La saison est terminée, les finalistes aux trophées individuels sont annoncés. Dimanche, Charles Dubé-Brais et moi analysions nos bulletins de vote pour les six titres.
Voici tous mes choix.
MVP – Joueur le plus utile
- Nikola Jokic
- Joel Embiid
- Giannis Antetokounmpo
- Steph Curry
- Luka Doncic
JOKIC : Sans contredit le MVP de la saison, Nikola Jokic a connu une campagne historique pour un joueur de centre. Moteur offensif des Nuggets, le gros bonhomme de 7 pieds a dominé la NBA et porté son jeu à un autre niveau. En plus d’avoir le meilleur PER de la ligue et la meilleure cote de win shares offensifs, il se classe également au troisième rang pour sa cote de win shares défensifs. Même chose pour le Box Plus/Minus. Bref. Il domine toutes les statistiques avancées, demeure l’un des joueurs les plus uniques de l’histoire et est maintenant le joueur de centre qui a le plus comptabilisé de passes en une seule saison dans l’histoire du circuit.
EMBIID : Il faut récompenser Joel Embiid, qui a été considéré comme le favori au titre de MVP lors de la première moitié de saison. Malgré sa blessure, le Camerounais a porté les 76ers sur ses épaules afin de s’assurer la première place de l’Est, malgré une forte compétition avec les Nets et les Bucks. Il a perdu du gallon au niveau des statistiques avancées, mais il a connu la meilleure saison de sa carrière et pourrait ne jamais en vivre une autre comme celle-ci.
ANTETOKOUNMPO : Nous sommes rendus tellement habitués aux prouesses de Giannis Antetokounmpo qu’on ne réalise plus à quel point il est exceptionnel pour un joueur de maintenir 28 points, 11 rebonds, 6 passes, 1 vol et 1 bloc par match tout en étant dans la discussion pour le titre de joueur défensif de l’année. À travers une année de tests pour les Bucks, le Grec a continué de faire gagner son équipe et à faire les ajustements nécessaires pour éliminer la mauvaise réputation de son équipe en séries. Voyons voir si ça paiera.
CURRY : Sans Steph Curry, où seraient les Warriors? Ils seraient probablement une bonne équipe défensive grâce aux performances solides de Draymond Green… Mais seraient également un désastre offensif. Connaissant sa meilleure saison statistique en surface depuis 2015-2016, Curry continue de battre les records et établit de nouvelles normes ridicules à la ligne de 3 points. Sans lui, les Warriors seraient loin d’une place au coeur du play-in. Si nous suivons la signification directe du joueur le plus utile, Curry est la définition parfaite. Meneur de la NBA pour les points par match, le narratif de la saison de Golden State aidera le meneur à aller chercher beaucoup de votes.
DONCIC : Malgré un départ plus lent, Luka Doncic a lui aussi maintenu une fiche statistique de jeux vidéos avec 28 points, 8 rebonds et 8.6 passes par match. Et lorsqu’on considère que son taux d’efficacité de la ligne de 3 points était atroce au début de la saison, il est impressionnant de constater qu’il comptabilise présentement le meilleur pourcentage de sa carrière à 35%. Il transporte les Mavericks en séries, eux, qui ont évité le play-in de brillante façon. Ce n’est probablement qu’une question de temps avant que Luka grimpe davantage sur les bulletins de vote.
ROY : Recrue de l’année
- LaMelo Ball
- Anthony Edwards
- Tyrese Haliburton
BALL : Depuis le jour 1, LaMelo Ball a un impact positif sur une équipe qui gagne beaucoup de matchs. Du basketball à regarder, une équipe qui excède les attentes et qui participe aux séries. Quand on l’a placé dans le rôle de partant, il a automatiquement commencé à jouer comme un All-Star qui crée pour lui-même et qui distribue pour ses coéquipiers. Un vrai moteur. Définitivement la recrue de l’année, sans aucun doute.
EDWARDS : J’ai beaucoup hésité entre Anthony Edwards et Tyrese Haliburton, mais j’ai éventuellement décidé de donner la deuxième place à Ant pour deux raisons. D’abord, il est presque impossible d’ignorer ses performances depuis la pause du Match des Étoiles. Avec 24 points par match et un taux d’efficacité beaucoup plus légitime que lors de la première portion de la saison, Edwards a mené les T-Wolves, gagné du respect et s’est classé parmi l’élite de la NBA en termes de production de points. Si Ball n’existait pas, il faudrait visiblement donner le titre à Ant, une vedette autant sur le terrain qu’à l’extérieur.
