La finale de la conférence de l’Ouest semble être tout sauf conclue alors que les Nuggets de Denver se méritent leur première victoire de la série et font savoir à tous qu’ils ne seront pas un obstacle facile à surmonter pour les Lakers. Denver administre un revers à LeBron et sa bande par la marque de 114-106, on se tient maintenant à 2-1, avantage Lakers.
Les feux d’artifices et les étincelles étaient présentes dans ce combat au sommet. Les deux stars respectives de chaque club ont évidemment mené la charge, mais l’un des deux duos a connu de meilleures performances que l’autre.
La franchise du Colorado était décidée à ne pas recréer le même scénario qu’aux deux précédentes rencontres, cette fois-ci, ce sont plutôt les Lakers qui se retrouvaient à tirer de l’arrière par plus de 10 et 15 points, très tôt dans la soirée. L’avance des Nugs grimpe jusqu’à représenter un écart de 10 points à la mi-temps, puis atteint les 20 points au fil du troisième quart.
C’est à la toute dernière portion de match que Los Angeles tente de nous offrir sa meilleure imitation des jeunes Nuggets en tentant une remontée digne des plus belles qu’on ait vu des hommes de Mike Malone. Malgré un quart-temps gagné par LA 31-21, ce n’est pas suffisant afin de revenir dans la partie : Denver surprend et lance un message clair. Cette équipe n’est pas à être prise à la légère.
Comment Denver est parvenue à creuser un tel gouffre entre elle et son adversaire, si tôt dans la rencontre, lorsque cette équipe peine habituellement à trouver son rythme en début de match?
Bien sûr, le binôme incroyable de Jamal Murray et Nikola Jokic mérite sa part de crédit, mais certains pions secondaires du club se sont levés pour démontrer que, peut-être, les Nuggets sont beaucoup plus profonds que leurs opposants.
Mardi soir, ce sont Monte Morris, Michael Porter Jr. et surtout Jerami Grant qui ont agi de support idéal aux deux meneurs du bateau, en entrée de jeu. Grant, le héros masqué, connait son meilleur match des éliminatoires et son agressivité a fait la différence pour les siens, très tôt.
- Jerami Grant : 26 PTS, 3 REB, 1 AST, 2 STL, 7/11 FG
- Monte Morris : 14 PTS, 1 REB, 1 AST, 5/7 FG
- Michael Porter Jr. : 9 PTS, 6 REB, 2 AST, 2 STL, 4/6 FG
L’une des raisons derrière la défaite de Denver au dernier combat résidait sur le banc; la seconde unité de Mike Malone n’a simplement pas été en mesure d’égaler la production de celle de Frank Vogel, lorsque Jokic et Murray étaient relégués aux lignes de côté, suite à trop de fautes personnelles.
Mardi soir, c’était un différent thème. La Mile High City a plutôt démontré qu’elle était l’une des formations les plus profondes du circuit, au son de Paul Millsap, Gary Harris, Michael Porter Jr., Jerami Grant, Monte Morris et Torrey Craig.
Le Joker n’a pas mal fait non plus, car dès le coup d’envoi, il n’hésite pas à attaquer l’anneau et à se servir de son dribble grandement amélioré, principalement en transition. La version de Nikola Jokic que nous avons vu hier n’est pas loin de sa forme ultime. Il décochait avec confiance, passait comme le meilleur dans cette catégorie, captait des rebonds sans y repenser puis déployait un effort supérieur à la normale en défensive.
Le meilleur pivot de la NBA récolte 22 points, 10 rebonds, 5 aides, une interception et un contre, le tout en tirant le ballon avec une efficacité de 64%. Il n’oublie pas de nous éblouir avec un ou deux tirs complètement fous, signés Jokic.
La cerise sur le sundae n’a été nul autre que le Canadien Jamal Murray. Le combo guard élite des Nuggets a démontré lors des séries qu’il peut se réchauffer très rapidement en fin de rencontre, et qu’il excelle aux troisième et quatrième quarts. Ce n’était pas différent mardi soir alors qu’il prend feu pour un torride 28 points, 8 rebonds, 12 passes décisives et deux interceptions, en convertissant ses lancers à une fréquence de 59% (10/17) et trouve l’anneau pour 4 de ses 8 essais au trois points.
Savourez quelques faits saillants du Blue Arrow (pauvre Alex Caruso) :
Chez les favoris au titre, la soirée en dent de scie a été plus ardue que pour Denver. Contrairement à l’adversaire, LA ne réussit jamais à cliquer offensivement. Entre autres, parce que personne ne trouve la cible à partir du périmètre, sans circulation offensive, les Lakers ne convertissent que 6 de leurs 26 tentatives de l’extérieur.
Un effort médiocre du banc, diagnostiqué par les salves consécutives de Denver, a réellement été le dernier clou dans le cercueil de l’équipe. Si le Lakeshow veut passer par dessus les Nuggets, une participation aussi décevante des joueurs de second plan ne sera simplement pas suffisante. Mis-à-part Anthony Davis et LeBron James, personne ne marque plus de 12 points (Kentavious Caldwell-Pope) pour la concession californienne.
Les prouesses de King James peuvent toutefois rassurer les plus sceptiques, il cumule un magnifique triple-double de 30 points, 10 rebonds, 11 assistances, 2 vols de ballon et 2 blocs.
Une autre belle trace sur le match : Rajon Rondo se hisse au 9e rang de l’histoire au chapitre des passes décisives totales, en séries éliminatoires. Devant lui se retrouvent seulement Scottie Pippen, Steve Nash, Larry Bird, Tony Parker, Jason Kidd, LeBron James, John Stockton et Magic Johnson.
AD, à son tour, a laissé sa marque avec une performance de 27 points, mais déçoit sur les autres plans en ne récoltant que 2 rebonds et une passe. Sa présence défensive dans la peinture n’a pas été ressentie par les Nugs, non plus. Après un tir totalement dingue de sa part pour boucler le match #2, on s’attendait à voir un Davis plus confiant, mais chacun de ses quatre tirs de l’arche ratent la cible, et le gaillard est beaucoup moins agressif qu’à l’habitude. Il devra retrouver son rythme – offensif et défensif – si l’équipe hollywoodienne veut se débarrasser de Jokic et sa bande tôt ou tard.
Ces deux effectifs croiseront le fer à nouveau, jeudi le 24 septembre à 21h00 pour un quatrième match.