CHRONIQUE — Visualisez ceci. En 2014, une équipe met la main sur LeBron James, Russell Westbrook, Carmelo Anthony et Dwight Howard. Marc Gasol est ton deuxième centre et Trevor Ariza est à quelque part dans l’alignement pour agir à titre de colle à tous ces morceaux.
Oh boy.
Entendons-nous qu’il aurait fallu une catastrophe assez retentissante pour que cette formation ne gagne pas le championnat – voir plusieurs. Dans ce monde hypothétique où l’on transfère le nom des joueurs actuels des Lakers à une autre époque, Anthony Davis s’apprête à émerger.
Vous comprendrez donc que cette formation qui a été concoctée par Rob Pelinka est forte en termes de réputation passée.
Qu’en est-il du produit qui sera présenté sur le terrain?
Parfois, on dit qu’un joueur de 30 ans est vieux. Quand c’est le cas, certaines personnes dans la trentaine sourcillent. La NBA, c’est un autre monde.
Dans ce monde où l’âge est relatif, les Lakers ont un abonnement de l’âge d’or au bowling de Beverley Hills.
Les années s’accumulent
Avant de continuer, mettons en perspective. Voici l’âge des joueurs du Lakeshow.
Carmelo Anthony – 37 ans
LeBron James – 36 ans
Trevor Ariza – 36 ans
Marc Gasol – 36 ans
Dwight Howard – 35 ans
Russell Westbrook – 32 ans
Wayne Ellington – 32 ans
94.7 millions de dollars.
LeBron James vous dira qu’il n’est pas juste de juger cette brochette de joueurs par leur âge.
Par contre, la réalité est la suivante. Un joueur en fin de carrière est moins solide qu’en début de carrière. C’est fou, hein?
Une saison de 82 matchs, matchs de repos ou non, c’est éreintant. Déjà qu’Ariza et Gasol auront un rôle assez limité, on parle de joueurs qui pourraient être épuisés au temps des séries. LeBron James s’est pointé à Phoenix pour y affronter les Suns avec bien des bobos.
Auront-ils encore les jambes fraîches?
N’oublions pas qu’Anthony Davis, le plus jeune du noyau – quoiqu’il a quand même 28 ans – est aussi un joueur extrêmement fragile. 56 matchs ratés en deux saisons, ce n’est pas rien.
Évidemment, l’âge vient avec l’expérience. En voulez-vous, en v’là. Ça, c’est le point positif. Ce vestiaire risque d’être l’un des plus solides du circuit.
Sauf que la NBA semble être sur une voie qui privilégie la jeunesse, l’explosivité et la création de tirs. C’est peut-être aussi là que le bas blesse.
Quelle est la recette?
Comment Frank Vogel va-t-il construire son équipe?
Les trois meilleurs joueurs de l’équipe – LeBron James, Anthony Davis et Russell Westbrook – ne sont pas des spécialistes de la création de tirs de l’extérieur.
J’ai été inquiet par rapport au talent de l’équipe du périmètre.
Je le suis beaucoup moins depuis l’acquisition de Wayne Ellington, Malik Monk et Kendrick Nunn. Carmelo n’est pas non plus mauvais dans des situations de catch-and-shoot.
On peut toujours faire quelque chose de beau avec des spécialités différentes.
Mais la création de tirs me chicote. Un Booker, Middleton, Murray, Young, Curry, KD, Harden, Kyrie, Mitchell… Je peux continuer. Les Lakers n’ont pas un joueur comme ça. C’est important en séries, quoique les Lakers ont gagné un championnat sans en avoir besoin d’un en 2020. Il faudra donc répéter l’exploit en se fiant sur les tireurs de rôle.
Et en attaquant l’anneau, ça c’est clair.
Or, je demeure perplexe par rapport au noyau de l’équipe. LeBron et Russ, je ne peux pas être le seul qui trouve que c’est un « fit » assez particulier.
Tombons-nous dans la suranalyse?
Honnêtement, ça se peut très bien. On est peut-être aussi en train de mettre le doigt sur un questionnement important qui devra être adressé à l’interne.
On a beaucoup d’ingrédients, mais il faut que ça se marie bien dans le chaudron. Quelle est la recette? Donnera-t-elle une assiette satisfaisante? Seul l’avenir nous le dira.
Pour l’instant, le panier d’épicerie n’est même pas encore plein. Attendons d’arriver à la caisse avant d’aller plus loin.