Chris Paul a plusieurs qualités comme joueur de basketball, mais l’une des plus intéressantes d’entre elles est sa capacité à métamorphoser un joueur de centre en l’incluant dans suffisamment de pick-and-rolls et de jeux offensifs à deux. Après JaVale McGee – qui connaît sa meilleure saison depuis 2018-2019 –, c’est au tour de Bismack Biyombo de bénéficier des talents de fabriquant de jeu de CP3 pour redonner un deuxième souffle à sa carrière. Or, la majorité du crédit revient toujours à Biyombo lui-même, qui a bien fait à son contrat de 10 jours chez les Suns de Phoenix pour devenir une pièce maîtresse de l’échiquier de Monty Williams.
D’ailleurs, le pivot de 6 pieds, 8 pouces a monté ce qui était fort probablement sa meilleure performance individuelle en saison régulière, samedi soir face aux Pacers. Les partisans des Raptors se souviendront toutefois des prouesses légendaires de Big Bizness en séries éliminatoires de 2016, point culminant de sa carrière.
Dans un gain 103-113 contre l’Indiana, Bismack a enregistré 21 points et 5 passes décisives, toutes deux des statistiques devenues sommets personnels, en plus d’ajouter 13 rebonds et 2 contres à la feuille de match, en 29 minutes de jeu comme deuxième centre.
À titre de note, Deandre Ayton est toujours blessé à la cheville et JaVale McGee est titulaire en son absence.
Non seulement Biyombo a-t-il accompli le fait d’armes en convertissant neuf de ses 12 tentatives au tir, mais il apportait également son rendement (FG%) de saison à 70.2%, soit la sixième meilleure cote du circuit pour quiconque ayant joué au moins 20 minutes de moyenne par match.
À travers son premier séjour de 10 jours en Arizona, Biyombo a démontré assez d’aptitudes comme partenaire de pick-and-roll, poseur d’écran, capteur de rebonds et menace verticale au panier pour se mériter un contrat partiellement garanti de 1,36 M$ pour un an. Le directeur général James Jones et ses collègues n’ont certainement pas regretté leur décision, puisque Biz a ensuite signé des prestations de 17 points, 14 rebonds, puis de 16 points, 6 rebonds, 3 passes, 2 vols, 3 blocs.
L’une des lacunes de l’édition des Suns qui s’est rendue jusqu’en finale de la NBA en 2021 était la profondeur aux positions d’intérieurs, derrière Ayton. L’organisation de Phoenix a donc immédiatement remédié au problème la campagne suivante en se procurant les services de McGee et Biyombo, et cette stratégie porte ses fruits jusqu’à présent : l’équipe est première au classement de la ligue avec un excellent dossier de 36 victoires et neuf revers.
Le meneur de jeu du club en est aussi pour beaucoup, lui qui s’illustre comme plus chirurgical que jamais à la tête de l’offensive bien huilée des Suns. Paul terminait justement sa soirée au boulot hier avec 18 points, 4 rebonds, 16 mentions d’aide et 4 interceptions, en faisant mouche à huit de ses 11 essais du terrain.
À ses trois dernières rencontres, le Point God a enregistré 39 assistances pour seulement 4 revirements. Il s’agit d’une production ahurissante pour un meneur; la qualité de sa distribution du ballon est inégalée dans la NBA. Chris Paul, à 36 ans, mène à nouveau la NBA au chapitre des passes décisives par match, grâce à une moyenne de 10.1.
Avec quelques trous désormais comblés dans leur coque de navire, les Suns de Phoenix se sont démarqués comme favoris au prochain championnat, s’ils ne sont pas confrontés à trop de surprises dans leur parcours éliminatoire. Autant que l’équipe peut remercier JaVale McGee et Bismack Biyombo pour leur impact en sortie de banc, ces derniers peuvent faire de même à l’endroit de CP3, qui pourrait leur avoir mérité beaucoup d’argent à leur prochain contrat. Les deux centres sont joueurs autonomes à l’été 2022.