HALIBURTON : Tyrese Haliburton a glissé au repêchage, mais les Kings se frottent les mains de satisfaction. Les statistiques indiquent clairement que la recrue a eu plus d’impact sur le succès de son équipe que Anthony Edwards, mais pas à un aussi grand volume. Avec 13 points, 5 passes, 1.3 vol par match et un taux d’efficacité de 40% de la ligne de 3 points, Haliburton pourrait obtenir des votes de troisième place pour le titre de sixième homme de l’année, ce qui devrait expliquer assez bien pourquoi la question se pose. Historiquement, toutefois, ce sont les joueurs flashy et productifs qui obtiennent la palme. Le potentiel du meneur est toutefois réel et ce n’est que le début.
DPOY : Joueur défensif de l’année
- Ben Simmons
- Rudy Gobert
- Draymond Green
SIMMONS : Ben Simmons a définitivement un argument béton pour le titre de joueur défensif de l’année. Après tout, l’Australien est le meilleur défenseur de la meilleure équipe de l’Est, tout en étant reconnu comme l’un des défenseurs les plus versatiles de la ligue. Si Rudy est une menace verticale considérable, il est plus vulnérable au périmètre. Simmons, lui, est à l’aise contre n’importe quel joueur et peut garder n’importe quelle position dans n’importe quelle situation. Il se classe bien parmi les meilleurs joueurs défensifs au niveau des statistiques avancées, mais c’est réellement le test de l’oeil qui donne le bénéfice du doute au meneur format géant.
GOBERT : Rudy Gobert a déjà fait ses preuves comme étant le meilleur défenseur d’anneau de la NBA, lui qui gagnerait son troisième trophée en quatre ans. La différence? Le Jazz se retrouve enfin au premier rang de l’Ouest, grandement grâce au jeu de son joueur de centre. Non seulement bloque-t-il des tirs, le facteur ‘intimidation’ n’est pas à négliger. Personne ne veut attaquer la clé lorsque le Français y est. Le schéma offensif de l’équipe adverse est chamboulé, l’une des forces principales d’une équipe qui a trôné au sommet de la ligue pendant une bonne partie de l’année. Rudy mène la NBA pour les shares défensifs, limite ses adversaires à un taux d’efficacité médiocre et doit être celui qui est récompensé pour la saison du Jazz. Or, je récompense davantage la polyvalence et il est difficile pour moi d’offrir mon vote à un joueur qui est vulnérable contre certains joueurs de sa propre position qui s’aventurent davantage au périmètre.
GREEN : Les Warriors de Golden State termineront la saison avec la cinquième meilleure défensive de la ligue, et le responsable de cet exploit est Draymond Green. S’il n’a plus l’impact offensif qu’il avait jadis, il a connu l’une de ses meilleures saisons défensives en carrière. Si Steph Curry est responsable des prouesses offensives du club, Draymond aura été la colle qui a fait en sorte que l’équipe ait également une efficacité défensive parmi les meilleures. Les Warriors ne sont pas simplement en séries en raison de Draymond.
COY : Entraîneur-chef de l’année
- Tom Thibodeau
- Monty Williams
- Quin Snyder
THIBODEAU : Tom Thibodeau a complètement changé le visage des Knicks de New York en une seule saison. Au sein d’une équipe qui n’avait pas effectué d’ajout énorme outre que Immanuel Quickley lors de la dernière saison morte, l’entraîneur a construit une équipe typique Thibs. À mes yeux, il est celui qui en a fait le plus avec le moins. Sans vouloir enlever de crédit à Julius Randle, n’oublions pas que l’élément déclencheur de ce nouveau rôle et de cette nouvelle capacité à être une menace à triple double à tous les soirs, c’est l’arrivée d’un nouvel entraîneur. Les Knicks ont connu l’une des séquences les plus mémorables de la saison, ont tenu bon au 4e rang de l’Est pendant une bonne partie de la saison et ont maintenu la quatrième meilleure défensive de la NBA. L’empreinte Thibodeau est claire et évidente, et il doit être récompensé pour avoir complètement changé la mentalité d’une équipe qui n’avait plus d’identité. Les joueurs semblent avoir bénéficié de cette année sur un point de vue de développement personnel, ce qui risque d’affecter la franchise au-delà du règne de l’entraîneur.
WILLIAMS : Monty Williams sera premier sur bien des listes, et le fait qu’il soit deuxième sur la mienne n’est pas une critique à son égard, mais bien un résultat de mon estime considérable envers Tom Thibodeau. Il est celui qui mené les Suns vers une fiche de 8-0 dans la bulle d’Orlando, et il a poursuivi sur cette lancée avec l’aide de Chris Paul. Bien que l’impact du vétéran a été considérable, il est nécessaire d’attribuer beaucoup de crédit à l’entraîneur-chef, qui a ajusté son système à plusieurs reprises afin de bien utiliser ses ingrédients et gagner à un rythme effroyable qui l’aura mené vers le deuxième rang de l’Ouest. Choix facile au deuxième rang.
