Même si Los Angeles a connu un bon départ dans son premier duel de première ronde face aux Nuggets, à Denver, les champions en titre de la NBA ont fait belles démonstrations de tout leur savoir-faire en deuxième demie afin de donner le ton à cette série face à des rivaux qu’ils connaissent bien, les Lakers de LeBron James et Anthony Davis. Samedi soir, un Nikola Jokic à nouveau phénoménal a su mener sa bande vers un gain de 114-103.
On pourrait même dire de Jokic qu’il a été… détestable.
Les feux d’artifices volaient haut dans ce match-up revanche de la dernière finale de conférence à l’Ouest, combat où Denver avait alors triomphé en quatre matchs chaudement disputés. L’histoire se répétait à l’occasion de cet affrontement de premier tour hier, alors que la paire de Jokic et Murray opérait à un niveau élite, tout en pouvant compter sur leurs coéquipiers des deux côtés du terrain.
C’était d’abord l’affaire des Lakers en première demie, eux qui ont d’ailleurs gagné le premier quart au compte de 33-25, répondant ainsi à toutes les salves de leur adversaire, chaque fois que ces derniers réduisaient l’écart ou allaient jusqu’à causer l’égalité. Ce degré de focus qu’on observait chez la troupe de Darvin Ham en première demie s’est toutefois estompé au retour des vestiaires, lorsque les Nuggets acharnés continuaient leurs assauts méthodiques, sans pitié.
C’est au troisième engagement que le Joker a dirigé son club vers une séquence de 10 points sans riposte… puis une autre quelques minutes plus tard, question de s’assurer une avance confortable et d’effacer le retard de 12 points duquel ils accusaient plus tôt dans la rencontre. Il faut dire que, malgré la priorité de 3 points (60-57) du Lakeshow à la mi-temps, on ne sentait pas que LeBron et cie. avaient ce match en mains. Ils ont pourtant eu 19 opportunités à la ligne de lancers francs, contre seulement 6 pour les Nuggets.
Ni Jokic, ni Murray n’a commis de revirement de ballon à travers tout le match.
Nikola Jokic, MVP en titre des dernières finales de la NBA, s’est chargé de 32 points, 12 rebonds, 7 passes décisives et 2 interceptions sur 65% d’efficacité au tir dans le cadre de cette victoire à l’effet d’un message important. Jamal Murray a lui aussi joué un peu moins de 40 minutes et a inscrit 22 points, 6 rebonds et 10 mentions d’aide en convertissant quatre de ses neuf tentatives du centre-ville.
À ce chapitre, justement, les Nuggets ont fait preuve de beaucoup plus de maintien, avec une récolte de 15/42 du périmètre, contre 8/29 chez l’opposition. Michael Porter Jr, pour sa part, y est allé de 19 points, 8 rebonds, 2 contres et un rendement de 3/7 aux tirs à 3-points. Aaron Gordon ratait ses trois essais de l’extérieur – comme les Lakers le laissaient seul à quelques reprises pour décocher de loin comme bon lui semble –, mais il a terminé la rencontre avec un apport sur toute la ligne : 12 points, 11 rebonds, 7 aides et de bons jeux défensifs.
En ce qui a trait au binôme de superstars chez L.A., Davis et James ont enregistré de belles performances individuelles, mais le succès des Nuggets résidera en partie dans le fait qu’ils ne laissaient pas les joueurs de rôle connaitre de bons moments, outre ce duo. LeBron défiait à nouveau l’âge en 40 minutes d’activité, pour 27 points, 6 rebonds, 8 passes et 63% de réussite au tir.
AD, lui, a souvent obtenu des paniers de qualité à un-contre-un devant Jokic, ajoutant au total 32 points, 14 rebonds, 5 aides et même 4 tirs bloqués au tableau. Après ces deux hommes cependant, personne n’a inscrit plus de 13 points dans l’uniforme du Mauve et Or, marque qu’ont atteint D’Angelo Russell et Austin Reaves, mais sur de moins bons taux d’efficacité.
Si on peut faire un constat à la vue de cette première joute des séries éliminatoires de 2024 pour les deux équipes, c’est que les Lakers ne sont absolument pas de la même trempe que les Nuggets – en dépit de leurs deux étoiles surhumaines. La cohésion, le calme et l’acharnement continu des champions en titre semblent actuellement inégalés.
C’est d’autant plus vrai lorsqu’on considère que les meilleurs joueurs au sein de la troupe de Michael Malone, Jokic et Murray, élèvent leur jeu de plusieurs crans lorsqu’arrive l’après-saison. À titre de fait intéressant, l’augmentation de +7.5 PTS par match du meneur de jeu Canadien, entre la saison régulière et les séries, en carrière, représente le plus gros bond pour tout joueur de l’histoire de la NBA. Deuxième nom sur cette liste? Nikola Jokic à +6.6 PTS par rencontre entre le calendrier régulier et les playoffs.
Il en faudra bien plus de la part du groupe d’Hollywood s’il souhaite passer par-dessus cet immense obstacle. Les Lakers ne peuvent pas croiser les doigts et espérer qu’un équipe de basketball de ce calibre « se battent elle-même », comme l’a indiqué James en conférence d’après-match.
Le prochain duel entre ces rivaux de la conférence Ouest aura lieu ce lundi, le 22 avril, à 22h00. On demeure au Colorado pour un autre match avant de se rendre en Californie pour une autre paire de joutes, lesquelles pourraient être les dernières de la série.