Stephen A. Smith est un homme de divertissement. Il l’a prouvé à maintes reprises, et il vient de le refaire. Qu’a-t-il avancé, cette fois-ci? Que Donovan Mitchell, 24 ans, est le meilleur joueur de l’histoire du Jazz de l’Utah. Rien que ça.
Si un analyste pure laine avait véhiculé ce genre de propos, je lui répondrais d’abord que Mitchell est beaucoup trop jeune pour l’instant. Il faut toutefois reconnaître qu’il a le potentiel de se rendre à ce niveau un jour. Ce n’est simplement pas encore vrai de le classer sur la première marche du podium, en 2021.
Mais avec Stephen A. Smith, c’est peine perdu. Il ne veut rien entendre. Lui, c’est un vrai homme de spectacle ; il est là pour faire réagir avec des affirmations complètement déjantées. Il le fait à merveille, et c’est pour ça qu’il gagne autant.
Reste qu’à l’occasion, ses « takes » sont désastreuses. On a eu droit à un exemple fraîchement sorti du four aujourd’hui.
« Je ne veux rien entendre sur Karl Malone. Je ne veux rien entendre sur John Stockton. [Donovan Mitchell] est le meilleur joueur de l’histoire de l’organisation du Jazz de l’Utah. »
– Stephen A. Smith
D’abord, soulagement. Au moins, il est au courant que Karl Malone et John Stockton existent.
Avec près de 37 000 points, Malone est le deuxième meilleur marqueur de l’histoire de la NBA. Stockton, avec qui il a joué pratiquement toute sa carrière, cumule pour sa part 15 806 passes décisives. Il est de loin le meilleur passeur de l’histoire de la ligue, près de 4 000 unités devant Jason Kidd, qui occupe le second rang à ce chapitre. Même chose pour les vols de balle : premier rang de tous les temps.
Puis, incompréhension. Même en considérant les accomplissements de ces deux joueurs, qui siègent aujourd’hui tous les deux au Temple de la renommée du basketball, Stephen A. Smith juge que Donovan Mitchell est LE meilleur joueur de la franchise, toutes époques confondues. Tout ça parce qu’il a connu quelques bons matchs et que son équipe est invaincue en séries cette année lorsqu’il est en uniforme.
Tout est dans la nuance. S’il s’était prononcé sur le potentiel de Mitchell à grimper au sommet de la pyramide du Jazz d’ici la fin de sa carrière, parfait, on embarque. Mais de dire qu’il a déjà terminé son ascension, après quatre saisons dans la ligue, c’est tout simplement faux.