Après-matchNouvelles

L’historique parcours des Celtics est ponctué d’un 18e titre dans la victoire face aux Mavericks

Crédit : ELSA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

En résumé

Dallas s'est inclinée en cinq matchs devant les puissants Celtics à Boston, eux qui ont vu Jaylen Brown se mériter le trophée de MVP de la finale dans le cadre d'une soirée fort émotive.

Ça y est, le grand champion 2023-2024 de la NBA a été sacré ce lundi soir, au TD Garden de Boston, permettant à Jayson Tatum, Jaylen Brown, Derrick White, Kristaps Porzingis, Al Horford et plusieurs autres membres des Celtics de goûter à leur tout premier championnat, alors qu’ils défaisaient les Mavericks de Dallas au compte de 106-88 afin de l’emporter en cinq joutes. Jrue Holiday, pour sa part, en est à son deuxième titre en carrière, alors que Brown était celui à se mériter le trophée Bill Russell du Joueur le plus utile de la série finale.

La magie de Luka Doncic n’aura pas été une ressource inépuisable, finalement, alors que la superstar des Mavs connaissait une performance somme toute décevante, à sa dernière sortie de l’année. La base partisane du club texan, elle, aurait assurément aimé que l’équipe utilise mieux son élan créé lors d’une dégelée au Match #4 afin de débarquer à Boston avec énergie et de prendre le cinquième duel, question d’en faire une histoire intéressante, mais il s’agira plutôt d’un « gentleman’s sweep ».

Il en demeure que le beau parcours des Mavericks à travers une conférence de l’Ouest redoutable est tout à fait digne de mention; Dallas a connu de très bons moments durant cette épopée, lesquels sont indicateurs de belles choses à venir dans la métropole du nord-est du Texas. Sans doute, aujourd’hui âgé de seulement 25 ans, Luka sera un jour de retour sur la grande scène – et on ne peut qu’espérer pour le Slovène qu’il se servira de ces derniers revers comme des leçons afin de revenir en force.

Entre autres, ses 4.6 revirements par match en finale (dont une partie avec 8), son efficacité de 24% aux tirs à 3-points, ainsi que le fameux match à 6 fautes personnelles, représentent des bons exemples de lacunes flagrantes mises en évidence sous les plus grands projecteurs, et elles nécessiteront une attention particulière cet été. Malgré ces difficultés, qui demeurent passagères, Doncic a prouvé à maintes reprises dans le passé qu’il n’était pas dérangé par la grandeur des moments, puis ses moyennes de 29.2 PTS, 8.8 REB, 5.6 AST et 2.6 STL par rencontre au fil des cinq affrontements de la finale sont phénoménales (et carrément inédites).

Dans le cas de Kyrie Irving, on lui doit du respect pour son rôle de seconds violons joué presque à la perfection aux côtés de Luka tout au long de cette après-saison, mais il a également connu ses moments les plus bas face à l’étanche défensive des C’s, particulièrement lorsqu’il disputait ses matchs au Garden, là où il recevait des salves incessantes de huées à chaque occasion où le ballon était entre ses doigts. En somme, le guard de 32 ans a tout de même mis près de 20 points de moyenne par soir en finale, ainsi que 5 passes décisives et 41% d’efficacité au tir.

Cette cinquième rencontre s’est essentiellement déroulée en deux temps : en premier lieu, Boston et Dallas jouaient du coude au premier quart-temps, puis au début du second, avant que l’équipe locale ne prenne finalement les devants de manière décisive et ne regarde plus en arrière. La deuxième portion de joute voyait les visiteurs tenter remontée après remontée, mais sans aucun succès, alors qu’on sentait le triomphe bostonnais de plus en plus imminent.

Avec une priorité maximale de 26 points, les Celtics n’ont jamais laissé leur adversaire s’emparer d’une priorité dans le match, dominant les planches pour 51 rebonds contre seulement 35 (dont 15 à 7 aux rebonds offensifs). La bataille des rebonds captés sous le panier prend tout son sens lorsqu’on constate que la seule fois où Dallas à su battre ces Celtics si complets, vendredi dernier, était lorsque l’équipe a finalement remporté le combat des rebonds.

