Les Celtics de Boston (2) se sont laissés malmener par le Heat de Miami (8) dimanche soir dans ce qui s’est rapidement transformé en dégelée insurmontable après seulement trois quarts d’activité. L’entraîneur-chef des visiteurs Joe Mazzulla a voulu endosser le blâme pour l’effort léthargique de son équipe – particulièrement ses deux vedettes –, mais c’est toute sa formation qui est désormais à court d’excuses, à la suite de ce revers 102-128.
Comme leurs rivaux de la conférence Ouest, les Lakers de Los Angeles, ces C’s se retrouvent dans le pétrin; dans un trou de 0-3. Avec 149 chances totales auparavant dans l’histoire de la NBA, aucun autre club n’a su remporter sa série éliminatoire après avoir tiré de l’arrière de la sorte. En 2023, autant L.A. que Boston aura l’opportunité d’écrire l’histoire, ou encore de faire grandir cette statistique…
La priorité de Jimmy Butler et Cie. a grimpé jusqu’aux 33 points d’avance, à son apogée, qui coïncidait avec l’apogée de la déception de l’équipe adverse, ainsi que leur base partisane. Ce qui aura réjouit les autres fans, ceux du Heat, c’est que Butler n’a même pas eu besoin de participer à plus de 31 minutes ou de déployer les mêmes efforts surhumains qui ont aidé Miami à se hisser jusqu’à cette finale de conférence, sa troisième en quatre ans.
Avec sa récolte de 16 points, 8 rebonds, 6 passes décisives et 2 interceptions (+24), Himmy a déroulé le tapis rouge pour la performance de son meneur de jeu titulaire, Gabe Vincent. Le joueur non repêché de 26 ans était tout feu, tout flamme aux bons moments dimanche, en y allant de 29 points sur des rendements de 79% au tir et de 6/9 du périmètre (67%).
Bam Adebayo (13 PTS, 3 REB, 2 AST, 1 STL, 1 BLK) et Max Strus (10 PTS, 3 REB, 2 tirs à 3PTS) ont chacun joué 25 minutes pour Erik Spoelstra hier soir – et ils n’avaient pas besoin de bien plus que ça pour avoir un impact sur le résultat final.
Duncan Robinson a également laissé sa marque au son de 22 points, 4 aides et un taux de réussite de 5/7 aux 3 points. Caleb Martin a connu un apport de 18 points, 3 rebonds et 4 passes, représentatif de la contribution obtenue sur toute la ligne pour cette équipe du Heat qui fonctionnait à plein régime, et ce, dès les tous premiers instants de l’affrontement.
Un autre facteur décisif de la rencontre #3 : Miami a su convertir 19 de ses 35 tentatives du centre-ville (54%), contre seulement 11 de 42 dans le camp opposé (26%). L’équipe qui était 27e du circuit en saison régulière au chapitre de l’efficacité périphérique est désormais première de toute l’après-saison.
Boston n’a pas aidé son cas non plus, malheureusement, en commettant 15 revirements (contre neuf) et 24 fautes d’équipe (contre 16). Il y aura beaucoup à analyser dans ce film de match pour Mazzulla et ses collègues. Ou voudront-ils oublier la défaite et ignorer ces images ?
La paire de Jays, chez les Celtics, n’a simplement pas été à la hauteur du moment. Les deux joueurs membres d’équipes All-NBA cette année étaient tout sauf ce calibre de joueur dimanche à South Beach. Jayson Tatum (14 PTS, 10 REB, 2 AST, 2 STL, 33% au tir) et Jaylen Brown (12 PTS, 6 REB, 2 AST, 35% au tir) ont combiné leurs forces pour six revirements, cinq fautes personnelles et des cotes respectives de -23 et -25.
Tous les deux repêchés troisième au total à l’occasion de leur encan respectif, Tatum et Brown ont connu leur lot de moments clutchs en séries déjà à travers leur jeune carrière, mais semblent cruellement manquer de carburant à l’intérieur de cette série contre les épuisants adversaires auxquels ils font face à nouveau.
En premier lieu, JT n’a pas encore réussi de panier aux derniers quarts de ce « 4 de 7 », tandis que ce sont Payton Pritchard et Grant Williams qui mènent l’équipe en paniers totaux durant ces quatrièmes engagements des trois derniers matchs. Au fil de ce parcours éliminatoire, c’est Tatum, 25 ans, qui est au sommet des listes des tirs ratés et des revirements totaux.
Sur un deuxième temps, JB enregistre pendant cette finale de conférence des taux d’efficacité de 38% au total, 10% de l’extérieur et 50% du lancer franc, pour une cote différentielle de -46, aucun contre ou interception, puis plus de revirements (11) que de passes décisives…
Aussi, les trois joueurs ayant inscrit le plus de points dans cette importante troisième partie n’ont tous pas entendu leur nom être prononcé à la soirée de repêchage de la NBA : Vincent, Robinson et Martin.
À titre de note, Duncan Robinson a su devancer LeBron James hier afin de devenir premier du palmarès des tris à 3 points totaux en playoffs pour un joueur de la franchise.
Hier, il s’agissait d’une victoire pour Miami, certes, mais également d’un triomphe des joueurs non repêchés sur les hauts choix de repêchage.
Si Boston souhaite accomplir l’inédit et se sortir de ce gouffre, il faudra totalement se réinventer – mais surtout, les Jays devront livrer la marchandise, sans quoi le sujet de la dissolution du jeune duo pourrait revenir à la surface de plus belle à l’entre-saison.
Joe Mazzulla prend le blâme pour ces marasmes.
« Je n’ai pas préparé l’équipe à jouer. C’est de ma faute, » a-t-il d’abord partagé aux médias en conférence d’après-match. Lorsqu’on lui a demandé s’il croyait avoir ‘perdu’ son vestiaire : « Oui, c’est pourquoi je dois être meilleur et tenter de découvrir ce que cette équipe a besoin. »
Une certaine déconnection a été ressentie entre Mazzulla et sa troupe, qui a abandonné après trois quarts peu engagés. Si Boston s’incline en quatre sorties, après tant d’efforts pour atteindre cette étape, l’heure du remaniement d’effectif aura-t-elle sonné ?
Le prochain duel aura lieu demain, mardi le 23 mai, dès 20h30. Toujours au Kaseya Center de Miami, Butler et sa bande auront une opportunité en or d’abattre leur proie alors qu’elle est au sol et de poinçonner leur billet pour une deuxième finale NBA depuis 2020.
