Malgré sa fiche finale de 4 victoires contre 16 défaites, ce qui la place au dernier rang de la LECB en 2022, l’Alliance de Montréal a très bien fait dans les gradins. Avec une assistance moyenne de 2 900 personnes par match, elle est la franchise qui a le mieux réussi à ce chapitre dans toute la ligue.
Doté de 3 467 places, l’Auditorium de Verdun était en moyenne rempli à 85 % de sa capacité maximale lors de sa saison inaugurale. Parmi les partisans sur place, 658 étaient détenteurs de billets de saison. Ce sont les meilleurs chiffres de la LECB, et l’élément positif à retenir cette saison.
Du moins, lors du bilan officiel de l’équipe devant les membres des médias mardi matin, c’est ce que la vice-présidente des opérations Annie Larouche a mis de l’avant. « Les ventes ont aussi dépassé nos objectifs ! », s’est-elle exclamée.
Le 29 juillet contre les Rattlers de la Saskatchewan, jour du dernier match à domicile de la saison, l’Alliance a rempli les gradins malgré sa dernière place au classement. C’est une preuve du soutien des Montréalais, qui sont déjà une cinquantaine à avoir renouvelé leurs billets de saison.
« Je suis convaincue que c’est le début d’une belle expérience », a-t-elle dit.
Montréal devient un centre d’intérêt
Le directeur général Joel Anthony, qui s’est lui aussi exprimé en français durant la conférence de presse, note une saison « remplie de hauts et de bas » mais durant laquelle il a toujours compté sur le soutien des partisans. « Je n’ai jamais vu ça dans toutes mes années de basket ».
Là-dessus, l’un des deux capitaines Herst Laroche ne peut pas être plus d’accord. Selon lui, ce sont les blessures et les changements d’effectif qui ont rendu la tâche plus ardue pour l’Alliance. Mais il est content d’avoir « joué devant sa famille » et de comprendre un peu plus la ligue canadienne, dans laquelle il veut rester.
« Je retiens que les gens nous ont supporté malgré que c’était compliqué. »
– Hersnt Laroche
Avec un sourire en coin, Anthony a même laissé comprendre aux médias que des joueurs de bon calibre avaient commencé à envisager la possibilité de venir jouer à Montréal, qui possède unanimement la meilleure ambiance dans la LECB.
Certains joueurs de l’édition 2022 discutent aussi avec lui pour l’an prochain. Et Kemy Ossé, en mêlée de presse, a confirmé sa volonté de continuer avec l’Alliance.
« C’était peut-être la plus belle expérience de ma carrière de basket parce que j’ai joué à la maison devant ma famille, mes amis. Vous en avez sûrement entendu pendant les matchs, ils étaient partout. »
« Je veux continuer à venir ici jusqu’à temps que je gagne un championnat. Je veux donner un championnat à cette ville-là, je pense qu’elle le mérite. »
– Kemy Ossé
Le meneur de jeu, un des deux capitaines de la formation, a remarqué manque d’expérience des jeunes. Mais il a eu du plaisir et a beaucoup appris. « Faut que je sois patient », a-t-il laissé tombé.
Oui, la saison a été difficile. Ça a pris beaucoup d’heures et de travail pour tout mettre en place, en tant que franchise d’expansion. Mais le DG, un ancien champion du Heat, l’a dit en début de saison et son plan n’a pas changé : il veut bâtir sur le long terme.
L’entraîneur-chef Vincent Lavandier, finalement, résume la saison en un mot : apprentissage. « On voulait construire une équipe de développement, a-t-il expliqué. On a réussi à développer. Mais il manquait de la maturité, de la constance et de la régularité. Je ne suis pas sûr qu’en deux mois et demi, une recrue sortant de l’université ait la capacité d’apprendre le métier de professionnel »
Pour ce faire, le Français croit que les jeunes joueurs doivent aller jouer professionnel en Europe sur une saison complète, où il peuvent parfaire leur routine de vie avec des entraînements personnel ainsi qu’une bonne nutrition.
Il a également, malgré une fiche de 4-16, précisé son désir de poursuivre sur le banc de l’Alliance en 2023. « Mais c’est pas moi qui décide, demandez à Joel si je reviens », a-t-il souri. En conférence de presse, ce dernier a affirmé que des discussions auraient lieu à l’automne, et qu’il était « fier » d’avoir Vincent dans l’organisation.
« Montréal a un gros potentiel basket, a terminé Lavandier. Moi je me promène dans la rue – j’habite à Lasalle – et j’aime bien voir des petits jeunes se promener avec des ballons de basket dans les mains. La culture basket existe, et il faut la développer. »