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Le parcours historique du Canada se termine sur le match du siècle et le bronze face aux États-Unis

Crédit : Canada Basketball, X

En résumé

Les Canadiens ont écrit une nouvelle page d'histoire en triomphant sur les puissants Américains afin de décrocher le bronze à la Coupe du monde de 2023.

Le grand duel des puissances nord-américaines qu’on voulait voir en finale de la Coupe du monde de la FIBA aura finalement eu lieu dans une combat pour la médaille de bronze, mais il est loin d’avoir déçu. Il s’agissait d’une rencontre fort importante et même historique pour le Canada et les États-Unis dimanche matin à Manilles, aux Philippines, et les hommes de Jordi Fernandez ont su être à la hauteur du moment pour l’emporter 127-118 et quitter l’Asie avec une médaille au cou, soit la première de l’histoire de Basketball Canada à la Coupe du monde, hommes ou femmes confondus.

L’impressionnante partie qui a dû se conclure en période de prolongation n’était pas sans son lot de faits saillants et de performances remarquables – avec Dillon Brooks et ses 39 points qui s’est mérité le titre de Joueur du match – et elle représentait une deuxième occasion en deux Mondiaux où les Américains ne marchent pas sur le podium, ce qui leur arrive pour une première fois depuis 1970. Ils avaient pourtant décroché l’or aux éditions de 2010 et 2014, avant de terminer septièmes la suivante, en 2019, et que ce soient les Espagnols qui soient sacrés champions.

Fierté, émotions, histoire. La (désormais indiscutable) meilleure formation de basketteurs canadiens de l’histoire du programme masculin est allée là où aucun autre groupe ne s’est rendu.

Note : Jaren Jackson Jr, Brandon Ingram et Paolo Banchero, trois pièces cruciales de l’échiquier des États-Unis, ont dû s’absenter de l’engagement en raison de maladie.

À travers ce tournoi de la FIBA en Indonésie, au Japon et aux Philippines, autant les Canadiens que les Américains ont connu des difficultés d’adaptation aux styles de jeux internationaux – particulièrement face à des unités avec plus de taille et de meilleurs tireurs à 3-points. Cette constatation a été rendue évidente par les deux défaites chacune pour ces formations avant de se rencontrer à Manilles ce matin.

Cette fois, cependant, ce match devait faire objet d’une affaire bien plus équitable, car les façons de faire de ces deux groupes munis de plusieurs joueurs NBA, d’athlétisme et d’une soif de transition étaient fort similaires. Ça n’a pas nécessairement été le cas, dans les premiers instants de l’affrontement, lorsque le Canada a connu une séquence initiale de 8-0 afin de donner sa première frousse aux États-Unis.

Équipe Canada a d’abord pu compter sur un Dillon Brooks des grands jours en première demie alors qu’il convertissait chacune de ses cinq tentatives de l’arche pour 21 points. Shai Gilgeous-Alexander jouait alors le rôle de distributeur pour l’Unifolié. La priorité canadienne était de 9 points après une dizaine de minutes d’activité.

Du côté de la troupe de Steve Kerr, on n’était toutefois pas sans réponse devant ces démonstrations du joueur des Rockets de Houston. Tantôt Austin Reaves, tantôt Mikal Bridges ou autrui ont mis sur pieds leurs propres séquences afin de rogner l’écart à seulement 2 points en rejoignant les vestiaires, 58-56.

Même si c’était la Team USA qui connaissait plus de succès avec ses joueurs de seconde unité en première demie, au son de 23 à 8 chez les joueurs de bancs, le rendement de 50% des Canadiens aux 3-points leur a permis de voir au-delà et d’amorcer la deuxième portion de joute avec une certaine notion de confort. Jusque là, le Canada semblait présenter un plus grand désir de vaincre que ses adversaires.

Après sa première demie plus difficile d’un point de vue d’efficacité, Anthony Edwards s’est ressaisi dès les premiers moments du troisième quart-temps afin de redevenir l’engin offensif de son équipe, mais en vain. Ses 24 points, 5 rebonds et 3 passes décisives finaux n’auront pas été suffisants afin de propulser les États-Unis vers le gain, même s’ils ont aidé à forcer la tenue d’une période de temps supplémentaire.

Serrée jusqu’à la toute fin, surtout au quatrième, cette joute en avait ensuite pour tous les goûts, laquelle a su garder les amateurs de basketball canadiens (du moins ceux qui se sont levés pour le coup d’envoi de 4h30) sur le bout de leur siège à travers ses dernières minutes. La marque est d’ailleurs de 107 points partout avec une minute au cadran en temps réglementaire avant que SGA ne frappe un tir de mi-distance des plus clutchs, suivis de deux lancers francs tout aussi importants de Brooks.

On jouit donc d’une avance de 4 points alors que moins de 10 secondes sont à faire, mais une faute au tir à l’endroit de Mikal Bridges a donné lieu à une improbable et mémorable séquence… Bridges a réussi son premier lancer franc, puis a promptement raté le deuxième pour vite attraper le rebond et décocher un triplé du coin qui trouve miraculeusement le centre de l’anneau. Il impose alors une période de prolongation.

À voir et à revoir :

Kelly Olynyk, avec 0,6 seconde en poche, aurait bien pu répondre à un tir potentiellement historique avec son propre tir de la sorte, mais son ballon a touché le derrière de l’anneau, ratant sa cible de seulement quelques centimètres. Shai a ensuite dominé les 5 minutes de prolongation afin de signer le plus important triomphe de tous les temps pour Basketball Canada et son Équipe sénior masculine, 127-118. On peut désormais compter deux victoires pour le parti canadien en 23 rencontres FIBA entre ces deux nations.

