De plus en plus, on voit Montréal comme une ville qui génère des underdogs. Le fait qu’elle se situe au Québec impose sérieux désavantage à son réseau d’espoirs élite, qui se doivent de se donner un peu plus que tous les autres pour retenir autant l’attention des recruteurs universitaires et professionnels.
Comme il l’a indiqué à AlleyOop360 en entrevue téléphonique, le Montréalais Blondeau Tchoukuiengo est de cet avis. Un point guard de 21 ans évoluant pour l’université du New Hampshire, Tchoukuiengo croit que quelque chose de motivant uni les joueurs d’ici.
Le redshirt freshman a d’ailleurs usé de ce travail acharné pour connaître un excellent match d’ouverture contre Keene State, mercredi dernier. Jouant 33 minutes en sortie de banc, il a accumulé 18 points, 5 rebonds et 4 passes décisives en plus de voler 4 ballons.
« Je suis satisfait de ma performance, surtout pour quelqu’un qui revient d’une blessure. À ma cinquième game l’an dernier, je me suis déchiré le tendon rotulien. J’ai dû redshirt ma première année. »
– Blondeau Tchoukuiengo
L’ancien joueur étoile des Nomades du Cégep Montmorency disait avoir reçu de l’intérêt de la part de quelques universités au moment de faire le pas dans la NCAA, mais que sa première visite sur le campus de New Hampshire a été l’élément déterminant dans sa décision.
« J’ai été recruté par Albany, par Maine et un peu par Vermont, mais New Hampshire me voulaient plus. En plus, de la façon qu’ils jouent, je me voyais être dans leur système. […] J’aime jouer en contre-attaque, sur les fastbreak. Il y a aussi beaucoup de pick-and-roll. »
– Blondeau Tchoukuiengo
Blondeau a grandi en prenant le point guard Rajon Rondo en exemple. À 6 pieds 2 pouces et 190 livres, il possède une carrure similaire à Rondo (6’1 », 180lb). Se définissant comme un fabricant de jeu, celui qui a évolué pour Parc Extension dans la Montreal Basketball League (MBL) avant de rejoindre les Nomades connaît ses priorités – et se considère habile avec les jeux impliquant des écrans.
« Oui, j’aime scorer, mais j’aime aussi inclure mes coéquipiers. Je préfère plutôt créer des jeux pour eux. »
– Blondeau Tchoukiengo
Au cégep, justement, il a pu apprendre de deux jeunes hommes qu’il considère comme des mentors. Alix Lochard (UQÀM) et Kevin Civil (Ottawa) – deux joueurs amplement décorés à l’échelle du RSEQ – l’ont beaucoup aidé à atteindre une trempe lui permettant d’affronter des Américains. « Devoir affronter Kevin à chaque pratique, ça m’a donné de l’expérience », avoue-t-il.
S’il pense plus large, Blondeau puise évidemment de l’inspiration en les quelques Québécois pionniers de cette nouvelle vague. Pour lui, Luguentz Dort, Chris Boucher et Karim Mané sont de très bons modèles pour la jeunesse de la province.
« Ces gars-là permettent aux jeunes québécois de voir que c’est possible d’atteindre la NBA. »
– Blondeau Tchoukuiengo
Bien que la NBA paraisse comme un bel objectif, il en demeure que Tchoukiengo préfère se concentrer sur le ici et maintenant. L’année dernière, il tenait un poste de partant et on lui a retiré après sa blessure. Son but est de le récupérer, puis si possible, d’être élu freshman de l’année dans la conférence American East.
S’il pense à long terme, Blondeau espère un jour pouvoir obtenir un contrat professionnel et vivre de son sport. Pour cela, il se devra d’utiliser sa mentalité montréalaise – celle des underdogs.