La deuxième soirée de l’édition 2022-2023 du tournoi de play-in avait lieu mercredi soir, question de déterminer qui des Raptors ou Bulls et Thunder ou Pelicans feraient leurs valises – puis lesquelles de ces formations garderaient en vie leurs espoirs des séries. Vainqueurs hier, deux 10èmes têtes de série, soit les Bulls de Chicago et le Thunder d’Oklahoma City, avanceront à la prochaine étape du play-in pour la première fois de l’histoire du tournoi.
En fait, aucune 10ème place n’avait gagné auparavant dans le cadre de cet événement (0-4) – et deux upsets ont eu lieu mercredi. La première surprise, à Toronto, lorsque Chicago est venue abasourdir Toronto au compte de 109-105.
Les hommes de Nick Nurse tenaient pourtant le gouvernail bien serré entre les mains aux deux premiers engagements de la soirée, au ScotiaBank Arena, avant de permettre une remontée aux adversaires en deuxième demie. L’avance de 19 points qu’avaient bâtie les Raptors en première demie – aucunement trop confortable considérant l’historique de cette édition des Raps – s’est vue évaporée aux troisième et quatrième quarts où Zach LaVine a explosé pour 30 de ses 39 points totaux.
Aussi, un rendement déplorable de 50% aux lancers francs chez les locaux n’a pas beaucoup aidé à entretenir la priorité qu’ils avaient dès les premiers instants du match. La fille de DeMar DeRozan, Diar, en était pour quelque chose…
Cet effondrement inacceptable pour les Torontois était à l’image de leur saison 2022-2023, aussi décevante soit-il pour la base partisane. En début de rencontre, tout indiquait pourtant que les efforts d’abord concentrés et méthodiques de Pascal Siakam, Fred VanVleet et cie. leur mériterait une chance de battre une ancienne vedette du club (DeMar DeRozan) pour aller en affronter une autre (Kyle Lowry) en Floride.
DeMar, justement, ainsi que son acolyte Zach LaVine, avaient d’autres idées en tête. Le premier de la paire d’étoiles a enregistré 23 points, 7 rebonds, 3 passes décisives et 2 contres, alors que la défensive opposée lui accordait pourtant une attention particulière. Notamment, O.G. Anunoby était « dans les shorts » de son ancien coéquipier.
Ça n’a pas empêché l’ancien des Raptors de convertir 53% de tous ses tirs, puis LaVine de réussir 55% des siens, pour une cote de +11, soit le meilleur différentiel de la soirée. Le shooting guard qui n’a pas connu son lot de rencontres aussi hautes en importance auparavant dans sa carrière s’est levé au bon moment pour les siens, inscrivant au total 39 points, 6 rebonds, 3 passes et 1 interception.
À l’intérieur, Nikola Vucevic a certainement remporté son duel avec Jakob Poeltl, au son de 14 points, 13 rebonds, 4 aides et 1 contre. De l’alignement partant pour une rare fois, Alex Caruso a laissé sa marque sur la joute du côté défensif du ballon, avec sa ligne statistique de 9 points, 3 rebonds, 2 passes, 3 interceptions et 3 contres. Or, son impact défensif allait bien au-delà de ces statistiques traditionnelles.
VanVleet a mené la charge offensive d’une main de maître à plusieurs instants de la partie, particulièrement aux premiers actes; on parle de 26 points, 12 rebonds, 8 mentions d’aide, 1 interception et un rendement de 7/13 aux 3 points pour le point guard de 6 pieds. Tout comme le reste de sa troupe, néanmoins, ses pires productions sont arrivées au quatrième quart, perdu 37 à 24.
Les efforts dignes de joueur All-NBA qu’a mis sur pieds Siakam sont eux aussi dignes de mention, car Spicy P s’est imposé pour 32 points, 9 rebonds, 6 passes décisives et 1 interception contre Chicago, tandis que personne outre lui et Freddy ne récoltait plus de 20 points. Scottie Barnes a tout de même contribué de 19 points, 10 rebonds, 2 passes et 2 vols de ballon en 40 minutes de jeu.
Gary Trent Jr, lui, a participé à 16 minutes seulement, lesquelles pourraient bien être ses dernières dans un uniforme des Raptors. Et elles n’avaient rien de bien glorieux; GTJ n’a mis que 2 points et a raté chacune de ses cinq tentatives de tirs à 3 points.
La suite des choses pour Toronto et son état-major? Seul le temps nous le dira, mais des modifications sont certaines d’être apportées à l’effectif au fil de la saison morte, autant celui des joueurs que des entraîneurs. Nick Nurse, qui semble avoir perdu l’attention de son vestiaire depuis un moment déjà, a peut-être coaché son dernier match des Raps, lui aussi.
Respectivement président et directeur général, Masai Ujiri et Bobby Webster ont du pain sur la planche en vue de cette entre-saison charnière pour l’unique franchise canadienne de la NBA. Cette fois, les rumeurs inondantes qui ont précédé la dernière date limite des transactions pourraient se concrétiser, mais seulement quelques mois plus tard…
Si Siakam, VanVleet, Anunoby, Trent, Boucher et Barnes sont tous sous contrat jusqu’à l’an prochain, au moins, les ententes de Siakam, VanVleet et Trent prennent fin après cette suivante campagne, à l’été 2024. Jakob Poeltl, lui, n’a pas encore signé de pacte pour 2023-2024, selon basketball-reference.com.
