Ça n’aura pris que quatre rencontres, mais les Nuggets de Denver (1) ont défait les Lakers de Los Angeles (7) au Crypto.com Arena lundi soir afin de poinçonner leur tout premier billet pour les finales de la NBA, à travers l’histoire de la franchise. Dominant au pivot, Nikola Jokic a ajouté l’honneur Magic Johnson du MVP des finales de conférence Ouest à son armoire à trophées.
Avec son triple-double de moyenne en ces séries éliminatoires, le Joker a également battu le record du plus grand nombre de triple-doubles pour un seul parcours en playoffs, avec huit, ce qui supplante la marque de sept établie par Wilt Chamberlain.
Au compte de 113-111, cette redoutable et complète édition des Nuggets a encore démontré sa résilience et sa capacité à garder son sang froid collectif, car L.A. menait pour la majorité de l’affrontement – et même par 15 points à un moment, en première demie.
Denver a cependant connu une sortie en lions au retour des vestiaires pour un troisième quart de 36-16, réduisant à néants les efforts surhumains d’un LeBron James renouvelé en première demie.
En fait, le King était fort de 31 points, 4 rebonds, 4 assistances et une conversion de 4/4 aux tirs à 3 points à travers les 24 premières minutes d’activité. Dans cette demie où il était sur les parquets pour toutes sauf quatre secondes de jeu, LeBron a établi son nouveau record personnel de points en une demie pour une joute de séries.
Il n’a toutefois pas su répliquer ces exploits lors de la seconde portion du match où il a tenté d’endosser davantage un rôle de fabricant de jeu pour autrui et les Nuggets ont rapidement remonté la pente. James a tout de même signé sa dernière sortie de la saison d’une historique performance de 40 points, 10 rebonds, 9 passes décisives et 2 interceptions, laissant derrière ses marasmes au tir et réussissant quatre de ses sept lancers extérieurs.
Anthony Davis et son attaque agressive n’étaient pas d’abord au rendez-vous, mais l’intérieur de presque 7 pieds s’est ensuite ressaisi en fin de rencontre pour la terminer avec 21 points (40% au tir), 14 rebonds et 3 contres à sa fiche. Trop peu, trop tard, néanmoins.
Austin Reaves (17 PTS, 2 REB, 3 AST), Dennis Schroder (13 PTS, 5 AST, 2 STL) et Rui Hachimura (10 PTS, 7 REB) ont chacun ajouté leur grain de seul à l’effort des Lakers, mais ces apports étaient également insuffisants face à la force de frappe de l’opposition.
Nikola Jokic – lui qui a obtenu la reconnaissance d’un bassin de membres des médias qui ont voté en faveur du Joker pour le deuxième trophée Magic Johnson jamais décerné pour le Joueur le plus utile des finales de conférence Ouest – était à nouveau phénoménal dans son rôle multi-fonctions de distributeur et d’ancre offensive au centre. Même l’excellente défensive de Davis et James à son endroit n’ont su empêcher le Serbe d’enfiler 30 points, 14 rebonds, 13 mentions d’aide, 1 interception et 3 contres, réussissant 46% de ses tirs et trois de ses six essais du périmètre.
Stephen Curry était l’an dernier récipiendaire du trophée Magic Johnson inaugural, dans sa série face aux Mavericks de Dallas.
Jokic a maintenu en moyenne 27.8 PTS, 14.5 REB et 11.8 AST par match dans cette série longue de seulement quatre combats, tout en faisant mouche à 51% de tous ses tirs et 47% de ses tentatives à 3 points, pour une cote de +39. Humble, comme à son habitude, le double-MVP de saison régulière a voulu redistribuer le prix à ses coéquipiers.
Somme toute, les succès des Nuggets seraient impossibles sans les productions toujours cruciales de leur point guard canadien, Jamal Murray, 26 ans. Il contribuait hier soir de 25 points, 3 rebonds, 5 passes et 2 interceptions, sur un rendement de 56% au tir, malgré avoir raté tous ceux du centre-ville.
On ne peut qu’être heureux pour le jeune homme natif de Kitchener en Ontario, lequel complétait toujours une longue et ardue réhabilitation d’une déchirure du ligament croisé antérieur au genou gauche à ce moment-ci, l’année passée. Elle aurait pu mettre un terme précoce à la carrière de Murray ou museler son athlétisme, mais le voilà désormais à quatre gains d’un trophée Larry O’Brien, au sommet de sa forme.
Le fier représentant des couleurs de sa nation a mis 32.5 PTS par soir au fil de ces finales de conférence contre Los Angeles.