Toute la partie, les Canadiens ont su prendre avantage des opportunités que les États-Unis donnaient, ainsi que de leurs lapsus défensifs, afin de causer la surprise et se mériter le bronze. Après leur qualification pour les Jeux olympiques de Paris – une première depuis 2000 –, officialisée lors d’une grande victoire contre l’Espagne en deuxième phase de groupes, cette unité écrit encore une nouvelle page d’histoire dans le livre des sports canadiens.

Il n’est peut-être pas couvert d’or, mais le Canada a raison d’être souriant après ce magnifique parcours de cinq victoires totales (France, Lettonie, Espagne, Slovénie, États-Unis) contre deux défaites (Brésil, Serbie).

Duo de performances historiques

Dans le cadre du match de basketball le plus important de l’histoire de sa nation, Dillon Brooks a peut-être connu sa meilleure sortie individuelle à vie, ce matin. Non seulement a-t-il ajouté 39 points au tableau en convertissant sept de huit tentatives aux 3-points, mais il a raflé quelques records au passage aussi (en plus de 4 REB, 5 AST et 2 BLK).

Il s’agissait de la première prestation avec autant de points par un joueur dans un match pour remporter une médaille à la Coupe du monde de la FIBA. De plus, le record de points par un Canadien aux Mondiaux, établi par Carl Ridd en 1954, a lui aussi été brisé.

Digne de mention également : seul Dirk Nowitzki (47 points) a marqué plus de points que Brooks en une joute de CDM, depuis 18 ans.

Les partisans de l’ailier qui a signé chez les Rockets cet été ne peuvent que se réjouir devant sa foule de haters qui sont réduits au silence. Il rappelle pourquoi Houston est prête à le rémunérer à un rythme moyen de 21,5 M$ par année jusqu’en 2027. À son meilleur, Dillon Brooks n’est pas qu’un des meilleurs défenseurs périphériques sur Terre, mais une arme offensive redoutable également. Et aujourd’hui, il jouait même au-delà de « son meilleur ».

Après avoir été lancé aux loups par les Grizzlies de Memphis, la réputation du natif de Mississauga a pris un dur coup. Or, ce tournoi était pour Brooks une belle opportunité de redorer son blazon, puis retrouver son respect et le statut de gagnant qui lui revient. On ne dira plus de lui qu’il « mérite de jouer pour les Tigers de Guangdong ou les Sharks de Shanghai » …

« C’est comme Kobe Bryant. Il a dû réfléchir et créer le Black Mamba, un différent personnage lorsqu’il arrive sur le terrain. Je suppose que c’est ça mon personnage : le Villain. »

Dillon Brooks en conférence d’après-match

Son coéquipier, Shai Gilgeous-Alexander, n’a pas mal fait non plus en récoltant 31 points, 6 rebonds et 12 passes décisives sur un rendement global de 55% au tir. Certains diront même qu’il a été celui à connaître le plus grand impact sur la partie via sa distribution du ballon et son sang-froid – à nouveau – dans les moments les plus importants. Sans l’ombre d’un doute, SGA a été l’atout le plus utile des Canadiens à cette Coupe du monde, et devrait facilement obtenir une mention parmi l’équipe d’étoiles du tournoi. Le titre de MVP de la CDM, néanmoins, n’est pas aussi garanti, considérant Dennis Schroder et Bogdan Bogdanovic qui disputent ce matin la grande finale.

La troisième sortie d’au moins 30 points de Shai à travers la compétition lui a valu le meilleur total de la sorte par un Canadien dans le cadre des Mondiaux. Il s’agit également du plus grand nombre de prestations de la sorte par quiconque en une CDM depuis Luis Scola en 2010, lui qui avait atteint cette marque à cinq reprises.

La paire de Gilgeous-Alexander et Brooks était ce matin la quatrième de l’histoire de ce tournoi à chacun inscrire 30 points ou plus dans le même affrontement. C’est arrivé aussi en 1990, 1986 et 1978.

Chez l’opposition, Reaves était le meilleur pointeur des siens après Edwards, enregistrant 23 points et 5 rebonds. En outre de son tir magistral pour clore le temps réglementaire, Mikal Bridges a fait tout un match avec 19 points, 9 rebonds, 4 aides et 2 interceptions. L’apport de Bobby Portis à l’intérieur n’était pas à prendre à la légère non plus; sans JJJ dans l’alignement, le joueur des Bucks de Milwaukee a récolté 14 points et 6 rebonds en seulement 20 minutes de jeu.

Le capitaine d’Équipe Canada, Olynyk a mis 11 points, 2 rebonds, 2 passes, alors que RJ Barrett y allait de 23 points, 7 rebonds sur 50% au tir et le Montréalais Luguentz Dort contribuait de ses propres 11 points et 6 rebonds.

Le prochain arrêt pour ce groupe : les Jeux de Paris, en 2024.

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Liam Houde

Liam a gradué en journalisme au Collège La Cité, à Ottawa. Il aime marier son amour de la rédaction avec sa passion pour le basketball et son objectif est de faire du Québec un endroit où ce sport est un élément clé de la culture.

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Liam a gradué en journalisme au Collège La Cité, à Ottawa. Il aime marier son amour de la rédaction avec sa passion pour le basketball et son objectif est de faire du Québec un endroit où ce sport est un élément clé de la culture.

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