Nous avons tous été témoins de l’excellence des Grizzlies de Memphis en 2021-2022, cette jeune formation en pleine croissance qui semble avoir sauté quelques étapes dans son développement et pour se hisser cette année au deuxième rang de la NBA pour le pourcentage de victoires (68.8%). Avec un bilan de 55-25 et seulement deux rencontres au calendrier régulier, la bande de Ja Morant a surpassé toutes les attentes à son égard et elle a accompli l’inimaginable en dominant quelques catégories statistiques précises.
Selon StatMuse, les Grizzlies attribuent une part de leur succès cette année à leurs compétences à capter des rebonds, à intercepter des ballons et à contrer des tirs au panier. En fait, Memphis mène le circuit à chacun de ces chapitres, en termes de moyennes collectives par rencontre, ce qui n’a jamais été fait auparavant.
Le total de rebonds par match (49.2 REB) que récoltent les Grizzlies cette saison n’est pas seulement le meilleur actuellement, il s’agirait également du troisième plus haut total depuis 1999-2000. Question d’encore mieux illustrer l’aspect incroyable de cette statistique, les Bucks de Milwaukee figurent au deuxième rang du palmarès pour 2021-2022, et sont à 2.4 rebonds par soir d’égaler la marque des Grizz, ce qui représente un écart plus important que celui qui existe entre les Bucks et la douzième place.
Ce qui explique partiellement ce phénomène sont les 14.1 rebonds offensifs qu’enregistrent ces Grizzlies en moyenne – encore une fois la meilleure cote. Ça aide lorsqu’on compte le meilleur rebondeur offensif de l’association parmi nos rangs…
Les hommes de Taylor Jenkins accomplissent cet hallucinant fait d’armes notamment grâce aux 10.0 rebonds totaux et 4.6 rebonds offensifs par rencontre du pivot titulaire Steven Adams qui atteint la dizaine pour sa première fois en carrière. Mais ils le font surtout EN DÉPIT du fait que leur deuxième meilleur rebondeur est Jaren Jackson Jr (5.8 REB), lui qui n’en capte jamais autant que sa taille et son envergure le suggéreraient.
Or, ce n’est pas que sous l’anneau que Memphis a le dessus sur ses adversaires, mais également dans la zone défensive du terrain, eux qui arborent actuellement la cinquième meilleure cote défensive (108.6) du circuit. Ils sont également redoutables aux niveaux des statistiques défensives plus traditionnelles, dont les interceptions, au son de 9.8 STL par match.
À titre de note, les Raptors les suivent de près avec 9.0 vols de ballons moyens. Rappelons également que les steals et blocks ne sont officiellement enregistrés que depuis 1973-1974.
De’Anthony Melton (1.4 STL) est celui qui intercepte le plus de passes et dribbles adverses par rencontre pour son équipe, alors qu’il n’obtient pourtant que 22.6 minutes de jeu par soir, généralement en sortie de banc. Quatre autres membres du club (Ja Morant, Desmond Bane, Dillon Brooks, Kyle Anderson) dépassent la barre d’un vol de ballon par match, contribuant au cinquième meilleur total par match depuis 2000 pour n’importe quelle équipe.
Ensuite, pour les tirs bloqués, la moyenne est de 6.5 BLK à chaque sortie. Historiquement, la ligue a déjà vu bien mieux, mais il s’agit tout de même d’un résultat suffisamment bon pour s’insérer dans le top 10 des campagnes depuis 2010. Il faut également considérer que moins de lay-ups et tirs sont tentés près de l’anneau de nos jours, dans cette ère de l’espacement, du lancer extérieur et du jeu périphérique. Moins de tentatives au panier = moins d’opportunités de blocs.
Tout de même, nonobstant des facteurs qui leur sont non favorables, les Grizzlies ont su imposer leur volonté sur plusieurs aspects importants du basketball et le bénéfice direct de cette pratique a été un bon nombre de gains. En fait, la concession du Tennessee n’a besoin que d’un triomphe pour égaler son propre record de victoires pour une saison, ainsi que de deux pour en établir un tout nouveau : les « Grit ‘n Grind » Grizzlies de 2012-2013 ont conclu le calendrier avec 56 victoires à leur dossier.