Rien de tel pour consolider une candidature au trophée de MVP qu’une monstrueuse performance en fin de saison face à notre plus important rival de division. Joel Embiid a été grand de 52 points mardi soir contre les Celtics de Boston (54-25) qui opéraient sans Jaylen Brown et Robert Williams III, dans le cadre d’une victoire pour les siens, au compte de 103-101.
À Philadelphie, les 76ers (52-27) ont conséquemment ajouté à leurs probabilités de terminer avec la deuxième meilleure fiche de la conférence, mais demeurent à deux matchs de cet échelon et à cinq du premier. Plus que trois rencontres sont toujours à faire au calendrier régulier des Sixers cette année.
Vainqueurs in extremis, les 76ers ont eu chaud en fin de soirée lorsque Marcus Smart a délibérément raté un lancer franc avec 5 secondes au cadran, qu’il a su récupérer le rebond offensif et que Derrick White a rapidement converti un tir à 3 points pour ramener l’écart à seulement 1 point entre les deux parties, alors que Philly menait précédemment par 9 points.
Jayson Tatum avait cependant le tir de la gagne entre les doigts, avant de rater de la zone de mi-distance et permettre le gain aux adversaires.
« Nous nous sommes donné de bonnes opportunités [de remporter le match], » avait à dire Jayson Tatum en conférence d’après-match au sujet des efforts de Marcus Smart et Derrick White.
« Il a mené son équipe vers la victoire, par sa volonté, » a-t-il ensuite partagé sur Joel Embiid et sa grande performance.
Une faute avait d’abord été appelée sur la tentative réussie de l’arche par White, mais un challenge d’entraîneur a contraint les arbitres à constater que la décision devait être renversée.
Les C’s sont donc passés bien près de créer l’égalité, puis bien près de ressortir vainqueurs du Wells Fargo Center grâce au tir de Tatum, mais en vain. La terreur qu’était Joel Embiid hier soir était tout simplement impossible à freiner pour Boston, alors qu’il inscrivait plus de la moitié des points des 76ers.
Le favori au titre de Joueur le plus utile a mis 52 points, 13 rebonds, 6 mentions d’aide et 2 contres, le tout sur un hallucinant rendement de 20/25 au tir (80%), pour une cote de +17, meilleure de la rencontre.
James Harden a contribué à la victoire avec 20 points, 5 rebonds, 10 passes décisives (0 revirement) et 2 de ses propres contres. PJ Tucker allait contre ses habitudes avec 11 points, 2 rebonds et trois tirs extérieurs réussis en trois essais; ses trois triplés sont survenus dans les dernières trois minutes de jeu. Ensuite, personne d’autre n’ajoutait plus de 8 points au tableau pour les locaux.
La première demie du pivot Camerounais des Sixers pouvait être décrite au même titre que la majorité de sa campagne, soit comme dominante. Ses 24 points après 24 minutes totales lui ont permis d’atteindre un sommet de points en une saison (2 162) inégalé par un centre depuis Shaquille O’Neal en 1999-2000, lorsque le Diesel a soulevé un trophée de MVP.
Il devenait d’ailleurs hier le premier homme à atteindre 52 points, 13 rebonds, 6 passes et 2 tirs bloqués en une joute depuis que Michael Jordan l’a accompli en 1992. Personne outre Joel et Wilt Chamberlain n’a cependant réalisé ce même exploit, en plus de présenter un taux d’efficacité égal ou supérieur à 80%.
Il s’agissait d’une troisième prestation incluant au moins une cinquantaine de points en 2022-2023 pour Embiid, soit une troisième occasion de la sorte pour un pivot, seulement : Kareem Abdul-Jabbar et Wilt Chamberlain ont déjà accompli le fait d’armes. Les trois joueurs forment également le groupe sélect des seuls centres avec au moins cinq performances de 50+ points totales en carrière.
À travers la NBA cette saison, 26 matchs individuels à 50 points ont désormais eu lieu, ce qui dépasse aisément la marque de 19 établie l’an dernier. Devant les démonstrations de JoJo, l’entraîneur-chef des 76ers Doc Rivers s’est fait entendre à propos de son dévolu pour le titre de MVP de la ligue.
« La course au MVP est terminée. […] L’homme a marqué la moitié de nos points dans un match de la NBA, » a déclaré Doc Rivers devant journalistes à la suite de la partie. « Je suis biaisé, mais la course au MVP est terminée. »
Dans le camp opposé, des Celtics – qui sont non loin d’abandonner leur propre quête d’une première tête de série à l’Est et de se résoudre à occuper le deuxième rang pour amorcer les séries éliminatoires – sans Brown ou Time Lord ont pu compter sur JT et ses 19 points, 6 rebonds, 6 aides et 3 interceptions.
Derrick White a su jouer son rôle de meneur titulaire à merveille lorsque Joe Mazzulla l’y a inséré; ce sont 26 points, 7 rebonds, 4 passes et 2 contres avec lesquels il a terminé sa soirée de travail. Malcolm Brogdon (18 PTS), Marcus Smart (17 PTS), Al Horford (11 PTS) et Grant Williams (10 PTS) ont chacun connu des apports de plus d’une dizaine dans la colonne des points, mais on lit des 0 partout ailleurs.
Autre part dans l’association, Nikola Jokic et les Nuggets de Denver (52-27) croisaient le fer avec les Rockets de Houston (20-60) en sol texan. Ces derniers ont infligé une dégelée inattendue à la première formation de l’Ouest, par la marque finale de 124-103.
Au fil de cet effort que l’entraîneur Michael Malone a qualifié de « mou » pour les Nuggets, le Joker n’a enregistré « que » 14 points, 10 rebonds, 4 assistances, 2 vols de ballon et 3 contres, en plus de 8 revirements coûteux, à travers ses 24 minutes de jeu. Jamal Murray a dû quitter la partie après neuf minutes d’activité en raison d’une blessure au pouce droit.
Jalen Green a su mettre 32 points, 6 rebonds et 4 passes, en ne ratant que la moitié de ses huit tirs du centre-ville. Alperen Sengun a remporté son duel avec son homologue serbe en inscrivant 20 points, 10 rebonds, 7 aides et 3 vols.
Certains affirmeront que le contraste entre la performance de Joel Embiid d’un côté et celle de Jokic de l’autre – en un même soir – aura un impact net sur cette bataille chaudement disputée en vue du décernement du prochain honneur de MVP. Or, il est important de rappeler ici que l’ensemble de l’œuvre d’un athlète est à considérer dans le débat, même si chaque facteur compte.
Il pourrait s’agir des résultats de vote les plus serrés de l’histoire cette saison, et chacun de Jokic, Embiid – et même Giannis Antetokounmpo – est digne de recevoir le trophée Michael Jordan décerné au Joueur le plus utile de la NBA. À suivre.