L’époque où Duke, North Carolina, Kansas et Kentucky se disputaient les espoirs cinq étoiles semble tirer à sa fin alors que pour une deuxième année consécutive, le prochain repêchage de la NBA pourrait ne compter aucun joueur issu des « Blue Bloods » dans le top 5.
L’an dernier, RJ Hampton a créé une onde de choc en tournant le dos à Duke et Kansas pour amener sa carrière en Nouvelle-Zélande. Puis, il y avait le cas de Karim Mané, produit du basketball québécois ayant passé directement du CÉGEP Vanier (RSEQ) à la NBA.
Cette année, le mouvement se poursuit et le bal a été lancé par Jalen Green alors que l’espoir #2 du repêchage de 2021 a opté pour le programme de développement de la G League, une décision qui a convaincu Jonathan Kuminga (espoir #4) de faire pareil. Bref, ces deux jeunes hommes ont donné le ton à la cuvée de recrutement, lançant un message clair : tous les chemins mènent à Rome.
En effet, contrairement à ce que nous voyons depuis la nuit des temps, peu sont les espoirs de premier plan à évoluer pour les quatre programmes majeurs de la NCAA, communément appelés « Blue Bloods ». Cade Cunningham (espoir #1) a hier fait ses débuts à Oklahoma State pendant qu’Evan Mobley (espoir #3) et Ziaire Williams (espoir #6) font leur nom à USC et Stanford, respectivement.
Je vois maintenant la question venir : si les espoirs 1, 2, 3, 4 et 6 empruntent un chemin atypique, qui représentera les Blue Bloods au prochain repêchage? Évidemment, quelques réponses viennent à l’esprit, on ne parle pas ici de la chute de l’Empire romain. Certes, BJ Boston (espoir #5) et Terrence Clarke (espoir #8) sont deux prospects de premier plan qui rendront John Calipari et Kentucky fiers lors du prochain repêchage. Puis, il y a Jalen Johnson (espoir #13) qui risque de faire des vagues pour Duke. Ceci dit, la récolte de 2020 est l’une des plus faibles de l’histoire pour les Blue Bloods et il ne s’agit pas d’une coïncidence.
L’expression « player empowerment » a souvent été utilisée dans la NBA lors des dernières années alors que les vedettes comme LeBron James et Kevin Durant ont créé un précédent irréversible : le fait de pouvoir s’affranchir en dépit de ce que la grosse machine qu’est la NBA attend d’eux. En effet, LeBron et KD ont été les précurseurs de ce phénomène maintenant bien implanté dans le circuit Silver, comme on peut le constater avec les cas d’Anthony Davis et, plus récemment, James Harden. Bref, qui sait d’où le mouvement part mais une chose est claire, le « player empowerment » a un effet boule de neige qui fait sentir ses ondes jusque dans les fondations du basketball amateur.
Voici ma conclusion : les jeunes talents de partout dans le monde ne semblent plus avoir le sentiment de devoir rendre des comptes aux Blue Bloods qui versent des enveloppes sous la table. Pendant ce temps, les chemins menant à la NBA se multiplient d’année en année et si vous voulez mon avis, c’est magnifique!