Le Fever d’Indiana connait un début de saison plutôt difficile (2-9), mais cela n’empêche pas Caitlin Clark de briller à ses premiers matchs dans la WNBA. Après 11 rencontres, la joueuse de 22 ans mène les recrues au chapitre de plusieurs statistiques et elle a reçu aujourd’hui le prix de Recrue du mois de mai.
Les débuts de Caitlin Clark étaient sans doute les plus anticipés de l’histoire de la WNBA. Avant de faire le saut chez les professionnelles, elle a capté l’attention de tous les amateurs de basketball lors de son passage de quatre ans dans la NCAA avec les Hawkeyes de l’Université d’Iowa, et son effet sur la WNBA à l’extérieur du terrain se faisait sentir avant même son arrivée, car plusieurs équipes ont choisi de tenir leurs rencontres à domicile contre le Fever dans des arénas à plus grande capacité. C’était en préparation pour l’inévitable : que Clark soit repêchée première au total par la franchise d’Indiana au repêchage 2024.
Nous avons pris le temps d’analyser en détails l’impact des débuts de Caitlin Clark sur la WNBA :
Au-delà de son influence à l’extérieur du terrain, Clark fait sentir sa présence sur les parquets. La meneuse de jeu affiche des moyennes de 17.6 PTS, 6.6 REB et 5.1 AST en 11 matchs. Malgré une très courte pause entre la saison de la NCAA et celle de la WNBA, Caitlin Clark n’a pas perdu de temps afin de s’établir comme l’une des joueuses les plus dangereuses offensivement du circuit.
Clark mène les recrues aux chapitres des points par match, passes décisives par match, tirs réussis, tirs à 3 points réussis et lancers francs réussis. Elle est aussi au deuxième rang pour les contres par match dans sa cohorte, puis au troisième rang pour les rebonds par match et les interceptions par match. Ces statistiques sont d’autant plus impressionnantes lorsqu’on considère que cette classe de recrues est l’une des meilleures de l’histoire de la WNBA.
Caitlin Clark connait du succès avec la même recette que dans les rangs universitaires. La joueuse de 6 pieds se sert de son tir à 3 points pour inscrire faire mal à l’adversaire dans la colonne des points et pour écarter les défenses afin d’attaquer le panier. De plus, elle possède une vision du jeu hors pair qui risque de se traduire par encore plus de passes décisives lorsque son équipe sera plus compétitive et que la chimie sera meilleure.
À titre de comparaison, Caitlin Clark est la seule joueuse de l’histoire de la WNBA avec Sabrina Ionescu à avoir enregistré plus de 150 points, plus de 50 passes décisives et plus de 50 rebonds lors de leurs 10 premières rencontres dans le circuit. Clark est aussi la première joueuse depuis 1999 à enregistrer cinq passes décisives ou plus dans 10 joutes consécutives.
Controverses
Un peu malgré elle, Caitlin Clark est une joueuse polarisante. Adepte du « trash talk », elle ne laisse pas sa place sur le terrain. La rivalité entre Clark et Angel Reese qui date de leur affrontement en finale du March Madness en 2023 a fait couler beaucoup d’encre, mais elle a aussi pris une envergure démesurée. Plusieurs personnes ont dépassé les limites de l’esprit sportif sur les réseaux sociaux, notamment à l’endroit de Reese. L’ancienne joueuse de LSU était visiblement émotive et affectée après son dernier match universitaire à la suite d’une défaite contre Iowa.
Maintenant que Clark est dans la WNBA, il semble avoir une certaine animosité à son endroit de la part d’anciennes joueuses, et tout le monde semble avoir son mot à dire sur le sujet. Les discussions sont vives sur les réseaux sociaux, un grand nombre de personnalités publiques se sont prononcées telles que LeBron James et Charles Barkley et les émissions de sports se joignent à la partie. Peu importe le sport, ce n’est pas rare que les plus jeunes doivent gagner le respect des vieux, mais Clark ne reçoit pas le même traitement que le reste de sa cohorte de repêchage.
Caitlin Clark et la WNBA par la bande se retrouvent donc dans une certaine tempête un peu compliquée à comprendre. Clark n’avait même pas encore disputé un match dans la WNBA que plusieurs joueuses du circuit ne semblaient pas très emballées par son arrivée. Puis peu de temps après, un journaliste avait tenu des propos inappropriés à l’une de ses conférences de presse en marge du repêchage.
Sur le terrain, la joueuse du Fever fait face à du jeu physique. Lors du dernier affrontement, Chennedy Carter a offert un bon coup de hanche à Clark alors que le ballon n’était pas encore en jeu. Quelques heures après la rencontre et après avoir refusé de répondre à des questions sur l’incident, Carter a publié une story sur son compte Instagram où l’on pouvait lire le message « de quelle façon contribue [Clark] excepté avec des tirs de 3 points ? ».
Cet incident a encore une fois causé un tollé de réactions et d’opinions divergentes sur le traitement de Clark dans la WNBA. Toutefois, Pat McAfee a franchi une limite lorsqu’il a parlé de Caitlin Clark aujourd’hui dans son émission à ESPN. L’ancien joueur de la NFL a diminué l’importance de cette cohorte de recrues sur l’effervescence actuelle de la WNBA, mais il a surtout utilisé le mot en « b » en anglais pour qualifier Caitlin Clark.
« J’aimerais que les médias qui continuent de dire : [cette cohorte de recrues, cette cohorte de recrues, cette cohorte de recrues]. Non, dites simplement ce que c’est : il y a une [b***h] blanche pour l’équipe de l’Indiana qui est une superstar. »
Pat McAfee
Même si l’intention était de complimenter Clark, ce genre de propos est inacceptable. La WNBA, le basketball féminin et même le sport féminin dans son ensemble n’ont jamais été aussi populaires, l’ambiance devrait être à la fête, et pourtant, ce n’est pas vraiment le cas. Les disputes, les rivalités, les opinions divergentes, etc. font partie de la culture sportive et dans un milieu compétitif comme celui du basketball professionnel, il est normal de voir apparaître des tensions, certes. Mais ce que se passe depuis le début de la saison de la WNBA est souvent bien trop malheureux.