La magie de Shai Gilgeous-Alexander a encore opéré au troisième quart-temps afin de permettre le gain à l’Équipe sénior masculine canadienne face à la Lettonie, mardi matin, question de s’assurer une fiche parfaite de 3-0 en phase de pools et la première place du groupe H. Les Canadiens ont écrasé les Lettons 101-75, grâce à une deuxième demie engagée et autoritaire, après avoir tiré de l’arrière par 12 points vers la fin du deuxième quart.
Gilgeous-Alexander a encore une fois fait belles démonstrations de ses talents offensifs dans un point charnière d’un match de Coupe du monde, cette fois avec une récolte finale de 27 points, 6 rebonds, 6 mentions d’aide et 2 interceptions, sur un rendement de 59% au tir. Il a su porter sa nation sur ses épaules au troisième engagement afin de propulser celle-ci vers la victoire, facilitant le jeu pour autrui en accumulant le meilleur total de passes décisives de la rencontre.
Somme toute, 19 des 27 points de SGA ont eu lieu en deuxième moitié de partie, 5 sont arrivés à la ligne des lancers francs et 16 d’entre eux au troisième quart – cadre à travers lequel Shai a marqué plus de points que toute l’équipe adverse (16-15), tout comme il l’avait fait contre la France la semaine dernière (13-8).
Le joueur natif de Toronto ayant grandi à Hamilton est devenu aujourd’hui le quatrième Canadien avec plusieurs performances d’au moins 25 points en une seule CDM et le premier depuis Jay Triano en 1986. Leo Rautins de TSN (1978) et Carl Ridd (1954) sont les deux autres hommes à avoir accompli le fait d’armes.
À l’instar de leur match d’ouverture face au groupe français désormais éliminé de la compétition, les hommes de Jordi Fernandez n’ont pas amorcé la joute de façon idéale, étant en proie aux tirs à 3-points de qualité des opposants qui ont converti leurs trois premières tentatives extérieures et qui connaissaient d’abord un mouvement de ballon offensif bien plus fluide et efficace que les Canadiens. La Lettonie a cependant refroidi du périmètre à mesure que la partie évoluait, si bien que la nation européenne n’a finalement réussi que 28% de ses tirs à 3-points, contre 41% du Canada.
Le groupe vainqueur a toutefois su conserver son sang froid après un premier quart remporté 23-13 par l’opposition et a conclu son deuxième quart sur une séquence de 20-7, question de combler le déficit de 12 points, et sur ce lay-up in extremis du Torontois RJ Barrett. Le panier a pu donner sa première avance du match au Canada, même si ce n’était que d’un seul point ; suffisamment de momentum pour que l’Unifolié ne regarde plus en arrière de toute la joute.
Barrett, d’ailleurs, était à nouveau instrumental au succès des siens contre les Lettons – lesquels opéraient sans Kristaps Porzingis –, avec une contribution de 22 points, 5 rebonds et un superbe bilan de 4/6 derrière l’arche. Le Canada a également pu remercier son capitaine Kelly Olynyk (15 PTS, 6 REB, 4 AST, 1 BLK) et le cousin de SGA, Nickeil Alexander-Walker (14 PTS, 5 REB, 1 STL), pour leurs apports cruciaux, mais une bonne brochette de joueurs de rôle ont ajouté leur grain de sel respectif à cet effort de groupe victorieux.
C’est justement cette union qui fait la force d’Équipe Canada jusqu’ici à la Coupe du monde de la FIBA – et c’est ensemble que cette troupe saura avancer encore plus loin.
À titre de note, le Québécois Luguentz Dort était à nouveau sur la touche mardi avec de la douleur à une cheville.
La Lettonie a pu compter sur Rodions Kurucs (14 PTS, 10 REB, 4 AST, 2 STL), nom connu des partisans de la NBA, et sur Andrejs Grazulis (16 PTS, 2 STL, 2 BLK) en l’absence de Porzingis et avec un Davis Bertans qui n’était pas à la hauteur de son surnom de « Latvian Laser » avec seul un tir à 3-points converti en sept essais.
Malgré ce revers, le programme letton passe au prochain tour d’activité avec les Canadiens parce qu’il a battu la France et le Liban par 41 points d’écart combinés, tandis que les deux équipes au bas du groupe H, celles de la France et du Liban, sont éliminées de la lutte pour le titre de champions du monde. Les deux têtes du groupe apportent avec elles leur fiche de parcours à la deuxième phase de groupes où elles en formeront un tout nouveau, à quatre équipes aussi, soit le groupe L.
Grâce à son différentiel de points monstrueux de +111, le Canada devrait être premier de ce pool pour débuter, à moins que l’Espagne ne défasse l’Iran par 63 points demain. L’Unifolié et la Lettonie se mesureront donc aux Espagnols dans le cadre de cette seconde étape, ainsi que le Brésil ou la Côte d’Ivoire, qui complèteront le groupe L.
Les deux formations de chaque groupe aux meilleurs dossiers combinés après ces deux phases initiales obtiendront leur billet pour le tournoi à élimination simple qui déterminera le prochain champion du monde – donc une place directe en quarts de finale. Jusqu’ici, les autres unités à officiellement participer à la deuxième phase de groupes sont la République dominicaine (3-0), l’Italie (2-1), la Lituanie (3-0), le Monténégro (2-1), l’Allemagne (3-0), l’Australie (2-1), le Canada (3-0) et la Lettonie (2-1). L’Espagne, la Serbie, les États-Unis et la Slovénie ont virtuellement garanti leur place au prochain tour, eux aussi, mais ils n’ont chacun disputé que deux matchs.
Il s’agit d’une première dans l’histoire du basketball masculin canadien sur la scène internationale que nous soyons gagnants de notre groupe. Il y a là raison de célébrer et d’avoir espoir pour la suite des choses, car ce groupe d’athlètes canadiens est talentueux, robuste et par-dessus tout résilient, ayant répondu sans pitié aux salves initiales des Français et des Lettons. Les Espagnols représentent leur prochain défi de taille en deuxième ronde, mais les hommes vêtus de rouge et blanc ont su les vaincre avec assez d’aisance en calendrier préparatoire, et ce, dans leur propre domicile.
Le prochain rendez-vous devrait être ce vendredi à 9h30 face au gagnant de Brésil-Côte d’Ivoire, suivi d’un affrontement contre l’Espagne dimanche, même heure.