Dans un effort totalement collectif mercredi – mais mené par ceux de Gary Trent Jr et Pascal Siakam –, les Raptors de Toronto ont anéanti les Spurs de San Antonio 143 à 100 pour envoyer un message important au reste du circuit : les Raps ont la continuité et la chimie dans leur camp, et se servent de ces armes à bon escient.
Si on jette un coup d’œil à l’horaire de l’équipe canadienne jusqu’ici, on constate que cette rencontre avec les Spurs était la première occasion où Toronto affrontait une « mauvaise » formation. Ils ont démontré alors qu’ils étaient trop compétents et unis pour s’incliner face à ces clubs de bas de classement, moins expérimentés.
Précédemment, les Raptors ont croisé le fer avec les Cavaliers (V), les Nets (D), le Heat à deux reprises (D, V), les 76ers à deux reprises (V, D) et les Hawks (V).
De façon somme toute relativement silencieuse, GTJ était le catalyseur de l’offensive torontoise au AT&T Center de San Antonio en amassant un sommet de 24 points, 3 rebonds, 2 passes décisives et 2 interceptions, le tout sur un taux de 53% au tir.
En seulement trois quarts d’activité, Pascal Siakam a quant à lui enregistré son deuxième triple-double de la saison, un cinquième en carrière, au son de 22 points, 10 rebonds et 11 assistances. Il a laissé sa marque sur cette joute dans tous ses aspects, sauf peut-être aux tirs à 3 points où la magie de Spicy P n’a pas su opérer; il a tiré à 1/5 du périmètre. Tout de même, sa campagne de calibre All-NBA se poursuit.
D’autres performances notables incluent celles de Scottie Barnes (15 PTS, 4 REB, 5 AST), qui faisait encore très bien à titre de meneur de jeu titulaire en l’absence de Fred VanVleet, et Chris Boucher avec sa meilleure prestation de la jeune campagne. Le Montréalais, qui ne connait vraisemblablement jamais de mauvaise soirée au travail cette année, y est cette fois allé de 17 points, 8 rebonds, 2 vols de ballon et 2 contres en sortie de banc, en plus de réussir trois de ses cinq tentatives de l’arche. Il avait déjà 12 points lorsque la mi-temps a sonné.
Dominants du coup d’envoi à la sirène finale, les hommes de Nick Nurse ont su utiliser leurs meilleurs outils pour aller décrocher ce cinquième gain en huit parties; l’athlétisme et la défensive suffocante qui caractérisent cette édition des Raptors était parfaitement mise de l’avant. Grâce à ces atouts, leur longueur et leur désir de courir en transition, les Torontois ont accumulé d’impressionnantes statistiques dans la victoire :
- 16 interceptions (contre 3)
- 11 revirements (contre 23)
- 76 points dans la clé (contre 40)
- 41 points en transition (contre 12)
- 31 points à la suite de revirements (contre 8)
- Une priorité atteignant 48 points à son apogée
Dépourvu de sa meilleure pièce, Keldon Johnson (mollet droit), Gregg Popovich a dû compter sur un alignement partant qui incluait les jeunes Tre Jones, Romeo Langford et la recrue Jeremy Sochan, ainsi que les vétérans Jakob Poeltl et Keita Bates-Diop. Personne outre ce dernier n’a accumulé plus de 17 points.
Malgré leur manque d’expérience, ces jeunes Spurs en reconstruction ont très bien amorcé la campagne avec cinq gains pour trois revers. Or, cette humiliante dégelée aux mains des Raptors risque d’être davantage un avant-goût des choses à venir, plutôt qu’une donnée aberrante. Levons tout de même notre chapeau à ce groupe qui a vaincu les Pacers, 76ers, Timberwolves (deux fois) et Bulls déjà cette saison.
En ce qui a trait aux Raps, un autre nom fait des vagues récemment en plus de ceux de Siakam et Barnes : O.G. Anunoby (qui a officiellement changé son prénom pour inclure les deux points) enligne des performances défensives de très haut niveau depuis que le calendrier régulier a connu son amorce. Mercredi soir versus San Antonio, Anunoby s’est démarqué de 18 points, 5 rebonds et 3 aides, mais surtout de 5 interceptions et 1 contre.
En fait, en rejoignant les vestiaires après les deux premiers engagements, Ogugua Anunoby (de son ancien nom) avait déjà volé le ballon à l’adversaire quatre fois, ce qui signifiait qu’il avait alors récolté 10 interceptions en trois demies de basketball, si on se rappelait ses 6 vols contre Atlanta.
Avec sa moyenne de 2.9 STL par soir, O.G. mène la NBA à ce chapitre, étant juste devant Fred VanVleet et Shai Gilgeous-Alexander avec chacun 2.5 STL. Sa cote défensive personnelle (DefRTG) de 103.3 représente également la huitième meilleure du circuit – Giannis Antetokounmpo est premier de cette catégorie avec une note de 96.6.
Et l’apport de l’ailier de ce côté du terrain n’est pas qu’apparent via les ballons qu’il subtilise à ses opposants ou ses statistiques avancées; il fait preuve d’un positionnement hors pair, plus avancé qu’auparavant, dans cette zone du terrain, autant lorsqu’il défend un joueur homme-à-homme que lorsqu’il est en situation d’aide (help defense) ou en défensive de zone.
En conférence d’après-match, le joueur natif de Londres y est d’ailleurs allé d’une grande déclaration. O.G. ne vise rien de moins que le prisé titre de Joueur défensif par excellence.
Les Raptors demeurent au Texas jusqu’à demain, vendredi le 4 novembre, à quel moment ils se mesureront à Luka Doncic et les Mavericks de Dallas, à 20h30.