L’entrevue exclusive de Shams Charania du réseau The Athletic avec Joel Embiid a davantage mis en lumière son approche au sein de l’actuelle course au trophée de MVP pour la saison 2022-2023 de la NBA. Le pivot des 76ers s’est penché sur le propos, entre autres sujets, question de réaffirmer que son attention était rivée sur un titre de champions de la NBA – plutôt que le plus prestigieux des prix individuels.
Le reportage de The Athletic paraît quelques heures seulement avant le prochain grand duel de centres qui opposera Nikola Jokic et ses Nuggets de Denver (50-24) à Joel Embiid et les 76ers de Philadelphie (49-25). L’affrontement aura lieu ce soir, le lundi 27 mars, à 21h30.
Si on en croit ses déclarations, Embiid préfère cette année employer la même stratégie que son homologue et rival principal en vue du titre de Joueur le plus utile, le Serbe de 7 pieds, Nikola Jokic. C’est à dire ignorer les débats et conversations – devenues parfois toxiques – entourant la question, sur les réseaux sociaux et via les différents médias qui couvrent le circuit, puis de faire des succès collectifs sa priorité.
C’est d’ailleurs un conseil qu’il avait relayé à Jayson Tatum des Celtics à l’amorce du calendrier régulier, après que le Camerounais ait lui-même – à regret – placé trop d’attention en cette poursuite du MVP en 2021 et 2022.
« Ces deux dernières années, je ne me sens pas comme si je ‘chassais’ le MVP, […] mais je ne pensais qu’à ça, » a révélé Joel Embiid, 29 ans, lors de son entretien avec Shams Charania. « C’est pourquoi même au début de la saison, lorsque JT (Jayson Tatum) explosait et que Boston était sur cette séquence, j’ai dit à JT : ‘Si je peux te donner un conseil, c’est de ne pas te concentrer sur le MVP. Concentre toi seulement sur les choses importantes, qui sont de remporter des matchs et de dominer. Peu importe ce qui permet à ton équipe de gagner, c’est ce que tu devrais faire et tout le reste se réglera par lui-même.’ »
Une différente approche signifie également une différente mentalité et une différente perception de l’image qu’on projette.
« Les gens pensaient toujours que j’étais fou lorsque je disais ceci. Je crois réellement que je ne suis pas apprécié. Et c’est cool avec moi, c’est correct. Je vais être le méchant, le vilain. J’aime être le trou de c*l, de toute façon. J’aime être l’underdog, » a aussi dit Joel Embiid.
À l’occasion des deux dernières saisons, Jokic a soulevé le trophée du Joueur le plus utile, récemment rebaptisé en l’honneur du grand Michael Jordan, avec un Joel Embiid comme finaliste et second dans la course à chaque fois. Si cette tendance pourrait être renversée cette année, rien n’est encore certain, avec Jokic, Embiid et même Giannis Antetokounmpo au sommet de leur art tels de véritables candidats monstres à la distinction.
Somme toute, le Camerounais est peut-être mieux entouré que jamais à Philadelphie; plusieurs armes comme James Harden, qu’il a qualifié de « meilleur fabricant de jeu au monde », contribuent à un effectif complet, efficace et sans doute redoutable dans la conférence de l’Est. Or, des unités tout aussi formidables à Boston et Milwaukee se dresseront devant cette édition des Sixers, elle qui semble la plus robuste depuis 2018-2019 lorsque Philly s’est inclinée en sept matchs contre les éventuels champions (Raptors de Toronto).
Avec ces chances et les astres sensiblement alignés, les hommes de Doc Rivers n’ont qu’un objectif dans leur mire; connaître des séries couronnées par rien de moins que les grands honneurs.
C’est dans ce potentiel long parcours éliminatoire que Joel Embiid, place sa concentration. Il y aurait d’ailleurs un certain niveau de respect que JoJo souhaite aller chercher par le biais d’un trophée Larry O’Brien.
« Ces dernières années, j’aurais pu gagner un MVP […] et ce n’est pas arrivé. J’ai juste dit que je ne me concentrerais pas là-dessus [cette année]. Je suis rendu à un point où les gens sont habitués à moi et placent en moi un certain type d’attentes. La seule façon dont je me mériterai ce respect est en remportant un championnat. Peu importe ce qui m’amène en séries en santé, c’est ce que je dois faire. Commencer la saison pas lentement, mais une étape à la fois, en bâtissant vers ce point (actuel) où je joue de façon dominante en attaque et en défense, ça fonctionne bien pour moi, » a également ajouté Joel Embiid à ce sujet.
Pour lire l’entrevue complète, suivez le lien ci-haut vers le site officiel de The Athletic.
Avec ces derniers commentaires qui répètent des sentiments de non-chalance que Joel avait véhiculé dans le passé, la vedette des 76ers vient tant bien que mal – et qu’il le veuille ou non – ajouter à sa campagne solide pour le prochain titre de Joueur par excellence, honneur qui le veut favori des parieurs au moment d’écrire ces lignes.
Il n’est pas rare de voir ce genre de reportages, articles ou trames narratives venir peser de manière importante dans la balance, dans le cadre de courses vers certains honneurs pour lesquels un vote a lieu. Dans cette optique, oui, l’entrevue de Charania pourrait bien avoir une incidence sur la sélection finale du Joueur le plus utile, alors que le débat est toujours si chaudement disputé et controversé.
Un autre événement qui risque d’avoir un impact sur plusieurs opinions autour de la question sera la partie entre les 76ers et les Nuggets, ce soir, le lundi 27 mars à 21h30 (heure du Québec). Le duel entre les deux titans aura lieu à Denver, au Colorado, et en sera un non pas lourd de sens.
Les Nuggets, première tête de série confortable de leur conférence, surfent sur une séquence de trois victoires consécutives, tandis que leurs adversaires tenteront de laisser deux revers de suite dans le rétroviseur.
Il n’y a eu qu’une autre rencontre entre les deux gaillards cette saison, le 28 janvier dernier, combat que les Sixers ont remporté 126-119. En carrière, « The Process » a enregistré des moyennes de 25.7 PTS, 11.9 REB, 3.6 AST et 2.1 BLK sur 45% d’efficacité au tir à travers sept joutes face au Joker.
À titre de note, Embiid pourrait rater l’affrontement avec de l’inconfort au mollet. Son statut est toujours qualifié de « décision au moment du match ».