AnalyseAprès-matchNouvelles

Des finales de conférence à l’effigie de la bulle d’Orlando

Crédit : AlleyOop360

En résumé

Les 51 points de Jayson Tatum ont suffit face à des 76ers complètement abêtis.

Une déception monumentale habite la base partisane des 76ers de Philadelphie depuis dimanche, lorsque les Celtics de Boston leur ont infligé un revers d’envergure à l’occasion du match #7 de cette série de deuxième tour, question d’obtenir leur billet pour une cinquième finale de conférence de l’Est en seulement sept ans.

Hier après-midi, Jayson Tatum était le chef d’orchestre d’une dégelée historique, à sa sixième partie 7 en carrière – y présentant un bilan de 5-1, tandis que Joel Embiid, lui, en est à 0-3 lors de matchs #7 – grâce à une historique sortie de 51 points.

Il s’agissait littéralement d’une prestation inédite hier au TD Garden de Boston, dans ce qui est devenu une écrasante victoire de 112-88 pour les locaux.

Nous aurons donc droit à une réplique des finales de conférences d’il y a trois ans, celles qui ont eu lieu dans la bulle d’Orlando en 2020 : Lakers c. Nuggets d’un côté; Heat c. Celtics de l’autre. Dans le cas de la rivalité Heat-Celtics, il s’agira d’une troisième rencontre au sommet de la conférence entre Jimmy Butler et son jeune homologue Jayson Tatum.

Ce qui différenciera cependant cette reproduction seront les classements finaux de chacune des conférences, car les Nuggets (1) étaient alors troisièmes en 2020, et les Lakers (7) étaient ceux à occuper le premier rang de l’association. Boston (2) représentait la troisième tête de série alors, tandis que Miami (8) était cinquième du tableau en amorçant les séries éliminatoires.

On se souviendra que LeBron James, Anthony Davis et les Lakers avaient alors soulevé le trophée Larry O’Brien après six affrontements face au Heat.

Tatum, seulement quelques semaines après que Stephen Curry ne le fasse pour une toute première fois dans l’histoire de la NBA, a enregistré le deuxième match individuel à 50 points ou plus dans le cadre d’une septième joute d’une série. Avec ses 51 points finaux, la jeune vedette des C’s a conséquemment établi un nouveau record.

À son efficace performance de 17/28 au tir (61%), JT a ajouté 13 rebonds, 5 passes décisives et 2 interceptions, en jouant 41 minutes totales pour une cote finale de +33. Tatum s’est joint à Sam Jones (1963) et Paul Pierce (2008) dans le camp des seuls membres des Celtics à inscrire au moins 40 points dans un match #7.

Grâce a ses 51 points et 0 revirement, l’ailier de 25 ans a totalisé le plus de points de tous les temps pour une rencontre de séries, sans perte de ballon. À titre de note, aucun autre joueur de son historique franchise n’a vécu de match de la sorte (40+ PTS, 10+ REB, 5+ AST, 5+ 3PTS) avant que Tatum n’accomplisse le fait d’armes.

Jaylen Brown, lui qui a plongé sur chaque ballon libre et déployé un effort digne d’un match de cette importance sur toute la ligne, a terminé sa soirée de travail avec un satisfaisant 25 points, 6 rebonds, 2 passes, 2 interceptions et 2 contres. Al Horford et Robert Williams, à l’intérieur, ont combiné leurs productions pour 12 points, 15 rebonds, 4 passes, 3 interceptions et 3 contres totaux.

Même pas Georges Niang, qui a tenté de retenir Brown dans son élan à partir du banc des 76ers en première demie, a su freiner les ardeurs des Celtics. JB a reçu une faute technique pour ses commentaires à l’endroit du banc adverse, avant que Niang n’en soit affublé d’une lui aussi après reprise vidéo de la séquence suivante :

Si ces visiteurs étaient pourtant bien dans la joute après 24 minutes d’activité, notamment grâce à une sortie en lion de PJ Tucker (9 points au premier quart, 11 points totaux), ils ont totalement disparu au troisième engagement. En sortant des vestiaires, Joel Embiid et James Harden – ainsi que pas mal toute l’équipe, en fait – semblaient soudainement léthargiques, comme si l’enjeu d’un match #7 n’était plus là.

