Les Wizards de Washington et les Suns de Phoenix ont finalisé une entente de transaction qui verra la vedette Bradley Beal rejoindre Devin Booker et Kevin Durant en Arizona, en retour de Chris Paul, Landry Shamet et un ensemble de choix au repêchage, selon les informations d’Adrian Wojnarowski d’ESPN dimanche dernier.
La saison morte, ainsi que la reconstruction des Wizards, sont officiellement lancées avec cette transaction massive qui verra Bradley Beal faire ses valises pour Phoenix après 11 ans de loyaux services à Washington, accompagné de Jordan Goodwin et Isaiah Todd. Le vétéran Chris Paul, le franc-tireur Landry Shamet, six futurs choix de deuxième ronde (2024, 2025, 2026, 2027, 2028 et 2030) ainsi que quatre droits de permutations de choix (2024, 2026, 2028 et 2030) prendront la direction opposée.
Les Suns ne contrôleront donc aucun de leurs choix de repêchage jusqu’en 2031…
Mise à jour :
Chris Paul a été conséquemment transigé vers les Warriors de Golden State pour Jordan Poole dans le cadre d’une entente séparée, quelques jours après. Détails :
Le tremblement de terre que cause alors cette nouvelle laisse place à des partisans perplexes à travers le circuit qui se demanderont pourquoi le tout nouveau directeur général des Wizards Michael Winger a laissé filer son seul joueur étoile pour « aussi peu » en retour.
L’explication viendra de la « clause de non-échange », la seule de toute la NBA, qui était incluse dans le dernier contrat de Beal (cinq ans et 251 M$), laquelle permet plus de pouvoir de décision à l’All-Star de 29 ans dans un scénario comme celui-là, où l’organisation qui l’a repêché veut trouver un partenaire d’échange.
Il doit approuver n’importe quel troc qui l’implique avant qu’il ne puisse avoir lieu. Beal n’a voulu exercer ce pouvoir que pour Phoenix, après que ces derniers lui aient justement fait un pitch de vente alléchant, avec l’aide de Kevin Durant.
Beal pouvait non seulement dicter l’endroit de son prochain atterrissage, mais également en dicter le retour. Le hic pour les Suns, c’est que le joueur étoile apporte maintenant cette clause avec lui en Arizona.
C’est notamment en raison de cette clause handicapante, héritée par les nouveaux dirigeants de la franchise, que ces derniers ne reçoivent aucun choix de premier tour au repêchage dans l’accord.
Bradley Beal avait d’ailleurs énoncé le Heat de Miami, en plus des Suns, parmi ses destinations de choix dans le cas d’une transaction potentielle, mais l’organisation de South Beach, après des offres remises aux Wizards, aurait finalement préféré river son attention vers Damian Lillard, d’après l’insider Chris Haynes.
Miami croirait que cet été sera finalement celui où Dame souhaitera connaître un changement de décor, malgré ses vœux de loyauté renouvelés à maintes reprises. Pat Riley et cie. auraient tout de même proposé un ensemble incluant Kyle Lowry, Duncan Robinson et plusieurs choix de premier tour à Washington.
Shams Charania de The Athletic a précisé plus tard dimanche après-midi que les Bucks de Milwaukee et les Kings de Sacramento avaient également déposé des offres sur la table de négociations pour l’achat de Beal.
À Washington, à travers 11 campagnes, 695 joutes et 35 minutes par soir, Bradley Beal a enregistré des moyennes de 22.1 PTS, 4.1 REB, 4.3 AST et 1.1 STL par match en voie de devenir l’un des meilleurs joueurs de l’histoire de la franchise – et certainement l’un des plus appréciés.
Participant au Match des étoiles à trois reprises et membre d’une troisième équipe All-NBA une fois, Beal est passé à moins d’un point de moyenne d’être nommé champion des marqueurs du calendrier régulier de 2020-2021 (31.3 PTS), lorsque Stephen Curry l’a devancé à la dernière minute. Il a aussi été membre d’une première équipe All-Rookie en 2012-2013.
Washington dit d’ailleurs au revoir à son meneur de franchise en tirs à 3 points totaux : 1 514 triplés convertis sur 37.2% d’efficacité.
En débarquant dans la capitale de l’Arizona, le shooting guard vient conséquemment former une sorte de Big Three hyper-offensif avec D Book et KD – et à moindres coûts. Il en sera certainement le troisième morceau dans la hiérarchie offensive, mais un rôle plus hors-ballon ne va pas mal du tout à Beal.
