Pourquoi aime-t-on le basketball? C’est une question qui m’a souvent été posée. Je pourrais simplement m’arrêter au fait que c’est le plus beau sport au monde et qu’il est l’fun à pratiquer, mais ça serait de couper les coins ronds, n’est-ce pas?
Pour citer un film de basket célèbre (He Got Game) : le basketball, c’est de la poésie en mouvement et dont les joueurs en sont les artistes.
On aime le basketball pour les prouesses individuelles de ses athlètes.
Sans doute, le basket est le sport le plus dynamique et le plus spectaculaire à observer, à son meilleur niveau. Peu de professionnels dans le monde du sport déploient des efforts athlétiques plus impressionnants qu’un basketteur de haut calibre qui s’élance à plus de deux mètres du panier pour planter un dunk massif ou compléter le plus divertissant jeu possible, un alleyoop …
Mais presque tout peut être fait avec un ballon orange entre les mains, pourvu qu’on jouisse de suffisamment d’adresse – athlétisme surhumain ou pas. N’importe qui peut réussir un panier. N’importe qui peut pratiquer cette activité si bénéfique pour nos santés mentale et physique.
C’est un sentiment qui peut difficilement être recréé dans d’autres sports. Il est difficile de patiner à travers un océan comme Connor McDavid. Il est difficile de lancer un touché comme Tom Brady, encore plus de frapper un coup de circuit comme Barry Bonds. Mais dans un parc, avec comme seuls amis un ballon et un panier – un point supplémentaire si une chanson thème des jeux vidéos NBA 2K joue dans les oreilles – on peut devenir LeBron James, on peut devenir Stephen Curry, on peut recréer le tir emblématique de la carrière de Kawhi Leonard. On est incité à être comme Michael Jordan.
Je vous lance le défi de me donner un son plus satisfaisant pour les hoop heads qu’un ballon qui passe à travers le panier. Un swish bien sec et sonore.
On aime le basketball puisque c’est le sport qui a compris l’importance de la culture.
Et quel meilleur exemple que celui du monde de la chaussure? À ma première chronique radio, William Thériault, pilier fondateur d’AlleyOop360, m’avait invité afin de remplir un bloc dans l’émission du dimanche après-midi dont le sujet était à ma guise. C’est sans hésiter que j’ai accepté l’invitation et tout de suite commencé à faire de la recherche concernant ma chronique sur le monde de la chaussure au basketball.
En 1984, la compagnie Nike a créé un phénomène sans égal avec la création de la Nike Air Jordan. Qui l’eut cru alors que, 40 ans plus tard, le modèle persiste au sein de la culture et de la mode? C’est d’ailleurs de là que vient l’idée qu’il est possible d’atteindre le statut de nos idoles : Be like Mike. En 2024, chaque chaussure peut être reliée à un événement de la carrière d’un joueur. La Jordan 3 est emblématique pour avoir été celle que MJ a porté lorsqu’il a dunké de la ligne des lancers francs, la 11 pour son rôle dans le film Space Jam, la 6 pour avoir été celle portée lorsque les Bulls ont remporté leur premier championnat en 1991, etc.
Aujourd’hui, le lien entre le basket et la culture va même au-delà des chaussures : il prend tout son sens dans le hip-hop, dans les styles vestimentaires et même dans les modes de vie de plusieurs amateurs. On aime le basketball, certes, mais on aime aussi tout ce qui l’entoure. On ne vivrait pas sans.
On aime le basketball puisque les joueurs qui y jouent deviennent des héros.
C’est une démarcation qu’on ne voit pas ailleurs en Amérique du Nord. C’est un maillot, des shorts, des chaussures et c’est tout. Les athlètes qui font la beauté du basket ont des visages auxquels la jeunesse peut s’identifier. Au-delà de l’uniforme et du numéro dans leur dos, on les connaît par leur prénom, un accomplissement sous-estimé à mon avis. Larry, Magic, Michael, Shaq, Kobe, LeBron, Steph, Luka … Et bien que les fabricants de chaussures nous vendent l’idée de devenir comme ces joueurs-là, les prouesses et les accomplissements de ces derniers font d’eux de véritables superhéros, des icônes immortels.
On aime le basketball pour les histoires de réussite.
C’est avec le cœur gros que j’écris cette lettre. Je ne serai jamais assez reconnaissant pour ce que le basket m’a apporté dans mes débuts de carrière journalistique. C’est grâce à des histoires comme celle d’AlleyOop360 que nous aimons le basket. C’est pour des gens passionnés que nous aimons le basket. C’est pour des histoires locales que nous aimons le basket. C’est par amour pour le sport que l’Alliance de Montréal persiste à faire sa place dans la scène sportive québécoise, idem pour la Toundra de Montréal et tant d’autres joueurs importants du milieu.
Le basket, potentiellement plus que bien d’autres passe-temps, a le pouvoir très spécial de sortir un ou une jeune de la rue, de l’inciter à prendre ses études au sérieux, de lui permettre une toute nouvelle perspective sur la vie ou encore de lui apporter des leçons et rencontres inestimables, lesquelles ne seraient probablement jamais arrivées sans la présence du basketball sur son parcours.
On l’aime aussi pour les connexions et les amitiés qui se sont créées grâce à ce sport, coéquipiers comme collègues.
Merci à tous ceux qui ont participé à l’aventure, au plaisir de vous revoir bientôt.
Voici ce qu’écrivait Liam Houde à cet effet en 2022 :
« […] Qu’est-ce que le basketball au Québec?
Chez nous, le basketball est un langage universel qui unifie le français et l’anglais, mais aussi une multitude d’autres langues. Plus que tout, il rassemble. Le ballon orange va bien au-delà des « X » et des « O » sur un clipboard ou un tableau blanc, bien au-delà des quatre lignes qui délimitent un terrain.
Il a sa propre identité, son propre souffle, unique en son genre. Les jeunes joueuses et joueurs qui sont tombés en amour avec le basketball y découvrent un allié pour la vie, une passion et maintenant plus que jamais : une carrière.
Ces athlètes qui nous représentent désormais partout autour du globe transportent avec eux un bagage irremplaçable, ainsi qu’une mentalité « d’underdog » indescriptible, mais propre aux joueurs d’ici. Le basketball à Montréal et au Québec est rude, flamboyant, mais avant tout, de qualité – et ce, des niveaux primaires aux professionnels.
D’emblée, il fait partie de notre culture. Et ce n’est qu’un début. »