Le duel tant attendu entre les Warriors de Golden State et les Suns de Phoenix au sommet de la conférence de l’Ouest, mardi soir, a mis de l’avant l’étendue des talents défensifs de Phoenix au Footprint Arena, dans une victoire au compte de 96-104 pour les locaux. Ce 17e gain consécutif, qui égale un record de franchise, n’est pas venu toutefois sans mauvaise nouvelle : Devin Booker est malheureusement tombé au combat avec une blessure à l’ischio-jambier (hamstring).
Une histoire de défense
Stephen Curry, qui mène pourtant la course au titre de MVP en menant les Warriors vers la meilleure fiche du circuit (18-3), a peut-être déployé ses efforts les moins convaincants de sa carrière – du moins, au tir. Ses maigres 12 points sont arrivés sur un rendement total de 19% (4/21) durant la soirée, alors qu’il ne convertissait que trois de ses 14 tentatives depuis la ligne des 3 points.
Si le Chef Curry éprouvait de la difficulté à trouver de l’espace au périmètre afin de décocher ses tirs, crédit doit être donné à Mikal Bridges, particulièrement, mais aussi au reste des titulaires des Suns qui ont fait un travail défensif phénoménal sur le point guard adverse.
Cette défensive était apparente tout au long de la joute, et pas seulement sur Steph; les Dubs surfaient sur une séquence de 43 joutes à 100 points ou plus avant de frapper un mur en Arizona. Deandre Ayton a bien fait lui aussi dans cette zone du terrain, lui qui défendait adéquatement l’intérieur tout en récoltant l’un de ses deux contres derrière l’arche en bloquant un tir extérieur de Curry.
La cote défensive des Suns est maintenant à 103.5, bonne pour une deuxième place. La DubNation domine néanmoins cette catégorie en tenant ses rivaux à seulement 99.8 points par match.
La défensive suffocante de l’équipe qui s’empare maintenant du premier rang dans l’Ouest (18-3) n’a cependant pas affecté Jordan Poole de la même manière. Enfilant six tirs à 3 points tous plus difficiles les uns que les autres, Poole s’est levé hier comme meilleur pointeur de la soirée, des deux côtés. Il marquait 28 points qu’il agrémentait de 5 rebonds, 3 passes décisives et 2 vols de ballon.
Il était d’ailleurs resplendissant en première demie où il enregistrait 18 points pour compenser le manque de production de la part de son acolyte de backcourt. Où en seraient les Warriors sans ce jeune Jordan Poole en pleine émergence?
PHX n’a pas eu besoin d’une performance de 28 points de quiconque, en revanche. C’était plutôt grâce à un travail d’équipe en offensive qu’ils sont parvenus à surmonter leur plus gros défi de l’année jusqu’à présent. L’impact d’Ayton est parfaitement illustrée sur la feuille de match par ses 24 points et 11 rebonds, alors que Chris Paul terminait son excellente soirée au travail avec 15 points, 11 assistances et 5 vols de ballon. Tous deux tiraient avec une efficacité égale ou supérieure à 54% hier.
Les tireurs d’élite de l’équipe – une des meilleures armes de Monty Williams – étaient aussi au rendez-vous. Jae Crowder a ajouté quatre bombes à 3 points, alors que Cam Johnson en mettait trois, Landry Shamet deux et Cam Payne deux. Au final, les hommes de la « Vallée du Soleil » ont fait mouche à 40% de leurs lancers du centre-ville, contre 35% chez l’opposant.
Une histoire de revirements a également teinté cette rencontre haute en interceptions et déflections de ballon. Avant d’amorcer la partie, les deux formations impliquées forçaient 16.4 revirements par match (Warriors) et 15.7 par match (Suns) chez leurs adversaires cette année respectivement, soit des cotes dignes du top 6 de la NBA.
Hier soir à Phoenix, Golden State perdait le ballon à 22 occasions, contre un passable total de 12 revirements pour ceux à domicile. Ces derniers en ont d’ailleurs profité pour marquer 19 points suivant ces revirements de ballon adverses : une clé de la victoire.
En fin de compte, même si les champions en titre de la conférence Ouest peuvent se réjouir d’avoir l’opportunité de faire croître leur séquence sans faille à 18 matchs de suite – lorsqu’ils croiseront le fer avec les Pistons de Detroit jeudi prochain, pour leur premier match du mois de décembre –, le triomphe laisse un goût amer en bouche. La raison est que Devin Booker a dû quitter la rencontre après seulement 15 minutes de jeu, lui qui a ressenti de la douleur au niveau de l’ischio-jambier, derrière la cuisse gauche.
Nous en aurons plus sur sa situation alors que davantage d’information sera rendue disponible. Nous ignorons toujours la gravité de la blessure, mais les partisans de Phoenix devraient s’attendre à une absence de quelques semaines de leur shooting guard étoile, offrant une plus grande opportunité à Johnson et Shamet.
Son inaction n’a toutefois pas empêché D Book de célébrer le mois de novembre parfait que viennent de compléter les siens.
La pierre angulaire
Pendant ce temps, les Suns envoient un message clair au reste de la ligue : ils sont désormais l’équipe à battre dans la NBA. Leur fiche de 12-1 cette saison face aux clubs présentant des pourcentages de victoires de .500 ou plus en est un autre témoignage parfait.
Il s’agit d’une évolution très agréable à observer pour cette franchise qui ratait les séries éliminatoires à huit occasions consécutives il n’y a de cela pas si longtemps. En seulement un peu moins de deux ans, ils ont enfilé huit gains de suite dans la bulle d’Orlando, conclu un parcours éliminatoire en finale et égalé un record de victoires consécutives.
Si on peut remercier Devin Booker pour cette renaissance, le vétéran Chris Paul mérite lui aussi sa part du crédit. Au-delà de ses 14.5 PTS sur un taux de conversion de 48% et ses 10.1 AST (plus haute moyenne du circuit) par match cette année, CP3 a été clutch pour cette édition des Suns. C’était justement très apparent en fin de soirée mardi, comme tout au long de la campagne.
Selon StatMuse, il tire le ballon avec 63.5% d’efficacité dans les situations appelées « clutch », en plus de 50.0% du périmètre, 94.1% de la ligne de lancers francs et une cote de +46, la plus élevée de la ligue à ce chapitre. Ces statistiques en fin de rencontres importantes ne font qu’ajouter à la notoriété et au CV déjà bien garni d’un des meilleurs meneurs de jeu de l’histoire.
La prochain étape et le trophée manquant à la collection du Point God est le Larry O’Brien. Il était pourtant si près du but l’an dernier. Or, comme il l’a lui-même avoué, Chris Paul est devenu « accro » à la finale et ne souhaite rien de plus que d’y retourner. Si les Suns de Phoenix poursuivent sur une telle lancée, ce n’est pas un objectif qui est hors de question; loin de là.