À titre de note, les acteurs de support de cette formation ont encore livré la marchandise pour l’entraîneur-chef Michael Malone, hier. Aaron Gordon (22 PTS, 6 REB, 5 AST, 2 BLK, 64% au tir), Kentavious Caldwell-Pope (13 PTS, 4 REB) et Michael Porter Jr (15 PTS, 10 REB) ont chacun laissé leur marque respective sur la partie, autant par leurs prouesses défensives qu’offensives.
Une année de premières pour Denver
Les Nuggets rejoindront pour une première fois de leur histoire les grandes finales de la NBA, certes, mais il s’agissait également d’un premier balayage pour la concession du Colorado, après avoir pourtant disputé 44 séries depuis son inauguration.
Afin de s’y rendre, les hommes de Michael Malone ont d’abord vaincu les Timberwolves du Minnesota en cinq joutes, puis les Suns de Phoenix en six, avant de se mesurer aux Lakers, lesquels étaient fort de l’élimination des champions en titre, les Warriors de Golden State, en six matchs, ainsi que les Grizzlies de Memphis en six également.
Les 94 victoires de playoffs en banque pour Denver représentent d’ailleurs le plus grand total pour quelconque franchise du circuit avant sa première apparition en Finale.
Voilà toute une façon de couronner ce qui est aussi son premier calendrier régulier avec la meilleure fiche de sa conférence, fait d’armes que seuls quatre autres clubs attendent toujours de réaliser.
Le groupe qui a donné du fil à retordre aux Lakers en 2020 avant que ces derniers ne remportent le titre au sein de la bulle d’Orlando obtient cette fois sa vengeance et LeBron James sait reconnaître la grandeur de l’adversaire, lui qui a croisé le fer avec son lot de bonnes formations durant sa carrière.
« Ils (les Nuggets) étaient l’une des – si ce n’est pas la – meilleure(s) équipe(s) que nous ayons affronté depuis que nous sommes ensemble. »
LeBron James à l’endroit d’Anthony Davis, suivant la défaite
La suite incertaine des Lakers (et la fin pour LeBron?)
Si cette campagne en deux temps des Lakers s’est terminée sur une note au goût aigre, en vertu de ce balayage, si près du but, il ne faut pas omettre le succès qu’a été le dernier droit pour L.A., après la date limite des transactions et au fil de ce parcours éliminatoire.
Darvin Ham, à sa première expérience à titre d’entraîneur en chef, s’est voulu optimiste dans son message de conférence d’après-match.
« Il s’agit de l’an un. Perdre, c’est difficile, mais je crois que nous avons une opportunité de faire quelque chose de spécial ici aussi. Nous n’avons qu’à bâtir à partir de ça. »
Darvin Ham
En effet, avec les additions que l’organisation a effectuées aux mois de janvier et février derniers, la jeunesse de l’effectif et son équilibre digne des meilleurs unités de la NBA a de quoi faire des Lakers une menace en 2023-2024.
Or, il faudra que le fer de lance demeure; il faudra entretenir le duo de vedettes du club afin de compter prétendre au titre, et après les commentaires de James en fin de soirée lundi, une incertitude plane…
Le King n’est pas certain de son retour à L.A. à la fin de l’été, ni même dans la NBA :
Faut-il prendre les propos de celui qui dit « vouloir réfléchir » au sérieux, lorsqu’on connaît son désir précédemment réitéré de partager les parquets en tant que coéquipier avec son fils LeBron (Bronny) James Jr. dans le futur ?
Seul le temps aura la réponse, lorsque LeBron James père aura pris une décision quant à son avenir.
La prolongation de contrat que le joueur de 38 ans a signé avec le Lakeshow doit encore lui rapporter environ 47 M$ la saison prochaine, puis une option de joueur d’une valeur de 50 M$ s’offrira à lui en 2024-2025.
« J’ai beaucoup à méditer, » a dit James en conférence de sortie. « Juste personnellement, en allant de l’avant avec le jeu du basketball, j’ai beaucoup de choses auxquelles réfléchir. »
Selon BetOnline.ag, les Knicks de New York présentent actuellement les meilleures probabilités d’accueillir James s’il quittait Hollywood sans prendre sa retraite.
Nous en aurons davantage sur le dossier LeBron James alors que plus d’information sera disponible.
Les Nuggets, eux, connaîtront probablement l’identité de leur prochain et dernier adversaire sous peu, alors que les Celtics de Boston et le Heat de Miami s’affrontent ce soir, mardi le 23 mai, à 20h30, au Kaseya Center de Miami. Miami est avantagée 3-0. Le coup d’envoi sera donné aux finales de la NBA le 1er juin 2023.
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