Boston ne menait que par 3 points à l’entracte de mi-temps, mais a profité d’un troisième quart de seulement 10 points des Sixers pour en récolter 33, de leur côté, puis rapidement se bâtir une grande priorité, qui s’est transformée en bon vieux « blow-out »…

« C’est la meilleure équipe de la ligue, » a ensuite dit Joel Embiid au sujet des Celtics.

Inefficaces et désynchronisés, les deux stars du club visiteur nous faisaient oublier les bons matchs qu’ils avaient pourtant connus à travers cette série, en y allant de piètres performances, lesquelles pourraient facilement être qualifiées de « chokes ».

Ensemble, leurs neuf revirements combinés sont plus nombreux que les huit paniers totaux que les deux hommes ont convertis. Embiid a mis 15 points, 8 rebonds et 2 contres en 38 minutes; Harden a inscrit 9 points, 6 rebonds, 7 aides et 2 vols de ballon.

« Je ne peux pas gagner seul, » a déclaré Joel Embiid en conférence d’après-match. « Moi et James [Harden] ne pouvons simplement pas gagner seuls. C’est pourquoi le basketball est joué à cinq-contre-cinq. »

Ces commentaires du MVP de la ligue peuvent être interprétés de quelques façons différentes, mais ils seront certains de laisser un goût amer dans la bouche des partisans de Joel et des 76ers : deux de ses coéquipiers ont récolté plus de points individuels que lui et son acolyte James Harden, hier…

Tyrese Maxey s’est illustré de 17 points, 3 rebonds, 4 passes; Tobias Harris contribuait, en vain, de 19 points, 5 rebonds. Il est difficile de blâmer quiconque outre Harden et Embiid dans ce scénario – mais l’entraîneur-chef Doc Rivers aura lui aussi à faire face aux critiques et un potentiel congédiement.

Doc a partagé en conférence son désir de demeurer à la barre de Philadelphie pour la saison à venir, mais à la lumière des sorts de Mike Budenholzer et Monty Williams à Milwaukee et Phoenix respectivement, il serait surprenant de voir Rivers conserver son poste.

Le coach de 61 ans avec 215 rencontres de playoffs sous la ceinture s’est incliné lors des cinq dernières parties 7 auxquelles sa formation a participé, pour un dossier de 6-10 en carrière. Ces 10 revers sont devenus dimanche un record de l’histoire du circuit pour tout entraîneur en chef.

Il a également perdu sept séries malgré des avances de 3-1 ou 3-2.

La franchise des 76ers n’a pas goûté à une finale de conférence depuis 2001, lorsqu’un jeune Allen Iverson était la vedette principale du club. Embiid et cie. ont pourtant fait le deuxième tour des éliminatoires cinq fois en six ans, mais sont encore une fois tombés plus tôt que prévu dans leur parcours.

Et cette chance de disputer une finale de l’Est – avec cet effectif actuel – était peut-être une de leurs meilleures, possiblement depuis 2019 lorsque Jimmy Butler était en ville et que les Raptors les avaient défaits en sept joutes.

Depuis que Butler défend les couleurs du Heat, son équipe a justement connu un chemin jusqu’aux finales de conférence à trois reprises, tandis que ses anciennes concessions, soit les 76ers, les Timberwolves et les Bulls, ne s’y sont jamais rendues.

Ben Simmons, celui qui avait été blâmé en grande partie pour l’élimination des Sixers l’an dernier, en deuxième ronde, était d’ailleurs à l’écoute hier :

Ce soir, lundi le 15 mai, aucun match de séries n’est à l’horaire pour la NBA. Les demi-finales seront lancées demain à 20h30 lorsque les Lakers de Los Angeles rendront visite aux Nuggets, à Denver.

Liam Houde

Liam a gradué en journalisme au Collège La Cité, à Ottawa. Il aime marier son amour de la rédaction avec sa passion pour le basketball et son objectif est de faire du Québec un endroit où ce sport est un élément clé de la culture.

Liam Houde

Liam a gradué en journalisme au Collège La Cité, à Ottawa. Il aime marier son amour de la rédaction avec sa passion pour le basketball et son objectif est de faire du Québec un endroit où ce sport est un élément clé de la culture.

Voir plus