S’il est une question qui fait débat dans le monde de la NBA depuis quelques années, c’est bien celle de l’économie des joueurs en bonne santé, communément appelée la gestion de la charge ou load management. Cette pratique qui consiste à reposer les joueurs en bonne santé durant certains matchs de la saison pour les préserver et ainsi optimiser leurs performances se retrouve souvent sous le feu des critiques. Et la dernière en date est celle du jeune All-Star des Timberwolves Anthony Edwards.
Répondant à la question d’un journaliste sur ce qu’il changerait dans la NBA s’il en avait la possibilité, Edwards a durement critiqué ces programmes de repos. Il mentionne qu’il déteste voir les joueurs prendre congé de match alors qu’ils ne sont pas blessés. De son avis, si un joueur est à 70-80% de ses habilités, il doit jouer, ne serait-ce que par respect pour les partisans.
« Tous ces gars assis à se reposer […]. Fais juste jouer man […]. Ces gens ont peut-être juste assez d’argent pour venir à un match et c’est peut-être le match ou tu es assis. »
Anthony Edwards
Si la ligue est souvent critiquée sur ce sujet, Edwards pense que les joueurs ont leur part de responsabilité. « Je suis fier d’essayer de jouer à chaque match parce qu’on ne sait jamais s’il y a un fan qui ne m’a peut-être jamais vu jouer », a-t-il déclaré à la presse. Pour lui, il est évident que les joueurs qui pensent se préserver doivent d’abord penser aux partisans. La pensée d’Edwards rejoint celle de Kobe Bryant qui avait fait une déclaration similaire en 2019.
Pour Adam Silver cependant, la gestion de la charge n’est pas un problème. Le commissaire de la NBA avance des données médicales et scientifiques pour justifier cette gestion de la charge et affirme qu’au final, les joueurs ne sont pas au repos aussi souvent qu’on veut le prétendre. Néanmoins, on peut se rappeler qu’en 2020, les Clippers étaient obligés de souvent mettre au repos Kawhi Leonard et Paul George pour les préserver alors même que l’équipe avait besoin d’eux sur le terrain.
En surface, la défense de la gestion de la charge par Silver est anodine. Ce qui n’est pas dit c’est que depuis la saison 2020-2021, les équipes ont « l’interdiction » de faire reposer les joueurs vedettes en santé lorsque le match est retransmis sur les chaînes de télévision nationale ou lors des déplacements à l’étranger, sauf en cas de circonstances exceptionnelles. Les équipes s’exposent à des amendes de 100 000 $.
Lorsque vient le moment de trouver des solutions pour contrer ce problème de gestion de la charge, la réduction du nombre de matchs vient en premier dans les propositions. Or, les équipes ont tout de même utilisé cette économie des joueurs lors de la saison 2020-2021 alors que celle-ci avait été réduite à 72 matchs en raison de la pandémie de la COVID-19.
Pour Edwards, la gestion de la charge va à l’encontre des partisans qui s’offrent une sortie pour venir voir les vedettes de la NBA – et si le commissaire de la NBA semblait être du même avis que lui lors de la dernière saison estivale, il semblerait qu’il soit plus mesuré dans ses propos alors même que des négociations ardues sont en cours entre la ligue et l’Association des joueurs (NBPA) où ce dossier est assurément sur la table.