Chronique

L’ère des «super-teams» est-elle terminée?

En résumé

La saison actuelle illustre parfaitement les défauts des équipes forcées par les joueurs.

Avec les Celtics et les Warriors maintenant sur le point de s’affronter en finale de la NBA, la composition des deux équipes nous force à se poser la question : Est-ce que l’époque des équipes achetées et précipitées est terminée? Les transactions majeures au milieu de la saison régulière sont-elles en voie d’extinction? La réponse reste vague et imprévisible. Cependant, les équipes ayant adoptés la pratique populaire des dernières années affichent des résultats décevants et contradictoires au cheminement naturel d’une organisation de la NBA.

Les mentalités sur la construction d’une équipe fluctuent constamment dans la NBA. À travers l’histoire de la ligue, les directeurs généraux suivent la structure tendance à travers les années. Les équipes victorieuses établissent un modèle et les autres tentent de s’adapter et d’imiter leur succès.

Durant les années 80, par exemple, le style de jeu rapide des Lakers et des Celtics a inspiré les Pistons à échanger Adrian Dantley afin de promouvoir l’athlétisme de Dennis Rodman sur la totalité du terrain. La décennie suivante marquait l’âge d’or des centres dominants. Patrick Ewing, Hakeem Olajuwon, Shaquille O’Neal et David Robinson ont modifiée la mentalité sur le style des offensives à travers la NBA; le format et la force représentait un avantage net en moitié de terrain en contraste au jeu vaste des époques précédentes.

Avant la vague récente de mouvement à travers les effectifs de la NBA, les états majors cherchaient à assembler leurs équipes naturellement, par eux-mêmes, à travers le repêchage et quelques agents libres durant la saison morte. Les transactions étaient relativement mineures et ne changeaient guère la balance de pouvoir à travers l’association.

La mentalité a rapidement changée durant les années 2010, où les joueurs ont compris quel sorte de pouvoir leur appartenait. LeBron James, Kevin Durant, Kawhi Leonard et James Harden sont les principaux acteurs du phénomène alors qu’ils décidaient de leurs destinations futures par le biais de marchés forcés ou de départs controversés lors de la période des agents libres.

Les résultats fûts variés, quelques triomphes, mais plusieurs échecs. La saison actuelle illustre parfaitement les défauts des équipes forcées par les joueurs. Une chimie douteuse, un manque de continuité permettant aux joueurs d’apprendre de l’expérience en tant que groupe en plus d’une recherche constante de perfection à travers le personnel basket-ball.

Pour les Warriors, la recette gagnante n’a jamais changé. Le trio de Steph Curry, Klay Thompson et Draymond Green sont toujours les piliers de l’organisation californienne. Le départ de Kevin Durant en 2019 a permis à Golden State d’obtenir un actif signifiant sur la masse salariale.

Le gros prix de Durant a entraîné D’Angelo Russell à San Francisco, un échange plus tard et Andrew Wiggins s’amenait en ville en plus d’un choix au repêchage des Timberwolves du Minnesota. Ce choix de 2021, en plus d’un autre quelques rangs plus tard, ont souvent été mentionnés dans rumeurs d’échanges. Une possibilité rapidement tuée par Bob Myers au soir du repêchage alors que Jonathan Kuminga et Moses Moody étaient les nouveaux venus chez les Dubs.

Au lieu de mettre tous leurs oeufs dans les mains d’une autre franchise, les Warriors les ont gardés dans leur poulailler prometteur, construit peu à peu à l’aide de bon choix tardifs dans les repêchages des années glorieuses. Jordan Poole (28ième en 2019) et Kevon Looney (30ième en 2015) sont d’ailleurs des joueurs essentiels au succès de Golden State cette saison.

La haute direction avait toutes les raisons de détruire les murs durant les saisons décimées de blessures en 2020 et 2021. Des hauts choix au repêchage, des contrats facilement échangeables et un noyau en début de trentaine indiquent souvent la fin d’une dynastie. Ce n’était pas le cas pour Bob Myers, reconnu pour sa mentalité de « recharger » au lieu de « reconstruire ».

L’équipe de l’autre côté du pays, les Celtics, semblent suivre de près le modèle établit à Golden State. Depuis le départ de Paul Pierce, Kevin Garnett et Ray Allen, le focus de l’organisation était sur la construction d’un futur stable et prometteur.

Le directeur général de longue date Danny Ainge a fait le gros du boulot, obtenant plusieurs choix futurs en envoyant Pierce et Garnett à Brooklyn. Deux de ces choix sont devenus Jayson Tatum et Jaylen Brown. Un duo plutôt victorieux malgré les demandes d’échanges de la part des partisans et des médias locaux. En cinq ans ensemble, les «Jays » ont atteint trois finales de conférence et sont maintenant en route pour une première finale.

La formule de développement internal n’a pas toujours été constante sous Ainge, les expériences de Gordon Hayward, Kyrie Irving et Kemba Walker se sont montrés trompeuses, sans être inutiles. Les Celtics ont été en mesure de connaître du succès rapidement et d’établir des rôles clairs pour des joueurs comme Marcus Smart et Al Horford lors de sa première présence à Boston.

Malgré des prises au compteur tard dans certains repêchages, l’équipe de recrutement de Danny Ainge a repéré des perles encore importantes aujourd’hui. Robert Williams III (27ième en 2018) vient de compléter sa meilleure saison en carrière, Grant Williams (22ième en 2019) prouve sa valeur comme ailier et Payton Pritchard (26ième en 2020) ne fait que s’améliorer avec le temps.

La saison 2020-2021 a été une campagne au neutre pour les Celtics. En quête de changement, les propriétaires ont opté pour un changement majeur au sein du personnel de direction au lieu d’un tremblement de terre dans l’alignement. Avec la fondation en place, l’entraîneur-chef Brad Stevens a laissé sa place à Ime Udoka tout en prenant les reines de directeur général.

Stevens n’avait qu’à entourer ses étoiles de joueurs complémentaires et a répondu à l’appel; Le retour d’Al Horford a stabilisé la défensive et l’ajout de Derrick White a aidé au manque de mouvement de ballon en offensive en plus de compenser pour la défensive perdue en échange de Josh Richardson.

Jeudi cette semaine, deux équipes historiques s’affronteront pour tous les honneurs. Deux organisations ayant suivi le modèle d’assemblage mettant en priorité la continuité et la chimie d’équipe. Boston et Golden State sont à deux stades différents de leur progression, mais se retrouvent au même endroit en finale de la NBA.

Il est inutile de débattre la volonté des individuels au sein de la NBA, chaque situations diffèrent de l’autre, rarement à la faute d’un joueur. Le mouvement constant des joueurs n’est pas un problème de joueurs, mais plutôt une mal pratique des directeurs généraux à adopter la méthode à l’aveuglette en ignorant un principe primordial du sport d’équipe; l’ascension d’un collectif.

Jean-Christophe Dion

Jean-Christophe Dion

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