Histoire

La méconnue, mais remarquable, carrière de Paul Silas

Crédit : AlleyOop360

En résumé

Ses 16 saisons passées dans la ligue, une anomalie pour l'époque, ont fait de lui l'un des meilleurs rebondeurs de l'histoire.

Inconnu pour de nombreux partisans actuels, Paul Silas aura été un joueur marquant de la NBA des années 1970. Joueur au profil défensif, il a su imposer son style, s’est fait une place dans la plus grande équipe de l’époque et a inscrit son nom parmi les légendes de la ligue.

Pour beaucoup, il n’était que le père de Stephen Silas, l’actuel entraîneur-chef des Rockets de Houston, ou le premier coach de LeBron James en NBA. Pourtant, il était bien plus que ça.

Il est vrai que Paul Silas a connu une carrière d’entraîneur longue de près de 900 matchs. Il a entraîné les Clippers, alors à San Diego, les Hornets, d’abord à Charlotte puis à la Nouvelle Orléans, les Cavaliers de Cleveland, puis est revenu à Charlotte à l’époque des Bobcats.

Bien que son record de 387 gains pour 488 revers ne lui rende pas hommage, il aura tout de même eu l’honneur d’assister aux débuts de LeBron James, mais n’a jamais atteint les séries éliminatoires sur le banc de l’Ohio.

Mais avant tout cela, c’est en tant que joueur que Silas s’est illustré. D’abord à l’université avec les Bluejays de Creighton. En trois saisons sous leurs couleurs, il a moyenné 20.5 PTS et 21.6 REB. Il s’agit du record NCAA de la plus grande moyenne de rebonds par match sur trois ans.

Ses statistiques impressionnantes lui ont permis d’être intronisé au Temple de la Renommée Universitaire en 2017. L’Université de Creighton a également retiré son numéro 35.

Malgré cela, il n’est sélectionné qu’en dixième position du second tour du repêchage 1964 par les Hawks de St. Louis. Il y passera cinq saisons, mais n’y trouvera jamais sa place malgré une bonne saison 1967-68 terminée avec 13.4 PTS et 11.7 REB.

La saison suivante, les Hawks, fraîchement installés à Atlanta, l’envoient à Phoenix. Il jouera trois saisons pour les Suns, ses trois saisons les plus abouties statistiquement. Silas est nommé dans la seconde équipe défensive en 1971 et en 1972, où il fait aussi sa première apparition au match des étoiles en plus de réaliser la meilleure saison de sa carrière au scoring (17.5 PTS).

Il est tout de même échangé à l’été 1972 et prend la direction de Boston. Quelques années plus tard, Tommy Heinsohn, alors entraîneur de Boston, a déclaré « quand les Suns ont dit qu’ils étaient prêts à échanger Silas, Red Auerbach m’a regardé et a souri. Il était parfait pour l’équipe.»

Les deux hommes ne s’étaient pas trompés. Avec les Celtics, Silas va remporter deux titres de champions en 1974 et 1976. Il sera de nouveau membre de la seconde équipe défensive de la NBA en 1973, puis dans la première en 1975 et 1976. Enfin, il fera une seconde apparition au match des étoiles en 1975.

En 325 matchs avec Boston, Silas a moyenné 11.5 PTS et 12.3 REB. Étonnamment, les Celtics ne le prolongent pas en 1976, « une des rares erreurs d’Auerbach », a déclaré le journaliste Bill Simmons.

Silas s’en va faire une saison discrète à Denver, avant de signer pour trois saisons à Seattle. Avec les SuperSonics, malgré des statistiques en baisse, Silas reste un élément important et il participera à la conquête du titre NBA en 1979. Il prend sa retraite à l’issue de la saison suivante.

Dans une ligue où l’extraordinaire est la norme, Silas n’était pas de ceux qui attirent les projecteurs. Tout au long de sa carrière, il a été un bon joueur d’équipe, prêt à faire ce qu’il fallait pour gagner.

Avec 12 357 rebonds captés en carrière, il est le 21e rebondeur le plus prolifique de l’histoire de la NBA. Oui, c’est encore loin des 23 924 de Wilt Chamberlain, mais c’est déjà plus que Dennis Rodman, Patrick Ewing ou David Robinson.

De plus, il a inscrit 11 782 points dans sa carrière et fait partie des 38 joueurs à avoir inscrit au moins 10 000 points et capté 10 000 rebonds dans l’histoire. En 16 saisons et 1254 matchs disputés, il moyenne 9.4 PTS, 9.9 REB et 2.1 AST.

Apprécié et respecté de tous, Paul Silas a déjà reçu de nombreux hommages:

Maël Brunet

Maël Brunet

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