Avec la défaite écrasante des Suns face aux Celtics de Boston, les Pelicans de La Nouvelle-Orléans en ont profité pour s’installer au sommet de la conférence de l’Ouest mercredi soir. Sommes-nous témoins de la naissance d’une force en Louisiane pour les prochaines années? La question est à poser, mais les Pelicans peuvent mêler des cartes dès cette année dans une conférence plus qu’ouverte aux preneurs.
Au printemps dernier, nous avons eu droit à un aperçu de ce qui s’est passé mercredi soir. Alors que les Suns avaient éliminé les Pelicans en six matchs en première ronde des éliminatoires, la série avait été largement perçue comme une victoire morale pour La Nouvelle-Orléans et un avertissement d’un avenir en question à Phoenix.
Les tendances se sont définitivement maintenues. Pendant que les Suns se sont fait humilier et que leur meneur Chris Paul était méconnaissable, les Pelicans ont à leur tour battu les Pistons derrière une brillante performance de leur meilleur joueur, Zion Williamson.
C’est ainsi que l’équipe de Willie Green pourrait évoluer afin d’avoir une fiche respectable en fin de saison. Cependant, la beauté des Pelicans va à l’encontre d’une stratégie héliocentrique autour de Williamson.
Les têtes d’affiche
La vedette des Pelicans est plutôt responsable d’ouvrir les portes et de dévier l’attention des défensives adverses vers lui afin de libérer une brochette de marqueurs et de passeurs comme C.J. McCollum et Brandon Ingram.
Certains diront qu’avoir Williamson dans son alignement est un luxe. Sans être faux, avoir deux autres joueurs élites avec le ballon et capables d’initier les séquences offensives est une rareté dans la NBA. En santé, seuls les Cavaliers, les Celtics et les Bucks ont un réel duo de créateurs en support de leur meilleur joueur.
Le collectif des Pelicans est véritable et efficace, toutefois; il est surtout renouvelable. Avec des taux d’utilisation respectifs de 28.4%, 27.1% et 24.4%, Williamson, Ingram et McCollum sont tour à tour l’homme en charge de l’offensive des Pelicans. La sixième plus productive de la NBA avec une production de 115.4 points à chaque 100 possessions de ballon.
Lorsque Williamson n’est pas en train de pulvériser la clé et d’accumuler les présences au lancer franc, Brandon Ingram se faufile à travers les écrans et étire le terrain. Lorsque ce n’est pas Ingram, c’est l’ancien Trail Blazer C.J. McCollum qui agit à titre de quart-arrière capable lui aussi d’élargir la défensive par sa présence au périmètre.
Les acteurs de soutien
Avec une fiche de 16-8, c’est difficile de croire que le potentiel de La Nouvelle-Orléans n’est pas encore atteint. La vérité est que le trio de Williamson, Ingram et McCollum ont manqué respectivement cinq, neuf, et quatre matchs en raison des blessures.
C’est ainsi que les Pels doivent être pris au sérieux, puisque leurs meilleurs atouts pourraient bien être leur profondeur et leur capacité à s’adapter à chaque adversaire.
Certes, leurs étoiles offrent la garantie d’avoir une offensive spectaculaire. Cependant, personne ne peut avouer que Zion, Ingram et McCollum sont des défenseurs à redouter. Malgré tout, les Pelicans possèdent la troisième meilleure défensive de la NBA avec une cote de 108.5 points par 100 possessions.
La construction de l’effectif aux alentours de leurs étoiles peut facilement expliquer cette note remarquable.
À l’arrière, l’entraîneur Willie Green peut compter sur une peste défensive en Jose Alvarado. Le joueur de deuxième année est parmi l’élite quant à sa capacité à poursuivre le meneur de l’équipe adverse, en plus d’avoir la ténacité nécessaire afin de contenir des adversaires plus imposants malgré son gabarit de 6 pieds.
