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Et si Bronny était prêt pour la NBA?

Crédit : Nam Y. Huh, Associated Press

En résumé

Bronny a été le deuxième meilleur tireur du Draft Combine et a enregistré la quatrième détente verticale la plus élevée.

Étincelant depuis le début du Draft Combine de la NBA, Bronny James s’impose peu à peu au sein du prochain encan, duquel bon nombre d’observateurs l’avaient pourtant exclu. Sans doute pas assez bon pour être sélectionné à la loterie avec son nom de famille pour toute justification, l’aîné du clan James devrait être sélectionné bien plus bas, mais à ses propres conditions en ayant démontré qu’il possède le talent nécessaire pour intégrer la NBA.

Pour la première fois depuis bien longtemps, le nom de LeBron « Bronny » James Jr. est sur toutes les bouches, sans être précédé ou suivi de celui de son père. L’arrière de 19 ans a fait ses grands débuts au Draft Combine de la NBA, évènement annuel organisé pour permettre aux franchises de la ligue de sonder le potentiel des prospects inscrits au repêchage. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’y est fait remarquer pour les bonnes raisons.

À commencer par ses aptitudes physiques. Du haut de ses 6 pieds 1, il est plutôt petit pour un arrière, surtout en NBA. Mais il comble ce déficit avec une musculature affûtée de 210.4 livres et une envergure de 6 pieds et 7.25 pouces, soit autant que certains joueurs bien installés en NBA comme Grayson Allen ou Collin Sexton.

Et malgré la déception qu’a causée sa petite taille, il a parfaitement su mettre à profit ses aptitudes physiques. Sa détente verticale a été mesurée à 40.5 pouces, soit la quatrième plus élevée, non loin des 42 pouces atteints par Devin Carter. Surtout, il a impressionné dans l’exercice à 3-points. Il y a converti 19 des 25 tentatives, ce qui a fait de lui le deuxième tireur le plus précis parmi tous les participants.

Et lors du second match d’entraînement, il a su mener son équipe à la victoire grâce à 13 points, 1 rebond et 2 mentions d’aide à 4/10 au tir, dont 2/5 derrière l’arche et 3/4 de la ligne de charité, en 23 minutes. Il s’est en plus mérité le titre de meilleur joueur de la rencontre. Surtout, en dehors des statistiques, l’arrière a impressionné par sa confiance et son calme malgré l’enjeu et la lumière braquée sur lui à l’approche du repêchage.

En défense, il a démontré une grande intelligence, maintenant constamment la pression sur le porteur de balle et esquivant avec brio les écrans. Sa performance, qui survient au lendemain d’un premier match manqué qu’il avait terminé avec 4 points à 2/8 au tir, vient illustrer la force mentale du jeune joueur qui a connu une année universitaire particulièrement difficile.

Un temps pressenti pour faire le grand saut chez les professionnels avant de se présenter au repêchage de la NBA, Bronny s’était finalement ravisé. Mais des discussions s’étaient bien tenues, notamment avec les dirigeants de la NBL, le championnat australien. Preuve de maturité de l’aîné des James qui, loin de capitaliser sur son nom, semble réellement vouloir devenir le meilleur joueur possible par lui-même.

Et pour cause, la NBL dispose de l’un des meilleurs programmes de développement, le NBL Next Stars, qui a révélé certains talents locaux comme Josh Giddey, mais qui a également accueilli quelques-uns des prospects les plus en vue ayant souhaité se frotter à la rigueur du monde professionnel plutôt que d’emprunter le chemin traditionnel de la NCAA. On compte parmi eux LaMelo Ball, R.J. Hampton ou encore Alexandre Sarr, le probable premier choix du prochain encan.

En mars 2022, les Kings de Sydney s’étaient publiquement positionnés sur le dossier Bronny, sans succès. En janvier 2023, c’est cette fois le propriétaire de la NBL, Larry Kestelman, qui avait annoncé être en discussion avec le clan James. C’est malgré tout vers USC que l’aîné de LeBron s’était tourné.

Même si l’opportunité de jouer contre des professionnels déjà établis lui aurait sans aucun doute permis de mieux se préparer pour la NBA que sur le circuit universitaire, il demeure que le style de jeu de la NBL ne convient pas vraiment à l’idéal de Bronny. Championnat très offensif avec un rythme particulièrement rapide, il ne correspondait pas forcément aux aspects de son jeu que James souhaitait améliorer.

