Le titre de recrue de l’année crée des débats chaque saison. On se souvient tous du duel entre Ben Simmons et Donovan Mitchell lors de la saison 2017-2018, et la course féroce entre LaMelo Ball et Anthony Edwards pourrait nous rappeler celui-ci d’ici quelques années. Maintenant que Ball a été couronné, il faut se poser la question suivante: est-ce qu’Edwards a été négligé?
Dans le camp de la recrue du Minnesota, on croit dur comme fer qu’il aurait dû remporter ce trophée, lui qui a terminé la saison avec 19.3 PTS, 4.7 REB et 2.9 AST en disputant les 72 rencontres des Timberwolves.
À titre comparatif, Ball qui n’a disputé que 51 rencontres en raison d’une blessure a été en mesure de conclure sa première campagne avec des moyennes de 15.7 PTS, 5.9 REB et 6.1 AST, en plus de jouer un grand rôle dans les succès des Hornets qui ont permis à l’équipe de tenter leur chance au play-in, alors que la troupe d’Edwards a terminé la saison avec 10 matchs de retard sur la dernière position permettant d’accéder à ce fameux play-in.
Jusqu’ici, les statistiques sont assez semblables pour que le débat soit possible entre les deux jeunes. L’argument comme quoi Ball n’a pas disputé assez de rencontres pour obtenir le trophée n’est d’ailleurs plus un argument solide puisqu’il n’est même pas le joueur avec le moins de rencontres jouées à sa première saison à remporter cet honneur. Vince Carter et Patrick Ewing n’avaient disputé que 50 rencontres avant de mettre la main sur celui-ci.
Lorsqu’on plonge dans les statistiques avancées, Ball a le dessus à plusieurs niveaux. Il a des cotes offensives (108) et défensives (110) supérieures à celles d’Edwards ( 102 / 116), en plus d’obtenir un meilleur PER (17.5 vs 13.9).
Du côté du true shooting, Ball (53.9%) est également supérieur à son colistier (52.3%). Le nombre de points marqués par rencontre du membre des Timberwolves est peut-être plus élevé que celui de LaMelo, mais ses Offensive Win Shares sont dans le négatif (-0.6), tout comme son Box Plus/Minus (-2.6). La recrue des Hornets a quant à lui terminé sa première campagne avec un BPM de 1.9.
Cette statistique représente l’apport en points du joueur sur 100 possessions, comparativement au joueur moyen dans une équipe moyenne de la NBA. En d’autres mots, Edwards a sous-performé comparativement à la moyenne de la NBA. Il faut cependant lui donner le fait qu’il a joué sa saison avec une équipe du Minnesota qui aura connu l’une des pires campagnes de la NBA cette saison. Il a tout de même connu une année qui mérite d’être soulignée et qui nous a fait regarder quelques matchs des Timberwolves, une situation qui me semblait impensable au début de la saison…
Revenons-en à nos moutons. Est-ce que la recrue du Minnesota a été négligée? Absolument pas. Ball a été meilleur selon les statistiques avancées, a permis à son équipe de croire à une première participation en séries depuis 2016 et a eu un impact plus grand sur sa formation en jouant 21 matchs de moins que son concurrent. S’il n’avait pas joué une cinquantaine de matchs, l’histoire aurait été très différente, mais puisqu’il a atteint un nombre raisonnable de rencontres dans une saison écourtée, il est ma recrue de l’année 2021.