Cette fois, les hommes de Joe Mazzulla étaient bien plus concentrés sur leur objectif, en prenant soin du ballon et en ne commettant que 7 revirements collectifs (contre 13), puis avec 17 lancers francs réussis sur 20 tentatives, tandis que l’opposition n’en convertissait que 7 sur 13. La ligne de charité n’a pas été clémente aux Mavs cette après-saison, avec un rendement collectif de 72%.

En dépit du revers, en 43 minutes d’activité, Luka Doncic s’est chargé de 28 points, 12 rebonds, 5 mentions d’aide et 3 interceptions, mais 7 pertes de ballon et des cibles ratées lors de ses 6 premiers essais du centre-ville. Il aura finalement réussi 2 de 9 tirs extérieurs, mais l’effort ou le désir ne semblait pas être au rendez-vous chez la jeune vedette hier soir.

Malgré tout, Luka Doncic est devenu le premier joueur de tous les temps à s’installer au sommet des catégories suivantes dans le circuit pour toute une après-saison : points, rebonds, passes décisives, interceptions, paniers réussis, tirs à 3-points réussis.

Irving a quant à lui déposé 15 points et 9 assistances sur 31% d’efficacité au tir, puis Josh Green montait sa meilleure prestation de la finale au son de 14 points et 4/6 aux lancers de 3-points. Derrick Jones Jr inscrivait 10 unités, tandis qu’aucun autre membre des Mavericks n’arrivait à surpasser cette barre dans la colonne des points, ou capter plus de 6 rebonds (outre Doncic). L’intensité et le degré de cohésion offensive observés chez cette équipe au quatrième combat n’était visiblement qu’épisodique, car sa performance au dernier match n’avait rien de cette énergique victoire.

Lorsqu’on l’a questionné sur son avenir et sa participation aux Jeux olympiques de Paris en conférence d’après-match, Luka a voulu éviter ce sujet de conversation, citant qu’il ne voulait pas parler de « ce qui s’en vient », qu’il « a des décisions à prendre » cet été et qu’il « ne veut que devenir plus en santé ».

Dans le camp victorieux, on note plusieurs contributions à tous les niveaux, ce qui a été vrai à travers toutes ces séries éliminatoires. Jaylen Brown a soulevé le trophée de MVP des finales pour son apport bidirectionnel hors pair, notamment sa défense à l’endroit de Doncic, mais Tatum a mené sa troupe aux chapitres des points, rebonds et passes décisives par rencontre. Ce dernier a d’ailleurs reçu quatre des 11 votes de journalistes en vue du dévoilement du Joueur le plus utile de la série.

Il a dépassé son idole Kobe Bryant pour occuper le premier rang au chapitre du plus grand nombre de points marqués en playoffs (2691) avant d’atteindre 27 ans. Tatum est désormais sixième de l’histoire des C’s au total, nonobstant de son âge, derrière seulement Larry Bird, John Havlicek, Kevin McHale, Sam Jones et Paul Pierce.

Lundi soir, JT a totalisé 31 points, 8 rebonds, 11 aides et 2 vols de ballon, alors que son acolyte JB y allait de 21 points, 8 rebonds, 6 passes et 2 de ses propres interceptions. Cette paire des Jays peut finalement dire qu’elle a fait taire les détracteurs une bonne fois pour toutes, elle qui est parvenue à gagner ensemble, au plus haut niveau, même si tant d’analystes voulaient les séparer, en raison de leurs outils trop similaires.

Dans son cas spécifiquement, Brown a été la cible de nombreuses critiques lorsqu’il a signé la fiche contractuelle la plus lucrative de l’histoire du circuit, car plusieurs affirmaient que ce n’était pas mérité pour l’All-Star à trois reprises, mais voilà qu’il est champion et Finals MVP seulement un an plus tard. Au fil de cet affrontement contre Dallas, l’ailier de 27 ans a mis 20.8 PTS, 5.4 REB, 5.0 AST et 1.6 STL par match, tout en convertissant 44% de tous ses tirs.

En recevant son trophée Bill Russell, nommé en l’honneur d’un des plus grands de l’histoire des Celtics, 11 fois champion NBA, Jaylen a d’abord voulu souligner l’aspect collectif de cette réussite, partageant l’honneur avec ses coéquipiers et soulignant surtout l’effort de son « partenaire en crime, Jayson Tatum », son « frère pour la vie », lui qui a « beaucoup sacrifié cette saison ».

