Est-il finalement venu temps de parler du tandem des Nuggets tel l’un des meilleurs duos de l’histoire des séries éliminatoires ?
Derrière d’historiques triple-doubles de 30 points chacun mercredi soir pour Nikola Jokic et Jamal Murray, les Nuggets de Denver ont été en mesure de débarquer à Miami et de voler le match #3 face au Heat. Denver a dominé chacun des trois derniers quarts de la joute pour s’emparer d’une priorité de 2-1, grâce au gain 109-94.
Jamais avant hier soir, dans l’histoire de la NBA, tous matchs de saison régulière ou séries éliminatoires confondus, deux coéquipiers n’avaient enregistré de triple-doubles avec au moins 30 points, respectivement, dans le cadre d’un même match.
C’est ce fait d’armes inédit qu’accomplissaient les deux vedettes des Nuggets mercredi, alors que Jokic mettait 32 points, 21 rebonds, 10 mentions d’aide et 2 contres, sur 57% d’efficacité au tir, en 43 minutes de jeu. Son acolyte canadien lui emboîtait le pas de 34 points, 10 rebonds, 10 aides, 1 interception et 55% d’efficacité à travers 44 minutes.
Pour sa part, le Joker écrivait aussi individuellement une page d’histoire dans l’importante victoire en sol ennemi : il s’agissait d’un premier triple-double d’au moins 30 points et 20 rebonds dans l’histoire des finales de la NBA.
Nikola Jokic au sujet de son historique triple-double, en conférence d’après-match :
« Je m’en fous, c’est juste une stat. »
Les records ne s’arrêtent pas là pour l’efficace paire de stars internationales. Jokic est également devenu le premier homme de tous les temps à inscrire au moins 10 fois un triple-double à l’intérieur d’un même parcours éliminatoire.
Il s’est d’ailleurs ajouté à une liste élite de joueurs à en accomplir plus d’un lors d’une série finale :
- Wilt Chamberlain
- Magic Johnson
- Larry Bird
- LeBron James
- Jimmy Butler
- Draymond Green
- Nikola Jokic
En fait, seuls deux binômes ont déjà mis 25 points et 10 passes décisives ou plus en une rencontre de finale : Jokic et Murray, hier soir, puis Magic Johnson et James Worthy, en 1987, selon basketball reference.
Dans son cas, le point guard titulaire des Nuggets a vite fait oublier sa sortie légèrement décevante du match #2, à raison de 20 points et huit paniers après seulement une demie d’activité – grand contraste avec ses 18 points en sept paniers totaux à l’occasion de la dernière partie.
À la mi-temps, Denver a su s’emparer d’une avance de 53-48, grâce à un deuxième engagement remporté 29 à 24, succédant au premier quart nul (24-24). C’est à ce moment, à la sortie des vestiaires, que le tout a commencé à se corser pour le Heat, malgré le refus de Bam Adebayo de voir l’écart prendre davantage d’ampleur.
Le pivot des locaux connaissait presque la soirée dont ses partisans rêvaient, étant actif sur tous les plans, comme son potentiel et son talent lui permettent – mais son rendement offensif en laissait toujours un peu à désirer. Il a terminé la rencontre 3 avec 22 points, 17 rebonds, 3 passes et 1 contre à son compte, en ne convertissant toutefois que 33% de tous ses tirs.
Tout de même, le jeu de la première demie lui revient.
Jimmy Butler, fer de lance de cette édition du Heat, est peut-être allé chercher 28 points, 2 rebonds, 4 passes décisives et 1 contre, sur 46% au tir, mais il n’a pas su laisser sa marque sur l’affrontement comme il aurait fallu, et comme il l’a pourtant fait à tant de reprises avant dans ces éliminatoires.
Caleb Martin retrouvait ses aises avec 10 points en sortie de banc et Erik Spoelstra a pu compter sur des apports intéressants de ses joueurs de rôle ici et là, mais en vain. Même les partants, à cinq hommes, ont rempli la colonne des points avec 66, autant que le duo de Jokic et Murray ensemble.
Ce dernier, en plus d’Aaron Gordon (11 PTS, 10 REB, 5 AST), était simplement trop à maîtriser pour Miami, qui avait pourtant effectué de si bons ajustements au deuxième combat.
Levons notre chapeau à l’entraîneur Michael Malone ici, lui qui tient tête à l’un des meilleurs stratèges du monde du basketball en ces finales, permettant d’ailleurs à sa troupe de disséquer la défensive de zone du Heat hier soir, un facteur important du succès.
D’autres facteurs de réussite incluent les 41 paniers réussis des Nuggets sur un rendement collectif de 51% (contre 37%), puis la recrue Christian Braun. Le jeune ailier de 22 ans était certainement le facteur X au match #3, grâce à 15 points (7/8 au tir) et 4 rebonds, presque tous récoltés en deuxième demie, ainsi qu’une énergie indescriptible et contagieuse, ce qui a contribué à la conservation de l’avance des Nuggets.
« Il est un gagnant et il nous a gagné le match. »
Nikola Jokic au sujet de Christian Braun
Écoutez ici les témoignages de ses collègues en conférence d’après-match.
Le jeu des ajustements se poursuivra demain, vendredi le 9 juin à 20h30, lorsque les champions de l’Ouest croiseront à nouveau le fer avec les champions de l’Est au Kaseya Center en vue d’un autre duel crucial. Denver tentera de reprendre le taureau par les cornes à nouveau, tandis que Miami essaiera d’éviter de tomber dans un trou de 1-3.
Matchs précédents :
