Le racisme systémique existe bel et bien au Québec, et le nier serait insensible. Plusieurs athlètes québécois, dont Patrice Bernier, ont raconté leur expérience avec le profilage racial. Les exemples cité provenaient du passé… Mais le guard du Thunder Luguentz Dort a raconté des événements très récents à Olivier Faucher, du Journal Métro.
Le Montréalais était sur place lorsque le match entre le Thunder et le Jazz a été annulé puisque Rudy Gobert avait testé positif à la COVID-19. Depuis, il est revenu à la maison en attendant une annonce par rapport au retour des activités.
Lors de cette période de trois mois, la police l’a intercepté à deux reprises sans prétexte justifié. Deux fois en trois mois, c’est complètement inacceptable et ça montre très bien le problème qui demeure dans la société – même au Québec.
« Je conduisais, on était trois Noirs dans la voiture. Les deux fois, la police nous a interceptés, juste pour nous demander de nous identifier. Tu as besoin d’une raison pour m’arrêter. Tu ne peux pas juste m’arrêter pour me demander de m’identifier. »
Le partant du Thunder a expliqué dans cette entrevue qu’il avait décidé de collaborer pour ne pas que la situation dégénère, mais qu’il était furieux que ça lui arrive.
Natif de Montréal-Nord, Luguentz a également expliqué qu’il s’agissait de l’endroit où il y avait le plus de tension entre les Noirs et la police.
Ses mots expliquent bien la gravité de la situation.
« Le profilage, ça existe toujours, surtout Montréal-Nord. C’est vraiment dur d’habiter là et la police n’est pas facile avec le monde qui y habite. Tu es dans ta voiture, il y a une voiture de police derrière toi, tu as de la misère à conduire correctement. Tu as peur que le policier t’arrête parce que tu es Noir et que tu as les cheveux longs. »
Heureusement, le basketball aura permis au Nord-Montréalais de quitter cet environnement pour gagner sa vie avec une passion qui lui rapportera des millions de dollars.
Malheureusement, cette triste réalité lui sera rappelée chaque fois qu’il reviendra passer du temps à la maison.
C’est pourquoi il faut que ça change. Tout simplement.