SNYDER : Quin Snyder obtient le troisième vote en raison de la saison ahurissante du Jazz – une telle saison est généralement reconnue avec une nomination – mais soyons clairs : il s’agit d’une égalité à plusieurs. Doc Rivers, Nate MacMillan, Mike Malone, Steve Nash et James Borrego méritent tous mention dans cette course, et la liste n’est même pas complète.
Sixth Man : Sixième homme de l’année
- Joe Ingles
- Jordan Clarkson
- Tim Hardaway Jr.
INGLES : Bien que Jordan Clarkson ait mené la course pendant une bonne partie de la saison, Joe Ingles est mon choix de dernière minute. Non seulement est-il la définition parfaite d’un joueur d’impact, Ingles a pris son rôle à coeur et continué de faire toutes les bonnes choses pour aider le Jazz à gagner des matchs. Que ce soit pour sa production de points mélangée avec un taux d’efficacité historique et un volume très considérable, pour sa polyvalence défensive ou pour sa distribution du ballon, l’ailier connaît une saison mémorable qui doit être reconnue. Sous-estimé, Ingles déclasse Clarkson au niveau des cotes de victoire (6.9 vs 3.9), le BPM (3.7 vs 0.9) ainsi que la majorité des statistiques avancées d’importance. Notez également que la cote offensive de Ingles (131 points par 100 possesssions) se retrouve des kilomètres derrière Clakson (109 points par 100 possessions). Ingles pourrait être pénalisé puisqu’il a été partant lors de 28 matchs, mais il demeure un sixième homme – un excellent.
CLARKSON : La saison de Jordan Clarkson a été marquée par une belle progression personnelle, lui qui s’est amélioré et diversifié pour transporter l’attaque du Jazz pendant des moments opportuns. Ses 18 points par match ont été importants – voir essentiel – pour voir Utah connaître une aussi bonne saison, mais il y a plus que les points qui comptent, et c’est pourquoi il est relégué au deuxième rang.
HARDAWAY JR : Encore une fois, Tim Hardaway Jr. est nommé, mais il y a ici égalité à plusieurs. Jalen Brunson est le deuxième que je mentionnerai, puisque la place des Mavericks au sein du top-6 de l’Ouest a été possible grâce à Hardaway Jr. et Brunson, qui ont été en mesure de produire alors que Doncic n’était pas sur le terrain. Hardaway Jr. est un marqueur pur qui a connu une saison similaire à celle de Jordan Clarkson, et c’est pourquoi il obtient la dernière place de mon bulletin de votes. À noter qu’avec un plus grand échantillon et moins de matchs avec une équipe des bas-fonds, Derrick Rose aurait été un candidat parfait pour la dernière marche du podium.
MIP : Joueur le plus amélioré
- Julius Randle
- Michael Porter Jr.
- Jerami Grant
RANDLE : Le joueur le plus amélioré n’est pas simplement déterminé par les points et les statistiques générales. Julius Randle est devenu un facilitateur exceptionnel, a augmenté sa charge offensive et est devenue la pierre angulaire des Knicks de New York, sans avoir à changer d’environnement pour le faire. Le jeu défensif fut une faille de son jeu, mais il est devenu un joueur différent et responsable sous les ordres de Tom Thibodeau. Constant et au coeur d’une équipe gagnante, Randle mérite amplement ce titre après une saison qui lui aura notamment valu une nomination au Match des Étoiles.
PORTER JR : Nous assistons présentement à l’émergence d’un jeune joueur étoile chez les Nuggets. Autant en termes d’amélioration pure qu’en termes de statistiques, Michael Porter Jr. est un choix évident pour ce bulletin de votes. Ayant terminé la saison avec moins de 10 points par match en 2019-2020, l’ailier de 22 ans a compilé l’une des améliorations les plus drastiques de saison en saison en s’approchant présentement des 20 points par match. MPJ réussit 45% de ses 6 tirs de 3 points par match, a des chiffres avancés positifs, mais surtout… Il contribue aux succès continus des Nuggets en l’absence de Jamal Murray, ayant accepté un rôle accentué qui l’aide à solidifier cette deuxième place. Même s’il est un joueur de deuxième année, le bond qu’il a fait est exceptionnel et mérite beaucoup de reconnaissance.
GRANT : Au niveau des statistiques, Jerami Grant a vu sa production augmenter de 12 à 22 points par match. Par contre, il a également connu une amélioration très légitime. Il distribue davantage et est devenu une première option de qualité. Même si je n’aime normalement pas récompenser les joueurs sur des mauvaises équipes, Grant a montré une version de lui-même que personne n’avait cru voir auparavant. Et contrairement à Christian Wood, qui obtiendra lui aussi une certaine considération, ses statistiques par tranche de 36 minutes se sont améliorées – tout court, et surtout de façon convaincante.