Certes, la profondeur déjà presque inexistante des Suns prend un autre dur coup, mais la force de frappe du club devrait pouvoir rivaliser avec celle de bien des formations du circuit.
Or, quelques questions persistent avant d’entamer la saison des transactions et des joueurs autonomes, à raison de la construction actuelle des Suns…
- Deandre Ayton aura-t-il plus de touches, comme son entraîneur le souhaite, ou moins qu’avant ?
- Ayton sera-t-il même encore membre des Suns à la fin de l’été ?
- Qui de ce trio pourra (rester en santé et) disputer plus de 60 matchs en une saison ?
- Comment Phoenix pourra-t-elle consolider ses lacunes défensives avec sa mince marge de manœuvre actuelle sous le plafond salarial ?
- Qui sera le meneur de jeu de cette unité ? (Cameron Payne, Booker, Beal, autre ?)
Il s’agit sans aucun doute d’une énorme décision « all-in » pour le gouverneur Mat Ishbia et le directeur général James Jones à Phoenix, mettant tous leurs œufs dans le panier d’une conquête de championnat immédiate ou dans les quelques années à suivre. Notons que l’effectif des Suns comptera quatre fiches contractuelles maximales.
La prochaine convention collective entre l’Association des joueurs (NBPA) et la ligue comportera, elle, dès le 1er juillet 2023, d’énormes restrictions visant à mettre des bâtons dans les roues des concessions dépensières qui dépasseront le deuxième seuil de la taxe de luxe (établi à 183 M$ pour la saison prochaine). Ces restrictions seront de pire en pire à chaque année de récidive pour ceux qui surpasseront
Beal arrive donc dans le désert avec encore 207 millions de dollars américains toujours disposés à lui être remis à travers les quatre prochaines saisons, dont 46,7 M$ en 2023-2024. Les Suns pourraient être contraints de rémunérer leurs joueurs à un rythme supérieur au deuxième seuil de la taxe pour chacune des trois prochaines années.
Durant, lui, ajoute désormais le nom de Brad Beal à la longue liste de coéquipiers vedettes qu’il a pu côtoyer au fil de sa carrière, incluant entre autres Stephen Curry, Russell Westbrook, James Harden, Chris Paul, Kyrie Irving, Klay Thompson, Devin Booker, Draymond Green et Serge Ibaka.
Ça n’a pas pris bien longtemps avant que le deuxième meilleur atout des Wizards, Kristaps Porzingis, ne quitte le navire lui aussi :
Notes sur Goodwin et Todd :
Jordan Goodwin et l’ailier Isaiah Todd se sont ajoutés à l’ensemble qui prendra la direction de l’Arizona. Le premier des deux joueurs est un meneur de 6 pieds 3 pouces, un produit de l’Université Saint Louis et un athlète de 24 ans qui termine tout juste sa deuxième année chez les professionnels.
Goodwin a obtenu sept départs en 62 apparitions sous Wes Unseld Jr. à sa saison sophomore, pour des moyennes de 18 minutes, 6.6 PTS, 3.3 REB, 2.7 AST et 32% de la ligne de 3 points en presque deux tentatives par match. S’il ne règle pas immédiatement le problème du point guard titulaire des Suns, il vient tout de même proposer une autre option de substitut intéressante, en tant que joueur étant reconnu pour son QI basket et sa prise de décisions.
Isaiah Todd, lui, est un power forward de 6 pieds 10 pouces mais de seulement 220 livres (100 kg). N’ayant jamais inscrit plus de 2 points de moyenne en deux campagnes NBA, Todd a connu ses plus grands succès chez l’Ignite de la G League, en 2020-2021, lorsqu’il a enregistré 12.3 PTS et 4.9 REB de moyenne sur 44% d’efficacité au tir.
Pour le joueur de 21 ans qui a principalement défendu les couleurs du Go-Go de Capital City, club-école des Wizards au sein de la G League, il s’agira d’une autre opportunité de faire ses preuves, cette fois sous les ordres de Frank Vogel, avec son contrat de 1,8 M$ garanti pour la saison prochaine. Goodwin se méritera un salaire similaire à l’occasion des deux calendriers restants à son contrat.
Dernièrement :
À titre de note, Phoenix a également été active en fin de semaine au niveau d’embauches d’entraîneurs, ajoutant les adjoints Miles Simon – ancien pilote des Lakers de South Bay en G League – et John Lucas III au personnel de Frank Vogel.