L’Université Creighton (NCAA) a annoncé la réinsertion de l’entraîneur Greg McDermott dans son rôle à la barre des Bluejays après seulement quatre jours de suspension. McDermott a soulevé la colère de la planète basketball, la semaine dernière, après que ses joueurs aient dénoncé un discours raciste faisant référence à l’esclavage.
Parfois, les leaders se mettent le pied dans la bouche. Mais ce cas-ci n’est pas aussi banal. Non, en effet, il s’agit tout simplement d’une triste histoire d’ignorance et d’insensibilité.
Le 27 février dernier, la formation de Creighton s’est inclinée face aux Musketeers de Xavier, une défaite qui a laissé un goût amer dans la bouche de l’entraîneur Greg McDermott alors que sa formation se battait pour le 1er rang de la Conférence Big East. Après la rencontre, les joueurs ont eu droit à un discours de réprimandes… et la saison de Creighton a pris un tout nouveau tournant à partir de ces mots :
Cette analogie dégoûtante parle d’elle-même, nul besoin de la décortiquer pour comprendre que ces paroles sont inacceptables, particulièrement lorsqu’on est un homme blanc de 56 ans dans une position de leadership face à des jeunes de 19 à 24 ans. Alors concentrons-nous davantage sur la manière dont la situation a été gérée.
Malheureusement, les commentaires de Greg McDermott ont été rendus publics plusieurs jours après les événements. En effet, les joueurs ont dû se lever et dénoncer leur entraîneur alors que le silence régnait pendant que McDermott gardait son emploi pour les deux matchs suivant son discours outrageant. Selon Woodwendy Séraphin, entraîneur à l’Institut de Basketball Dynastie, cette partie du problème est aussi décevante que les commentaires en question :
« Cette situation, pour moi, ne fait que ressortir l’hypocrisie qui règne souvent dans le monde du sport. Creighton, au courant des propos tenus, ont quand même laissé McDermott diriger le match suivant [contre Villanova] qui était primordial pour leur saison. Ils l’ont suspendu seulement plus tard suite aux critiques du public. En 2021, ça devrait être tolérance zéro. Un coach se doit d’être un mentor et un leader pour son groupe de jeunes et évidemment, il a royalement échoué à donner l’exemple dans ce cas-ci. »
Woodwendy Séraphin, entraîneur à Dynastie Basketball
Puis, quatre jours après la suspension, voilà que l’Université publie un communiqué afin d’annoncer la réinsertion de Greg McDermott dans son poste d’entraîneur-chef. Selon Bruce Rasmussen, Directeur Athlétique de l’Université Creighton, McDermott a prouvé sa volonté à progresser et s’est mérité une deuxième chance en raison de ses « excuses immédiates, sa prise de responsabilités face à ses actions et les dialogues difficiles avec son équipe » :
« Soyons clairs : l’utilisation du mot ‘plantation’ par Coach McDermott était odieuse et n’a pas sa place dans notre société. Ses remarques ont causé des blessures à plusieurs gens sur le campus et dans notre communauté.
À travers ses excuses immédiates, sa prise de responsabilités face à ses actions et les dialogues difficiles avec son équipe, Coach McDermott a prouvé sa volonté à progresser. Je crois ses excuses, sa volonté à grandir de cette expérience et à regagner la confiance des étudiants-athlètes ainsi que des autres personnes affectées par ses paroles. […] Par conséquent, Coach Greg McDermott a été réintégré aux activités d’équipe, incluant le tournoi du BIG EAST cette semaine. »
Bruce Rasmussen, Directeur Athlétique de l’Université Creighton
Bref, la question se pose : si cette controverse avait eu lieu plus tôt dans la saison et non une semaine avant le début des tournois d’après-saison, Greg McDermott aurait-il conservé son emploi? Le simple fait d’avoir à poser la question est plutôt troublant puisqu’on se questionne sur la liste de priorités de l’Université Creighton, de la NCAA et du monde du sport en général.
Quoi qu’il en soit, mes pensées vont aux jeunes joueurs qui doivent réaccueillir leur entraîneur dans le vestiaire moins d’une semaine après avoir pris leur courage à deux mains pour le dénoncer…