Après-matchChronique

Magic vs Pistons : Un extrait de l’avenir

Crédits: AlleyOop360

En résumé

Deux équipes similaires dans leur cheminement ont offert un spectacle autant partagé que la distribution des points.

Il était facile de se perdre dans les douze matchs de mercredi soir alors que les options de visionnement variaient entre des retours de joueurs étoiles, des revanches des éliminatoires, un début d’un Québécois, Ja Morant, etc. Un de ces affrontements, par contre, nous offrait un coup d’oeil à l’avenir de la NBA sous plusieurs angles. La visite du Magic d’Orlando à Détroit constituait un duel électrisant entre deux troupes prometteuses et nettement améliorées depuis l’an dernier.

Les attentes sont modérées pour le Magic et les Pistons, encore jeunes, ils auront besoin de plusieurs répétitions afin d’atteindre une fluidité digne des équipes élites et constamment compétitives.

Cependant, lorsqu’on porte un regard aux alignements d’avant-match, une facette constante des joueurs en uniforme faisait autant appel à l’incroyable potentiel des deux équipes que sur la nouvelle réalité du cheminement des franchises de la NBA.

En effet, les Pistons et le Magic ont entamé la saison 2022-2023 avec un total de dix joueurs repêchés dans la loterie dans les quatre dernières années. Juste pour le Magic, ils ont amorcé le match avec quatre anciens choix de loterie. Sois Wendell Carter Jr (7ième en 2018), Franz Wagner (8ième en 2021), Jalen Suggs (5ième en 2021) et nul autre que le premier choix de l’encan 2022 Paolo Banchero. À la sortie du banc, c’était l’ancien sixième choix du repêchage 2018 Mo Bamba qui s’amenait en renfort.

Ne tombez pas de votre siège sous le choc, mais Orlando aurait très bien pu amorcer sa campagne 2023 avec cinq partants originaires loterie relativement récente. Markelle Fultz, le tout premier choix en 2017, est à l’écart du jeu en raison d’une blessure à l’orteil. Jonathan Isaac, lui aussi blessé, était le sixième choix en 2017.

Malgré la défaite, l’échantillon qu’Orlando a montré aux partisans est un signe de jours plus heureux dans les années à venir. Il serait un euphémisme de dire que Paolo Banchero est à l’aise sur le terrain, l’ancien de Duke a offert une première performance historique alors qu’il a affiché 27 points, 9 rebonds, 5 mentions d’aides et 2 contres. Son physique imposant saute aux yeux alors que sa fluidité à l’offensive est digne d’un vétéran de huit saisons.

Pour Wagner, les sceptiques sont officiellement silencieux. L’Allemand d’origine a marqué 20 points de partout dans la zone adverse. Son aisance à l’intérieur du périmètre se traduit en une habileté prématurée à initier l’offensive du Magic avec son dribble. Wagner mesure 6 pieds 10 pouces et possède déjà les facettes d’un style de jeu similaire à des légendes européennes de la trempe de Peja Stojakovic, Hedo Turkoglu et même Toni Kukoc; Un tireur en route vers l’élite, un corps long et physique, l’habileté de dribbler envers le tir voulu, mais surtout, le pouvoir d’établir son rythme lorsque son nom est appelé à diriger l’attaque.

Vouloir dicter le tempo de la partie est une chose, le faire en est une autre complètement. Cade Cunningham des Pistons est une des rares exceptions où un jeune joueur joue au rythme des ses tambours. Après un début de match difficile, le premier choix en 2021 s’est établi en deuxième demie et a trouvé ses coéquipiers en route vers la victoire. Cunningham a terminé la rencontre avec 10 mentions d’aide, dont la passe gagnante à un Isaiah Stewart seul dans le coin.

Pourquoi pas Cade Cruise Cunningham comme surnom?

Sa chimie avec la recrue Jaden Ivey est évidente, mais l’addition tardive de Bojan Bogdanovic fait jour et nuit par rapport aux Pistons de l’an dernier, eux qui manquaient une menace au périmètre en plus d’un initiateur secondaire.

Pour Ivey, le cinquième choix du dernier repêchage, les comparaisons à Ja Morant ne sont pas exagérées. L’ancien de Purdue est une éclaire en transition et son contrôle aérien pourrait déjà être dans le plus haut percentile de la NBA. Il complétera l’arrière du terrain avec Cade Cunningham à merveille alors que les deux jeunes joueurs sont un véritable Yin et Yang dans leur style de jeux.

Plus profond dans la rotation, l’entraîneur-chef Dwayne Casey détient d’autres potentiels joyaux. Le plus jeune joueur de la NBA, Jalen Duren, est seulement âgé de 18 ans. À le voir jouer hier, il est presque garanti que toute personne qui ne le connaissait pas aurait deviner que Duren avait au moins 25 ans. Son physique plus que mature lui a permis d’obtenir un double-double à son tout premier match en affichant 14 points et 10 rebonds.

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Killian Hayes, Isaiah Stewart et Saddiq Bey, tous des choix de premières rondes en 2020, complètent de manières variées l’alignement des Pistons. Malgré ses difficultés au tir, il est difficile d’ignorer l’impact que Hayes peut imposer autant comme meneur de jeu qu’en défensive. Bey a seulement marqué huit points hier, toutefois, le simple fait qu’il soit posté à la ligne de 3 points ouvre le jeu pour les Pistons. L’auteur du tir gagnant, Isaiah Stewart, continue d’impressionner par sa hargne et son jeu offensif en développement continu.

Deux équipes similaires dans leur cheminement ont offert un spectacle autant partagé que la distribution des points. Certes, les Pistons l’ont emporté 113-109, mais il serait faux de dire que ces deux équipes se concentreront uniquement sur les résultats au cours de la prochaine saison. Membres d’une conférence de l’Est titanesque, il serait surprenant d’apercevoir Détroit et Orlando dans la course pour les séries.

Néanmoins, ne clignez pas des yeux, vous allez penser que vous vous retrouvés de nouveau en 2008 alors que les Pistons et le Magic sont dans les meilleures équipe de la NBA.

Jean-Christophe Dion

Jean-Christophe Dion

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