Après-match

Le Jazz est impuissant face à Darius Garland et les Cavaliers

Le Jazz est impuissant face à Darius Garland et les Cavaliers

En résumé

On s'inquiète également pour la défensive du Jazz sans Rudy Gobert.

En récoltant son tout premier triple-double en carrière, Darius Garland a mené les Cavaliers de Cleveland vers une autre convaincante victoire des siens, mercredi soir, face au Jazz de l’Utah. L’écart de 111-91 dans l’EnergySolutions Arena de Salt Lake City a également contribué à l’ouverture d’une boîte de Pandore pour les locaux : sommes-nous trop dépendants de Rudy Gobert?

Dans le gain, Garland a ajouté à sa campagne déjà très fructueuse en signant un premier triple-double chez les pros de 11 points, 10 rebonds et un impressionnant total de 15 mentions d’aide qui signifie un sommet personnel en carrière. Sa très faible performance au tir (3/11) a donc pu être équilibrée par sa distribution, lui qui enregistre en moyenne 7.6 passes décisives par rencontre cette année; la septième meilleure marque du circuit.

Il est l’un de seulement trois joueurs dans les couleurs du Wine and Gold à inscrire un triple-double depuis 2003, année où LeBron James est arrivé dans la NBA. Kyrie Irving en a récolté à une seule occasion, tandis que LeBron complète le topo avec 64…

Garland a été épaulé adéquatement par Jarrett Allen au centre grâce à 12 points hautement efficaces (5/7) comme il nous a rendu habitués de voir, en plus de 7 rebonds, 2 passes et 1 contre. Ce duo arrière-intérieur pourrait obtenir son billet pour le Match des étoiles du mois prochain, qui aura d’ailleurs lieu à Cleveland. Reste cependant à voir si leurs productions individuelles seront suffisantes afin de se mériter leur première mention d’All-Star respective; le succès collectif, lui, les justifie.

Dans son duel avec Donovan Mitchell (17 points, 5 rebonds, 4 assistances) hier, le point guard des Cavaliers a apparemment charmé son opposant, qui se devait de se pencher sur sa candidature étoile, en conférence d’après-match.

« Darius Garland mérite d’être au Match des étoiles. […] Ce qu’il fait maintenant est next level, alors donnez-lui du crédit. »

Donovan Mitchell

Dans un effort collectif pour les hommes de J.B. Bickerstaff, deux noms quelque peu surprenants se sont levés comme les meilleurs marqueurs du groupe. Si celui de Lauri Markkanen (20 points, 4/5 du 3 points) est bien connu de tous, Lamar Stevens n’est définitivement pas aussi populaire. L’athlétique ailier de deuxième année s’est chargé d’ajouter 23 points, 7 rebonds et 2 vols de ballon au tableau, lui qui obtenait son cinquième départ consécutif pour les Cavs et sa meilleure performance à vie.

En plus d’une contribution de 16 points du vétéran Kevin Love, en sortie de banc, puis Evan Mobley qui était à nouveau sensationnel (15 points, 10 rebonds, 7 aides), Cleveland est chanceuse d’avoir droit à de telles contributions d’autant de joueurs de second plan, alors que Collin Sexton, Ricky Rubio, Isaac Okoro et Rajon Rondo sont tous sur la touche. Un dossier de 24 gains – déjà plus que l’an dernier – et 18 revers en est un résultat direct.


Chez l’adversaire, on compte 28 victoires et 14 défaites à sa fiche, ce qui raconte une histoire de succès, certes, mais qui demeure tout de même en deçà des attentes. À titre de rappel, le Jazz a terminé le précédent calendrier régulier au premier rang de l’Ouest et de la NBA avec un taux de triomphe de 72.2%. Aujourd’hui une quatrième place au classement indique une légère régression pour ce groupe qui aspire pourtant aux grands honneurs.

Donovan Mitchell a lui même adressé le problème en conférence de presse la fin de semaine dernière, affirmant que le niveau de jeu de l’Utah n’est simplement pas à la hauteur de leurs objectifs.

« Nous nous trompons si nous croyons pouvoir gagner un championnat et nous avons une soirée comme hier (la défaite 126-116 contre les Pistons). »

Donovan Mitchell

L’une des lacunes les plus évidentes pour la troupe de Quin Snyder est au niveau de la défensive périphérique. C’est un des coupables principaux de la malheureuse séquence de quatre revers consécutifs du Jazz.

En temps normal, la défense poreuse autour de l’arche est moins apparente avec Rudy Gobert derrière pour effacer beaucoup des erreurs de ses coéquipiers. Le hic, c’est que le pivot français est inscrit au protocole sanitaire de la NBA en réponse à la COVID-19, et ce, depuis cinq matchs. Il y a donc un lien facile à tracer entre son absence et les déboires du reste de l’équipe.

Ces derniers ont un bilan de 1-4 sans Gobert, alors qu’il s’agit plutôt d’une forte fiche de parcours de 27-10 lorsqu’il répond présent. À travers ces cinq derniers engagements, le Jazz présente d’ailleurs une cote défensive de 120.3, la pire marque de la ligue et l’une des pires de tous les temps.

Un point curieux, mais prévisible peut donc être soulevé à la suite de cette observation : Rudy Gobert est essentiel à la défensive du Jazz. Après tout, le gaillard de 7 pieds, 1 pouce est triple-détenteur du titre de Joueur défensif par excellence.

Encore d’autres points d’interrogation s’ajoutent donc au dossier « Jazz en séries », étant donné que c’est à cette étape de la saison qu’ils peinent habituellement à s’adapter et trouver la formule gagnante dans la zone défensive du terrain. Gobert est-il un véritable atout en éliminatoires, ou une faille trop exploitable au fil d’une série, par un club prêt à jouer du small ball?

En saison régulière, on ne se pose pas la question, c’est certain. Or, l’identité défensive de cette formation à l’arrivée de l’après-saison est encore difficile à qualifier. Hassan Whiteside, Eric Paschall, Udoka Azubuike, Norvel Pelle et même Rudy Gay (lorsqu’on veut jouer petit) ne seront peut-être pas la solution comme remplaçants.

Le tout reste à être examiné, mais des ajustements de l’entraîneur-chef sont à prévoir, alors que Rudy Gobert obtiendrait toujours des résultats de test positifs à la COVID-19.

Cleveland croisera le fer avec les Spurs de San Antonio, vendredi à 20h30.

https://alleyoop360.com/2022/01/13/dejounte-murray-signe-le-match-de-sa-carriere/
Liam Houde

Liam a gradué en journalisme au Collège La Cité, à Ottawa. Il aime marier son amour de la rédaction avec sa passion pour le basketball et son objectif est de faire du Québec un endroit où ce sport est un élément clé de la culture.

Liam Houde

Liam a gradué en journalisme au Collège La Cité, à Ottawa. Il aime marier son amour de la rédaction avec sa passion pour le basketball et son objectif est de faire du Québec un endroit où ce sport est un élément clé de la culture.

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