick Ewing et Dikembe Mutombo pour ne nommer que ceux-ci. Évidemment, c’est un peu difficile de classer les meilleurs joueurs internationaux d’une certaine décennie et ça laisse place à interprétation. Dans chacune des époques, il est possible d’ajouter des mentions honorables. Par contre, on peut clairement observer une proportion plus faible d’Américains dans les équipes d’étoiles en 2021 comparativement aux années antérieures…

Dans la vidéo suivante du youtubeur Jxmy Highroller, on peut remarquer un classement des meilleurs joueurs des dernières décennies depuis les années 1980 à 4:18. Il y a d’ailleurs plusieurs statistiques et faits intéressants dans cette vidéo qui valent la peine d’aller y jeter un œil.

Si on se penche maintenant sur les trois derniers récipiendaires du trophée de MVP (Nikola Jokic et Giannis Antetokounmpo), possiblement le futur emblème de la ligue (Luka Doncic), un des finalistes au MVP de 2021 (Joel Embiid) et au récent gagnant du Joueur défensif par excellence (Rudy Gobert), tous sont de nationalité étrangère.

En comprenant ensuite tous les joueurs ayant été sélectionnés au moins deux fois aux Matchs des étoiles dans les années 1990, seulement quatre joueurs étrangers sortent du lot : Patrick Ewing, Hakeem Olajuwon, Dikembe Mutombo et Detlef Schrempf.

Voici l’alignement d’étoiles de 1991-1992.

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https://basketball.realgm.com/nba/allstar/game/rosters/1992
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https://basketball.realgm.com/nba/allstar/game/rosters/1992

Regardons maintenant l’alignement d’étoiles de cette année:

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https://basketball.realgm.com/nba/allstar/game/rosters/2021
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https://basketball.realgm.com/nba/allstar/game/rosters/2021

On peut comptabiliser un total de neuf joueurs de nationalité internationale en 2021, contrairement à seulement trois pour 1992. Parmi ces trois joueurs, seulement Dikembe Mutombo ne possède pas une double nationalité incluant la nationalité américaine. En 2021, sept joueurs n’ont pas d’affiliation aux États-Unis.

On a pu observer aussi avec les récents Jeux d’été de Tokyo qu’il n’y a plus que les États-Unis dans la course menant vers l’or. Les formations masculines du Nigéria, l’Australie et la France ont réussi à avoir le dessus sur les puissants Américains lors de joutes préparatoires et même à l’occasion de la véritable compétition, au Japon.

Fait intéressant, le plus grand écart enregistré aux Jeux olympiques a été réussi contre le Nigéria en 2012. Il s’agissait d’une victoire de Team USA par 83 points, au compte de 156-73. D’ailleurs, cette plus récente défaite de 2021 contre les Nigérians représentait leur premier revers contre une équipe africaine dans l’histoire du programme.

Les États-Unis n’avaient perdu que cinq matchs olympiques avant Tokyo depuis le tout début, soit en 1936, et voilà qu’ils en ont perdu trois dans le même tournoi olympique, dont deux consécutifs.

« Les joueurs internationaux sont complètement différents quand ils jouent pour leur pays. »

– Damian Lillard

Avec de plus en plus de joueurs étrangers, il y a un ajout de diversité et on peut observer aussi de plus en plus de Canadiens et même de Québécois faire leurs marques dans la grande ligue. Shai Gilgeous-Alexander, Jamal Murray et RJ Barrett font partie des meilleurs joueurs de basketball canadiens, mais les joueurs québécois comme Luguentz Dort, Chris Boucher et Khem Birch représentent aussi à merveille La Belle Province. Quincy Guerrier, Bennedict Mathurin, Keeshawn Baethélémy et Olivier-Maxence Prosper sont quelques-uns des meilleurs espoirs originaires du Québec qui possèdent un avenir prometteur.

Malgré le fait que le basketball n’a jamais vraiment été le favori des amateurs de sports au Canada, il y a une hausse de la popularité au nord de la frontière américaine. Il y a fort probablement un lien avec le championnat des Raptors de Toronto en 2019 qui a poussé de nombreux jeunes à se mettre à dribbler le ballon récemment.

Comme on le sait, Toronto est la seule équipe canadienne de la ligue, et seulement une autre franchise canadienne a pu faire son entrée dans l’histoire de la NBA. Avant de se retrouver à Memphis en 2001, les Grizzlies étaient originalement situés à Vancouver depuis leur création en 1995.

Les États-Unis vont demeurer à jamais une force dans le basketball international, mais leurs médailles d’or ne seront dorénavant plus aussi certaines à l’avenir, et attendez-vous à une représentation de plus en plus diversifiée lors du match des étoiles du circuit Silver… Vive la diversité.

Michaël Petit

Michaël Petit

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