Les deux premières transactions du règne de Mat Ishbia affichaient l’émergence du « syndrome du nouveau propriétaire ». Il a d’abord payé deux jeunes ailiers prometteurs (Mikal Bridges, Cam Johnson) et quatre choix de première ronde pour Kevin Durant et a ajouté un des plus gros contrats de l’histoire en Bradley Beal plus tôt dans la saison morte. Ces transactions laissaient le directeur général, James Jones, nez-à-nez avec le tout nouveau « deuxième seuil » de la taxe de luxe et par le fait même, avec une mince marge de manœuvre pour entourer Devin Booker, Kevin Durant, Bradley Beal et Deandre Ayton.
En complétant l’acquisition de Bradley Beal, les Suns se sont positionnés au deuxième seuil de la taxe de luxe. C’est-à-dire que les éventuelles transactions pour bâtir le reste de l’alignement étaient limitées à des signatures de contrats minimaux pour les joueurs externes – sans quoi des pénalités sévères s’ensuivraient.
James Jones et son équipe se sont donc mis au boulot dès l’ouverture du marché des joueurs autonomes. Ils ont laissé les Rockets dépenser 32 millions de dollars pour leur centre substitut Jock Landale et se sont concentré sur deux de leurs propres agents libres; Josh Okogie et Damion Lee.
Forcés de bonifier leur rôle après l’arrivée de Kevin Durant, Okogie et Lee ont assez satisfait l’état-major pour se voir décernés de nouveaux contrats incluant une augmentation de salaire de 20% en raison de la clause « non-Bird ». Phoenix retrouve donc un joueur d’énergie en Okogie et de la profondeur offensive avec le tireur d’élite Damion Lee.
En laissant Jock Landale capitaliser à Houston, les Suns se trouvaient sans pivot substitut et une mince ligne d’avants. Toujours en distribuant des contrats minimaux, Phoenix a mis la main sur Drew Eubanks et Chimezie Metu. Ces deux signatures créent non seulement de la profondeur, mais représentent aussi une amélioration comparée à Jock Landale, tant d’un point de vue d’expérience que d’habiletés.
Les Suns devaient également adresser leurs trous à l’aile, une position où le banc n’offrait aucune profondeur en séries éliminatoires, imposant de lourdes minutes à Kevin Durant et Devin Booker. Encore une fois, Phoenix s’est concentré sur des joueurs sous-valorisés.
Capable de défendre de multiples positions en plus d’afficher des moyennes du tir de 3 points respectives de 39.4% et 44.5%, Keita Bates-Diop et Yuta Watanabe offrent du gabarit et de l’espace sur le terrain.
Phoenix devait ensuite porter son attention vers l’arrière du terrain, où Cameron Payne se trouve toujours dans le rôle de meneur. Toutefois, un autre porteur de ballon devait s’ajouter à l’équipe. Les Suns ont jeté leur dévolu sur non seulement un joueur talentueux offensivement, mais un vétéran d’expérience avec plusieurs séries éliminatoires sous sa ceinture.
Eric Gordon, au prix d’un contrat de deux ans, ajoute une menace au périmètre, capable d’agrandir l’espace où Booker, Beal et Durant feront leur boulot. Sans être un défenseur redoutable à 34 ans, Gordon a fait ses preuves en fins de rencontres, notamment à Houston lors de leurs maintes quêtes au championnat.
Cet alignement est voué à la réussite dans la NBA d’aujourd’hui, il est optimisé de créateurs offensifs élites entourés de joueurs ayant au moins une spécialité maîtrisée au-dessus de la moyenne de la ligue. Que ce soit de l’énergie, du tir ou de la défensive, les Suns ont déniché un expert dans chacune de ces catégories.
D’ailleurs, Phoenix est maintenant équipé de huit joueurs ayant une moyenne au tir de 3 points d’au moins 35%. Le nouvel entraîneur-chef, Frank Vogel, hérite donc d’un alignement d’un équilibre similaire à son équipe championne des Lakers en 2020.
Garder cet effectif à moyen terme sera compliqué pour Phoenix, comme John Hollinger de The Athletic mentionne, ces nouvelles signatures entament une année pour se prouver et potentiellement obtenir un montant significatif l’été prochain.
Phoenix est donc l’endroit parfait pour ces nouveaux venus, les yeux seront rivés sur les étoiles des Suns et les joueurs à l’entour de l’alignement verront l’attention portée à leurs performances augmenter significativement.
