Les Warriors de Golden State constituent l’une des plus grandes dynasties de l’histoire de la NBA. Ils en sont à leur cinquième participation consécutive en finale. Quand on pense à leur succès, Stephen Curry, Kevin Durant et Klay Thompson sont identifiés comme les élément les plus importants. Un autre joueur qui reçoit énormément de critiques mais qui est tellement essentiel à leur succès est Draymond Green.
Draymond Green est un joueur que les gens se plaisent à détester. Que ce soit en raison de ses commentaires dans les médias ou ses constantes argumentations avec les arbitres, Green ne laisse personne indifférent. Dans un sondage effectué pas Sam Amick de The Athletic auprès des joueurs de la NBA, Draymond a été élu le joueur le plus surestimé à égalité avec Russell Westbrook.
Champion 3 fois, All-Star à trois reprises, récipiendaire du titre de joueur défensif par excellence en 2017, membre de l’équipe All-Defensive First Team 3 fois, au sein de la deuxième équipe défensive une fois, membre de la deuxième équipe All-NBA et médaillé d’or aux jeux olympiques en 2016, Draymond Green a un palmarès assez impressionnant. Âgé de 29 ans et dans sa 7e saison, peu de joueurs ont accompli ce qu’il a fait. Certains diront que c’est parce qu’il évolue avec les Warriors et qu’avec une équipe plus faible, il ne serait pas aussi efficace.
Cependant, Green demeure un joueur avec une intelligence hors-pair dans les deux sens du terrain, sans avoir besoin du ballon dans ses mains pour influencer le jeu de manière positive. Il ne marquera presque jamais plus que 20 points mais il est un des meilleurs passeurs de la NBA. Il lit le jeu de manière exceptionnelle et il connaît ses limites et reste toujours à l’intérieur de celles-ci. Défensivement, il s’est auto-proclamé le meilleur joueur défensif de tous les temps (ce qui est selon moi un peu exagéré) mais il est définitivement excellent dans cet aspect. Sa capacité a analyser le jeu en une fraction de seconde et s’ajuster pour comprendre les différentes situations qui se présentent devant lui est impressionnante. Il joue avec une intensité maximale et une passion au jeu importante.
Présentement, en séries, Green se place dans le top 3 au chapitre des rebounds, des blocks tout en étant le meneur au chapitre des mentions d’aide.
Déjà de voir un power forward contrer un guard en défense un contre un est quelque chose d’assez inhabituel, on peut observer comment Green défend Harden de très près. Leurs pieds sont presque collés. Harden est un joueur très dynamique offensivement qui peut battre son joueur avec un crossover, un stepback ou il peut tout simplement utiliser sa vitesse pour passer un défenseur. Ici, on voit Green forcer Harden vers sa main non-dominante (droite).
« Je veux forcer Harden vers la droite car s’il décide d’attaquer le panier de ce coté, j’ai déjà une longueur d’avance pour défendre. Je ne pourrai pas nécessairement lui bloquer l’accès au panier mais je le forcerai à prendre un tir plus difficile. Étant donné que je lui donnes la droite ouverte, je peux etre plus agressif car s’il décide d’attaquer le panier, je saurai exactement où . Aussi, je dois avoir confiance que s’il réussit à me passer l’aide sera là et je devrai faire la prochaine rotation. Dans la séquence, j’attaque son dribble parce que Harden, comme d’autres dans la NBA, utilisent leur dribble pour faciliter leur rythme. Défensivement, tu veux être celui qui attaque et qui ne défend pas sur les talons. Quand Harden a le ballon, peu importe qui tu es, tu est en position de désavantage parce qu’il est tellement bon ; alors comment je fais pour me mettre en position plus avantageuse? Je le force dans une direction et je lui enlève le step-back car je sais que c’est ce qu’il recherche. Si je suis trop loin de lui, je suis a sa merci parce que je devrai sauter pour essayer de le bloquer et la majorité du temps, une faute sera appelée. »
Dans cette séquence, Chris Paul et Clint Capela jouent le pick-and-roll et Klay Thompson se fait complètement sortir du jeu et Draymond Green doit défendre les deux joueurs pour une courte durée. Il avance vers Chris Paul pour l’empêcher d’avoir un panier facile et dès que Klay Thompson revient dans le jeu il recule pour couvrir Capela. Cette séquence semble simple mais quand Draymond explique son raisonnement, on comprend mieux.
« Chris est et sera toujours un joueur qui cherche toujours à passer le ballon en premier et il arrive avec la main gauche et je sais qu’il n’est pas très confortable avec cette main et les chances qu’il tire le ballon en arrivant avec la main gauche sont assez faibles. Je sais que quand on switch défensivement, ils cherchent toujours Capela. Si Klay se fait sortir du jeu comme ca et que je saute pour switch il n’y a aucune chance qu’il revienne à temps pour arrêter Capela. Quand on apprend à jouer au basketball, on dit qu’il faut forcer un joueur vers sa main la moins dominante. Par contre, pour certains des joueurs, j’aime les diriger vers leur main dominante parce que je peux mieux anticiper comment ils veulent attaquer. »
En comparant les deux séquences, on peut voir comment Draymond étudie beaucoup de vidéos sur ces adversaires et s’ajuste toujours selon qui est devant lui. Il analyse bien les situations et il permet à son équipe de bien performer. Il connait les tendances de ses adversaires, ce qui l’aide beaucoup.
Il sera très intéressant de voir comment Draymond s’ajustera dans le match #2 des finales. Dans la première partie, malgré son triple double, Pascal Siakam a été tout simplement dominant.
Crédit photo: USA Today Sports, ESPN