La note décevante sur laquelle s’est conclue cette dernière campagne représente à merveille les montagnes russes vécues à Toronto depuis la conquête du titre en 2019.
Peut-être le noyau actuel devrait-il être complètement démantelé, avec une nouvelle emphase mise sur le futur et la jeunesse? Ou est-ce que Masai nous réserve encore quelques surprises?
À titre de note, l’équipe s’est méritée, en vertu de ce revers, une chance d’exactement 1% d’obtenir le premier choix total du prochain encan, à la loterie du repêchage. Le droit de parole qui risque le plus probablement de tomber entre ses mains sera le 12e, à 85,2% de chances.
Dans le cas des vainqueurs de la partie, une rencontre avec le Heat de Miami a désormais été fixée. Le coup d’envoi aura lieu à 19h00, au Kaseya Center de Miami, vendredi le 14 avril 2023. Un de Lowry ou de DeRozan quittera l’arène avec une huitième tête de série confirmée et une chance d’aller se mesurer (et de perdre face) aux Bucks de Milwaukee, au premier tour des éliminatoires.
Un peu à la manière de Zach LaVine plusieurs minutes plus tôt, la jeune vedette du Thunder Shai Gilgeous-Alexander a connu une deuxième moitié de rencontre phénoménale pour clouer le cercueil de son opposant. OKC a vaincu les Pelicans de La Nouvelle-Orléans par la marque de 123-118, en Louisiane.
Shai a mis 25 de ses 32 points après la mi-temps, mais a également obtenu l’aide de Luguentz Dort, Montréalais de 23 ans, et Josh Giddey, Australien de 20 ans. La deuxième plus jeune unité de tout le circuit a donc su profiter des lacunes des Pels afin de mener pour la quasi-totalité de l’affrontement et de bien donner la réplique aux salves des locaux, soutenus par la foule.
Dort a bien représenté le Québec sur la scène du play-in hier soir en y allant de 27 points (un sommet personnel cette saison), 5 rebonds et 1 contre, tout en frappant le mille à quatre reprises lors de huit essais du périmètre. Avec sa sortie en lion au premier quart-temps (14 points), l’efficace ailier bidirectionnel du Thunder a pu donner le premier souffle à son club.
Ses lancers francs des plus clutchs en fin de soirée ont également couronné quelques séquences défensives hors-pair à l’endroit de Brandon Ingram, question de maintenir une mince priorité, ultimement victorieuse.
SGA a lui aussi été décisif au quatrième engagement, lorsque les Pelicans ont su ramener la marque à un seul point d’écart. Sa ligne statistique finale : 32 points, 5 rebonds, 3 passes, 3 interceptions. Des habiletés de meneur et de premier marqueur ont été mises de l’avant de la plus belle des façons par le jeune guard canadien en Nouvelle-Orléans.
Question de compléter l’effort monumental du jeune trio d’Oklahoma City, Josh Giddey a ajouté 31 de ses propres points aux totaux de Shai et Lu Dort pour amener leur somme à 90 points. Il a signé un quasi-triple-double de 31 points, 9 rebonds et 10 mentions d’aide dans le cadre de la joute la plus importante de sa carrière.
De l’autre côté, Ingram s’est efforcé tant bien que mal de produire à un haut niveau pour les Pels, mais ses 30 points, 6 rebonds, 7 passes ont été en vain face à SGA et sa bande – particulièrement lorsqu’on considère l’aide limité dont il bénéficiait, en l’absence de Zion Williamson, Jose Alvarado et Larry Nance Jr.
Au sein du cinq majeur, Herb Jones s’est tâché d’ajouter 20 points, 5 rebonds et 5 passes au tableau, en plus de déployer à nouveau une grande performance défensive, alors que son partenaire à l’aile, Trey Murphy III, inscrivait 21 points, 4 rebonds et 2 passes, en mettant quatre tirs extérieurs (sur 10 essais).
Le rendement qui aura déçu l’entraîneur-chef Willie Green hier aura sûrement été celui du vétéran CJ McCollum, qui n’a mis que 14 points en 40 minutes de jeu, avec 33% d’efficacité au tir. Il devra subir une chirurgie au pouce cet été.
Si les Pelicans retournent à la maison bredouilles, ils peuvent se réjouir à l’idée que leur jeune noyau peut faire du bruit en 2023-2024, lorsque Zion et ses collègues amorceront la saison (on l’espère) en santé. On n’a que 0,5% de chance de se mériter les droits de repêcher Victor Wembanyama au premier rang; le choix le plus probable pour les Pelicans sera le 14e et dernier de la loterie (97,6%).
Le Thunder, qui continue de surpasser les attentes pour cette étape de son développement, ira croiser le fer avec les Timberwolves du Minnesota vendredi, à Minneapolis, pour un match de 21h30 qui déterminera l’adversaire des Nuggets de Denver (1 c. 8) à l’occasion de la première ronde des séries, à l’Ouest.
Après le combat SGA-BI, place au duel SGA-Anthony Edwards.