Malgré une saison compliquée par un arrêt cardiaque, Bronny a tout de même réussi à faire parler de lui en bien. S’il est vrai que ses statistiques de 4.8 PTS, 2.8 REB et 2.1 AST ne lui rendent pas justice, il s’est imposé comme un défenseur très sérieux, doublé d’un tireur redoutable. Des qualités qui lui ont permis de s’inviter au Draft Combine, où il est en train de redorer son image.

Alors que beaucoup lui reprochaient de trop se précipiter lorsqu’il s’était rendu éligible au repêchage après une saison incomplète, Bronny est désormais considéré comme un sérieux choix de début de second tour. Sortant peu à peu de l’ombre de son père, l’arrière est donc perçu comme un joueur qui pourrait compter dans une rotation. Encore loin de devenir une vedette ou simplement un titulaire dans un effectif NBA, Bronny pourrait être de ces joueurs d’équipe indispensables au bon fonctionnement d’un système.

Un profil pouvant rappeler celui de Derrick White, joueur duquel l’aîné du clan James a admis beaucoup s’inspirer. Avant de devenir un joueur indispensable d’une équipe en route pour le titre, White a patiemment gravi les échelons à San Antonio après avoir été sélectionné en 29e position de l’encan 2017.

Sa persévérance et ses qualités défensives ne sont pas sans rappeler celles de l’un de ses coéquipiers à Boston: Jrue Holiday. Bien qu’il soit largement considéré comme l’un des meilleurs défenseurs extérieurs de la NBA, Holiday a longtemps été un joueur très sous-estimé et n’a obtenu la reconnaissance qui lui était due que vers la fin de ses années à La Nouvelle-Orléans. Un parcours qui, là encore, inspire beaucoup Bronny. Tout comme celui de Davion Mitchell dont les seules qualités défensives lui ont permis d’être un choix de loterie en 2021. Meilleur défenseur NCAA en 2021, son apport à Sacramento est indéniable.

Conscient qu’il ne sera probablement jamais la supervedette qu’est son père, Bronny souhaite s’inspirer de joueurs plus modestes, mais tout aussi importants pour remporter des matchs. Car aucune équipe ne peut se passer d’un défenseur solide aux excellentes qualités athlétiques et capable de rentrer les tirs qui comptent.

Grâce à cet état d’esprit et à son travail acharné, Bronny attire d’ores et déjà le regard de certaines franchises. Le Jazz de l’Utah a fait savoir ce jeudi qu’il souhaitait lui faire passer un entraînement individuel et pourrait utiliser son 32e choix pour le sélectionner. Cette saison, le Jazz a démontré des lacunes évidentes en défense ainsi qu’au tir, les deux spécialités de Bronny. Utiliser un choix de second tour pour s’offrir les services d’un joueur qui pourrait contribuer dans ces deux domaines, tout en apportant une grande visibilité à un petit marché comme Salt Lake City, sonne comme un pari gagné d’avance. Mais Steve Starks ne serait pas le seul président intéressé par le fils de LeBron James.

Ce mercredi 15 mai, Stephen A. Smith révélait que les Mavericks de Dallas surveilleraient Bronny de très près. Malgré un effort considérable contre le Thunder en demi-finales de l’association de l’Ouest, les Mavs ne sont pas une franchise reconnue pour leur défense et pourraient être tentés d’ajouter Bronny à leur effectif. Cependant, selon Smith, Dallas aurait surtout envie d’attirer LeBron James pour former un monstrueux trio avec Luka Doncic et Kyrie Irving.

Une idée qui ne convient pas à Bronny, comme il l’a fait savoir en conférence de presse. Si LeBron n’a jamais caché son envie d’un jour jouer avec son fils, ce dernier ne partage pas les rêves de son père. Interrogé à ce sujet, Bronny a déclaré vouloir se faire un nom par lui-même et qu’au final, son rêve à lui était de réussir à intégrer la NBA.

« Sélectionnez-moi si vous pensez que je suis suffisamment bon, et pas juste pour mon père. »

Bronny James

D’autant plus qu’une franchise qui tenterait cette stratégie pourrait rapidement être déçue. Rich Paul, agent de LeBron James et proche de la famille, a annoncé récemment que l’ailier des Lakers respecterait le choix de son fils si ce dernier ne souhaitait pas évoluer aux côtés de son père.

Surtout que certaines rumeurs laissent entendre que LeBron serait tenté de terminer sa carrière sous l’uniforme du mauve et or. Le match des étoiles 2026 se déroulera à Los Angeles et cet exercice serait le 23e de James en NBA, un nombre hautement symbolique pour lui. Ainsi, plus que jamais, Bronny semble libre de voler de ses propres ailes et d’écrire son histoire comme il l’entend.

Maël Brunet

Maël Brunet

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