La décision des Mavericks de Dallas de mettre au repos une grande partie de son effectif lors du match du 7 avril dernier face aux Bulls de Chicago n’a pas plu à la ligue. La NBA vient en effet de condamner les Mavs à une amende de 750 000$ pour « conduite préjudiciable à la ligue ».
Encore mathématiquement dans la course aux séries, les Mavericks avaient pris la décision de ne pas faire jouer Kyrie Irving, Tim Hardaway Jr., Josh Green, Christian Wood et Maxi Kleber dans leur affrontement face aux Bulls. Luka Doncic, lui, avait joué les 12 premières minutes avant de quitter la rencontre. La présence du Slovène sur le terrain pourrait avoir été uniquement justifiée par la soirée thématique « I Feel Slovenia », une soirée hommage à son pays que les Mavericks avaient organisé lors du match contre Chicago.
Questionné sur les motivations derrière ces initiatives, l’entraineur-chef de l’équipe Jason Kidd avait alors évoqué une décision organisationnelle. Il en a ajouté en précisant qu’il ne fallait pas voir la mise au repos des joueurs comme un abandon, mais plutôt comme un pas en arrière permettant de mieux avancer. Les propos de Kidd ont, semble-t-il, pesé lourd dans l’enquête de la NBA puisqu’ils dévoilent à demi-mot une stratégie d’organisation venant du propriétaire Mark Cuban et du directeur général Nico Harrison et visant à préserver son choix de premier tour au prochain repêchage.
Il faut dire que ce sont les Knicks de New York qui détiennent les droits du premier choix des Mavericks au repêchage 2023, choix qui était inclus dans l’échange impliquant Kristaps Porzingis en 2019. Ce choix est cependant protégé, donc demeure à Dallas, s’il se retrouve parmi les 10 premières sélections de l’encan.
Or, l’enquête de la NBA a conclu que Dallas a choisi de ne pas faire jouer ses joueurs pour préserver ses chances d’avoir un choix dans le top-10. La défaite de 115-112 face aux Bulls confirmait l’élimination des Mavs et – surtout – brisait une égalité avec Chicago quant au dixième meilleur pourcentage des chances au tirage au sort.
La ligue a ainsi déterminé que Dallas a « violé la politique de repos de la NBA et a démontré par des actions et des déclarations publiques le désir de l’organisation de perdre le match afin d’améliorer les chances de conserver son choix de premier tour ». Le vice-président exécutif et responsable des opérations basketball du circuit, Joe Dumars, en a ajouté dans un communiqué en notant que « la décision des Mavericks de Dallas d’empêcher les joueurs clés de participer pleinement à un match éliminatoire vendredi dernier [7 avril, ndlr] contre Chicago a sapé l’intégrité de notre sport ». Il termine en disant que « les actions des Mavericks ont déçu nos partisans et notre ligue ».
C’est une récidive pour les Mavericks. En 2018, le propriétaire Mark Cuban avait écopé d’une amende de 600 000$ après ses commentaires sur le tanking au micro du podcast de Julius Erving. Il avait aussi admis, en entrevue au « The Dan Patrick Show » que les Mavericks avaient fait tout ce qu’ils pouvaient pour perdre le plus de matchs possible en 2017.
En terminant au onzième rang de la conférence Ouest avec un dossier de 38-44, les Mavericks détiennent actuellement 3% des chances d’obtenir le premier choix du prochain repêchage, selon le site Tankathon. Ils ont aussi 65.9% de chances d’obtenir la dixième sélection.
