Ce matin, nous avons relaté la saison particulière de Michael Jordan dans la MLB et évoqué l’univers parallèle dans lequel il devient un joueur de baseball majeur. La légende du basketball a entretenu une relation importante avec ce sport pendant environ 18 mois… Mais saviez-vous que MJ a également déjà été propriétaire d’une équipe de la LNH?
Greg Whyshynski (ESPN) a plongé dans cette partie de l’histoire surréelle des Capitals de Washington.
Deux ans après avoir pris sa deuxième retraite de la NBA, il se rend à Palm Beach avec quelques hommes de hockey. Le président des Capitals, Dick Patrick, explique qu’il se sentait invisible à côté du retraité de 6 pieds 6, qui n’avait pas perdu une once de popularité. Ted Leonsis, propriétaire majoritaire du club, explique parfaitement le scénario.
« J’aurais pu être nu, en feu, ou même avoir une hache dans le front, personne n’aurait remarqué. Tout le monde fixait Michael. »
À ce moment-là, les gens ne savent pas qu’il est en ville pour la rencontre des gouverneurs de la LNH. Michael Jordan est sous le point de devenir propriétaire minoritaire des Capitals de Washington.
Il avait déjà tenté d’acheter trois clubs de la NBA : les Hornets de Charlotte, les Bucks de Milwaukee et les Grizzlies de Vancouver. Rien n’a fonctionné. Il s’est donc tourné du côté de la ville de Washington.
Ted Leonsis et son groupe, Lincoln Holdings, avaient besoin d’un investisseur. L’idée d’intégrer Michael Jordan à ce groupe est devenue de plus en plus alléchante. L’homme de hockey a emmené l’agent et le manager du retraité à une partie de golf, semant tranquillement l’idée dans leur tête.
Tout ça a mené à plusieurs rencontres entre les partis. Éventuellement, Michael Jordan a flanché, à la fois intéressé par l’investissement et intrigué par les opportunités avec les Wizards de Washington, dans la NBA.
Il devait toutefois s’entendre avec Abe Pollin, propriétaire des Wizards. Les deux hommes avaient vécu un conflit, quelques mois auparavant, ce qui compliquait la tâche pour Ted Leonsis. Néanmoins, le résultat fut le suivant :
Un contrat de 5 ans comme président des opérations basketball des Wizards de Washington et 10% des parts de l’équipe. 12% des parts des Capitals de Washington accompagnaient cette entente.
Le propriétaire des Blackhawks de Chicago, Bill Wirtz, était un homme puissant dans la LNH. Il a passé l’entrevue d’acceptation à MJ, ne manquant pas l’occasion pour vanter sa compétitivité. Il voyait bien que s’il venait à se présenter à des matchs de hockey, la ligue en bénéficierait énormément.
La transaction fut acceptée à l’unanimité et Michael Jordan est devenu propriétaire d’une équipe de la LNH.
Croyez-le ou non, il était très impliqué dans le monde du hockey. Ses enfants étaient des joueurs et il était un très bon ami de Mario Lemieux, qui annonçait alors son retour au jeu. Il parlait des Capitals comme étant notre équipe.
Cependant, outre l’aspect marketing, Michael n’a pas amené beaucoup de bénéfices concrets à l’équipe de hockey. Il avait un rôle important avec les Wizards et on ne lui a pas demandé de faire quoique ce soit d’énorme dans la LNH.
Jonathan Leddecky, qui faisait partie du groupe d’investisseurs, a toutefois décrit le respect profond de Jordan envers ce sport.
« Je pense que Michael était fasciné par la nature aérobique de l’athlète au hockey. L’athlète était sur la patinoire pour 45 secondes et son apparition était terminée. Il était aussi fasciné par la notion qu’au basketball, tu rentres et sors du match durant les arrêts de jeu. Au hockey, ça se fait dans l’action. […] Au basketball, les règles sont simples. Tu es fauté, tu vas à la ligne de lancer franc. La notion de retirer un joueur de basketball du terrain n’arrive jamais. Je crois qu’il était intéressé par le fait qu’un joueur allait au banc des pénalités et que l’autre équipe jouait avec l’avantage d’un homme. »
Impliqué de façon surprenante, MJ fut éventuellement inspiré par le retour de Mario Lemieux dans la LNH. Le retraité commence à penser à faire de même dans la NBA, commence à s’entraîner et effectue éventuellement son retour – avec les Wizards de Washington.
Ainsi, il est forcé de vendre ses parts à Ted Leonsis. Voilà comment se termine le règne de la légende du basketball comme propriétaire minoritaire d’une équipe de la LNH. Un règne qui aura duré de 2000 à 2001.
MJ jouera deux saisons à Washington, maintenant une moyenne supérieure à 20 points par match. En 2010, il devient propriétaire des Hornets de Charlotte, accomplissant alors son objectif de gérer une équipe de la NBA.
Ce chapitre de l’histoire – extrêmement fascinant – exemplifie la grandeur de Michael Jordan, qui ne se limite pas au monde du basketball.