De la trempe de Marcus Smart et Jrue Holiday, Alvarado est assez physique pour être une pièce importante d’une défensive basée sur une habileté à échanger les responsabilités dans le feu de l’action (switching).
La défense au périmètre est un élément clé dans la NBA de 2022, une équipe élite se doit de pouvoir lancer des hommes aux ailiers étoiles des autres équipes.
Dans une ligue où des joueurs comme Jayson Tatum, Giannis Antetokounmpo, Paul George, LeBron James, Kevin Durant et Jimmy Butler peuvent gagner des matchs à eux seuls, la capacité d’une équipe à placer des corps similaires face à ces ailiers étoiles est une nécessité pour aspirer aux grands honneurs.
Ainsi, le directeur général David Griffin s’est assuré de posséder un arsenal rempli de longs joueurs athlétiques capables de s’imposer face à n’importe qui. Les Pelicans ont sept joueurs capables d’évoluer à l’aile, d’une taille minimale de 6 pieds 6. Sans compter Williamson et Ingram, il s’agit de cinq joueurs de soutien en mesure d’accepter une grande responsabilité défensive.
Par contre, à 6 pieds 8 en plus d’une envergure de 7 pieds, c’est Herb Jones qui est l’heureux élu à la lumière se plusieurs responsabilités étoiles comme les Durant, Tatum et Antetokounmpo de ce monde.
Les Pelicans peuvent également compter sur Trey Murphy III, qui est aussi efficace 41% du tir de 3 points. À l’intérieur, Larry Nance s’occupe des géants plus athlétiques et offre une option aérienne en offensive. L’ancien des Raptors, Jonas Valanciunas est le pilier défensif. Un des centres les plus sous-estimés de toute la NBA affiche une solide moyenne de 13.4 points et 9.1 rebonds.
Du succès en éliminatoires dès 2023?
La possibilité est réelle. Les Pelicans sont dans une conférence de l’Ouest ouverte à n’importe qui capable de maintenir un alignement en santé et performant. Avec les Clippers souvent ennuyés par les blessures, les Lakers sans constance ou profondeur, les Warriors toujours à la recherche d’une série de victoires et les Suns en manque de soutien, les suspects habituels au titre de la conférence manquent à l’appel.
Toutefois, une saison de 82 matchs est longue, une transaction ou blessure majeure peut créer un séisme dans la balance des pouvoirs de la ligue; une saison de rêve peut s’évaporer en un instant.
Cette transaction, par contre, pourrait concerner les Pelicans qui possèdent un catalogue de contrats relativement faciles à transiger. Des joueurs peu utilisés comme Devonte’ Graham et Garrett Temple ont une figure salariale respective de 11,55 et 5,15 millions de dollars.
Au-delà de cette saison
Malgré un succès dans le présent, les Pelicans détiennent deux piliers dignes d’une organisation sportive élite.
Certes, l’immense contrat de Williamson sera actif dès la saison prochaine, mais c’est le prix à payer pour une super-étoile de ce calibre. Cependant, les deux autres étoiles ont un salaire annuel de moins de 35 millions de dollars et le reste des jeunes Pelicans ne seront pas candidats à des contrats maximaux à moins d’un directeur général en panique quant à son statut d’emploi.
Nous y avons également une banque de choix au repêchage remplie. Merci aux échanges d’Anthony Davis et de Jrue Holiday, La Nouvelle-Orléans a solidifié sa présence dans les prochains repêchages. Jusqu’en 2029, les Pelicans possèdent une dizaine de choix de première ronde, en plus d’avoir l’option d’échanger leur choix avec les Lakers et les Bucks dans trois de ces repêchages, dont en 2023 avec Los Angeles.
La campagne est encore jeune, mais les Pelicans affichent des signes de promesse à long terme concrets. S’ils peuvent trouver une cadence saine afin d’arriver en série à leur pleine capacité, personne ne sera en mesure d’adopter un plan de match optimal afin de contrer la structure de La Nouvelle-Orléans.