Chaque membre des Celtics qui s’est vêtu du son uniforme durant ces finales (assez unidirectionnelles, il faut le dire) avait son grain de sel à ajouter : le vétéran Al Horford a inscrit 9 point, 9 rebonds et 2 interceptions hier, alors que Jrue Holiday y allait de 15 points, 11 rebonds, 4 passes et que Derrick White ajoutait 14 points, 8 rebonds, 2 vols et 1 énorme bloc à l’endroit de Dereck Lively II. Même Payton Pritchard, lui qui n’a participé qu’à quelques secondes de jeu, a contribué avec un tir de la mi-terrain à la sirène marquant la fin de la première demie.

Chapeau au président des opérations basketball Brad Stevens pour la mis sur pieds de cet effectif si équilibré. Il n’existe peut-être pas un joueur digne du top 5 des meilleurs athlètes de la NBA sur l’alignement, mais il y a plusieurs étoiles et spécialistes qui sont des « vedettes » dans leur rôle respectif, autant du côté défensif qu’offensif du ballon. Aussi, Mazzulla avait le luxe cette saison d’avoir en tout temps cinq gars habiles capables de tirer du 3-points sur le terrain. Voilà un atout indispensable qui a certainement aidé à faire de cette campagne une des plus grandes de l’histoire de l’illustre franchise bostonnaise.

Stevens, depuis qu’il a troqué son chapeau d’entraîneur-chef pour celui d’architecte, a effectué plusieurs changements de personnel, dans l’objectif exact d’un jour en arriver là, à la Terre promise du basketball :

  • Il a transigé Kemba Walker pour obtenir Al Horford;
  • Il aurait refusé d’échanger Jaylen Brown en retour de Kevin Durant en 2021;
  • Il a fait l’acquisition de Derrick White, via les Spurs de San Antonio, en échange de très peu d’atouts;
  • Il a échangé le cœur et l’âme de son club, Marcus Smart, en retour de Kristaps Porzingis et deux choix de premier tour;
  • Il a conservé Brown en lui faisant signer une prolongation;
  • Il a laissé partir Malcolm Brogdon et Robert Williams III pour se procurer Jrue Holiday des Trail Blazers de Portland;
  • Il a re-signé Porzingis et Holiday;
  • Puis, finalement, il a vu ses jeunes disciples soulever le Larry O’Brien à la maison.

Avec un incroyable dossier de 80 victoires et 21 défaites pour tout le calendrier 2023-2024, ces dominants Celtics n’ont perdu qu’à trois reprises au travers de ces éliminatoires; ils avaient même terminé la saison régulière avec la meilleure cote offensive de tous les temps, ce qui place ce groupe au sein d’un bassin sélect des meilleures formations jamais assemblées, depuis l’inception de la NBA.

Sont-ils dignes du top 10 de l’histoire ? Ça, c’est une conversation à laquelle nous pourrons nous attarder dans les jours à venir.

Cette 18e bannière qui sera hissée au plafond du TD Garden représente donc un record, après que ce titre ait brisé l’égalité qui existait – 17 à 17 – entre Boston et les Lakers de Los Angeles. L.A. avait obtenu son dernier championnat en 2020, à l’occasion de la bulle d’Orlando, tandis qu’il s’agit d’un premier en 16 ans – jour pour jour – pour les Celtics, après la conquête de 2008 chapeautée par Paul Pierce, Kevin Garnett, Ray Allen et Rajon Rondo.

Maintenant qu’un champion a été couronné, l’univers du basketball nord-américain peut river son attention vers le repêchage de la NBA, prévu pour les 26 et 27 juin, ainsi que l’entre-saison, laquelle s’annonce fort mouvementée.

Félicitations aux Celtics de Boston, puis à Oshae Brissett, le 10e Canadien de l’histoire à faire partie d’une équipe championne NBA !

Liam Houde

Liam a gradué en journalisme au Collège La Cité, à Ottawa. Il aime marier son amour de la rédaction avec sa passion pour le basketball et son objectif est de faire du Québec un endroit où ce sport est un élément clé de la culture.

Liam Houde

Liam a gradué en journalisme au Collège La Cité, à Ottawa. Il aime marier son amour de la rédaction avec sa passion pour le basketball et son objectif est de faire du Québec un endroit où ce sport est un élément clé de la culture.

Voir plus