La machine à rumeurs s’est activée à Philadelphie alors qu’on attend toujours la décision de l’organisation des 76ers quant à l’entraîneur-chef qui viendra combler le trou laissé derrière par Brett Brown. Une foule sans précédent d’entraîneurs-chefs de qualité sont maintenant disponibles sur le marché, mais aucun nom n’intéresse autant les Sixers que celui de Mike D’Antoni. Si l’ancien coach des Rockets devait s’unir avec la franchise de Philly, on doit assurément s’attendre à beaucoup de changement au niveau de l’effectif, si on en croit les rumeurs et rapports qui courent.
Irons-nous jusqu’à se débarrasser de Joel Embiid ou Ben Simmons, voire jusqu’à attirer James Harden?
Tout d’abord, la ville de l’amour fraternel se doit de signer D’Antoni avant même de pouvoir discuter de remaniement. Rien n’est encore coulé dans le béton. Le coach sera en demande sur le marché des entraîneurs autonomes et plusieurs équipes comme les Pacers, Pelicans et le Thunder se l’arracheront, lui et son style offensif transcendant. Les 76ers ont de bonnes chances de s’entendre avec lui par contre, mais le prix sera considérablement élevé, surtout si l’on tient compte de la bagatelle offerte à Nick Nurse par les Raptors de Toronto. On pourrait parler ici d’environ 10 millions de dollars par année…
Lisez ici mon évaluation des options qui se présentent à D’Antoni :
Le « buzz », décrit par Keith Smith de Yahoo Sports, entre les franchises de la NBA, veut que les 76ers aient laissé savoir aux 29 autres formations du circuit qu’ils seraient ouverts aux discussions de troc, si Mike D’Antoni devenait le prochain gérant de banc à Philadelphie.
À prendre avec un grain de sel, cette rumeur tient toutefois la route, puisque le nombre élevé de big men à Philly ne correspond simplement pas au mode de jeu unique du coach de 69 ans. Il y aurait donc conflit d’intérêt, et l’état-major croirait plus simple de bâtir autour de D’Antoni, plutôt que de lui demander de s’adapter. Du jamais vu dans le monde du basketball professionnel – à quelques exceptions près.
Toutefois, Mike ne devrait pas avoir trop de difficulté à composer avec le grand Joel Embiid, puisqu’il affectionnait auparavant des gaillards comme Amar’e Stoudemire et Clint Capela. Cependant, l’ex-chef d’orchestre de Houston venait tout juste d’atteindre un tout nouveau plateau de small ball, avant de quitter le Texas : son club évoluait maintenant sans réel pivot, avec PJ Tucker, Robert Covington et Jeff Green relégués au poste de centre.
Il ne pourra pas continuer sur cette lancée s’il met les pieds en Pennsylvanie, sauf si Philly emprunte une courbe small ball majeure. Cela signifierait peut-être un au revoir à Joel Embiid ou Ben Simmons, qui incarnent tout le contraire du small ball. L’alignement de la concession compte aussi plusieurs autres hommes de grande taille qui ne cadrent pas exactement dans la vision de D’Antoni.
En fait, jetons un coup d’œil à la stature des plus gros noms présentement sous contrat chez les 76ers :
- Ben Simmons – PG : 6 pieds, 10 pouces
- Josh Richardson – SG : 6 pieds, 5 pouces
- Matisse Thybulle – SG : 6 pieds, 5 pouces
- Alec Burks – SG/SF : 6 pieds, 6 pouces
- Furkan Korkmaz – SG/SF : 6 pieds, 7 pouces
- Tobias Harris – SF : 6 pieds, 8 pouces
- Al Horford – PF/C : 6 pieds, 9 pouces
- Joel Embiid – C : 7 pieds, 1 pouce
De plus, Mike D’Antoni est reconnu pour un autre aspect de son style de pratique ultra-offensif : il aime construire ses schémas offensifs autour d’un-seul guard élite qui peut manufacturer des paniers pour lui même et autrui. Un meneur de jeu à haute utilisation, en quelques sortes. Certains affirmeront que Big Ben pourrait exceller avec de telles responsabilités, mais ce n’est pas si simple.
Auparavant, ce sont communément Steve Nash (Suns de Phoenix) puis James Harden (Rockets de Houston) qui remplissaient ces rôles sous la tutelle de l’entraîneur italo-américain, deux arrières de petite à moyenne stature dotés d’un excellent tir extérieur.
Simmons, en contre-partie, ne sait pas décocher du trois points. Il ne représente simplement pas l’essence des stars que D’Antoni affectionne habituellement au sein de son offensive basée sur la rapidité et l’espace. Alors que le point guard actuel des Sixers pourrait représenter un beau défi plein de promesse, les hommes en cravate à la tête de l’équipe ne sont pas en position de prendre des risques et de faire des expériences. La fenêtre de championnat ne restera pas ouverte pour toujours.
L’état-major des 76ers se retrouve donc sur un sentier qui mène à une fourche. D’un côté, laisser Mike tenter sa chance avec les pièces qui sont déjà en place, et de l’autre, effectuer un renouvellement (presque) complet de la structure de son effectif. Plusieurs, dont Keith Smith et Kevin O’Connor de The Ringer, envisagent le deuxième scénario davantage.
Ce n’est pas tout, la tête de l’aile basketball chez The Ringer fait aussi allusion à une acquisition de Chris Paul, qui pourrait débarquer en Pennsylvanie par le biais d’un échange. Les rumeurs voulaient d’ailleurs que le Thunder soit ouvert aux transactions incluant CP3, mais ça reste à voir. Mike et le point god auraient déjà établi une bonne relation.
Une autre vedette qui fait jaser est l’ancien allié de back-court de Paul, justement, et protégé de D’Antoni : James Harden. Tout ça n’est qu’au jeune stade de rumeur, mais John Clark de NBC Sports aurait entendu que l’entraîneur-chef dans la mire des 76ers ne pourrait en fait n’être qu’un appât…
Les bureaux de Philly croiraient, si on fait confiance aux rumeurs, que Mike pourrait éventuellement attirer The Beard dans la ville de la Liberty Bell. C’est un peu poussé, mais parfois ce genre de pari peut rapporter gros.
Bref, la balle est dans le camps des 76ers et, suite au fiasco des présentes séries éliminatoires (0-4 contre Boston), il faut agir avec stratégie et intention. D’Antoni pourrait être la réponse à quelques problèmes, mais il ne faut pas non plus appuyer sur le bouton « Annuler » sur une décennie de Process. Nous verrons bien quelles décisions prendra l’état-major de l’historique franchise dans les prochaines semaines ou mois lorsqu’il nous dévoilera ses cartes. Néanmoins, d’ici là, on ne peut que spéculer.