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Temple de la renommée : faits saillants de la cérémonie 2023

Crédit : David Dow, NBAE via Getty Images

En résumé

Compilation des meilleurs moments de la soirée d'intronisation au Temple de la renommée de la classe de 2023.

Si nous savions déjà depuis longtemps l’allure de la classe 2023 d’intronisation au Temple de la renommée du basketball, rien n’aurait pu nous préparer pour les vagues d’émotion qui nous attendaient à la cérémonie officielle de samedi soir, au Temple de la renommée Naismith à Springfield, Massachussetts. Plusieurs douzaines d’acteurs des plus importants du milieu du basketball y étaient présentes afin de célébrer et d’accueillir au Temple les joueuses, joueurs, entraîneuses et entraîneurs suivants, hier soir.

  • Tony Parker, joueur, NBA
  • Pau Gasol, joueur, NBA
  • Gregg Popovich, entraîneur, NBA
  • Becky Hammon, joueuse, entraîneuse, WNBA/NBA
  • Dirk Nowitzki, joueur, NBA
  • Dwyane Wade, joueur, NBA
  • Gene Bess, entraîneur, NCAA
  • Gary Blair, entraîneur, NCAA
  • David Hixon, entraîneur, NCAA
  • Gene Keady, entraîneur, NCAA
  • Jim Valvano, entraîneur, NCAA
  • L’Équipe américaine féminine médaillée d’argent aux Jeux olympiques de 1976

Si vous ne voulez qu’écouter chacun des discours prédominants, ils sont compilés ici dans cette vidéo :

Ce ne sont pas les légendes qui manquaient dans cette brochette de grands noms à être immortalisés au sein de l’institution la plus prestigieuse du basketball, incluant même deux entraîneurs toujours en poste avec encore quelques pages de légende à écrire, en Hammon et Popovich. Ce n’était pas les saveurs européennes qui manquaient non plus, avec trois des meilleurs joueurs de basketball de l’histoire du Vieux Continent honorés comme il se doit dans cette même occasion, considérant Parker, Gasol et Nowitzki.

Rappelons que les exploits à l’international sont pris en compte par les membres du Temple chargés d’élire les prochain(e)s intronisé(e)s.

Tony Parker

Présenté par deux des ses anciens coéquipiers, Tim Duncan et Manu Ginobili, chacun membre du Temple, le meneur de jeu français Tony Parker était celui à lancer le bal lors de la cérémonie du 12 août, avec son discours aussi drôle qu’émouvant. La connection européenne est peut-être forte au sein de cette classe, mais celle des Spurs l’était tout autant hier lorsque deux des ex-entraîneurs de Parker à San Antonio, Popovich et Hammon, ont également pris le podium.

Avec son ton blagueur, Parker s’est penché sur l’accueil que lui ont offert Ginobili et Duncan à son arrivée dans la grande ligue, les deux autres pièces de l’historique trio ayant défini la dynastie des Spurs. Au sujet de Tim Duncan, Tony a précisé qu’il « ne lui adressait pas la parole » au début.

« Les gens me croient fou lorsque je dis ça, mais c’est vrai : Timmy n’aime pas les Français. Il n’aime pas mon accent français. »

Il est clair que les trois légendes du sport partagent ensemble un lien plus solide que celui du Temple de la renommée ou même des titres qu’ils ont remportés ensemble. Leurs relations, vraisemblablement, sont à ce jour très fortes et le seront pour toujours. Il en va de même pour le lien tissé entre chacun des trois joueurs et leur ancien entraîneur-chef, leur patron, Gregg Popovich.

Au fil de sa carrière professionnelle aux États-Unis, Tony Parker a été nommé six fois All-Star, quatre fois membre All-NBA, quatre fois champion de la NBA et une fois MVP de la finale. Il demeure encore aujourd’hui dans le top 5 de sa franchise aux chapitres des points totaux, passes décisives totales et interceptions totales.

Maintenant, le légendaire TP peut se vanter d’être le tout premier joueur français à intégrer le Temple de la renommée du basketball. Félicitations, Tony !

Discours complet de Tony Parker :


Pau Gasol

Ensuite, au tour d’un grand Espagnol, reconnu partout au monde comme un champion, d’accepter son sort et de faire ses quelques remerciements. Pau Gasol, ancien des Lakers de Los Angeles, mais également des Grizzlies, Spurs, Bulls et Bucks, a fait verser une larme à plusieurs avec un motivant hommage à son bon ami, le défunt Kobe Bryant.

Vanessa Bryant était d’ailleurs présente dans la foule afin de venir elle-même rendre hommage à Pau, lui qui est presque un oncle pour ses filles. Rob Pelinka, directeur général des Lakers, ainsi que la famille de Pau, incluant son frère Marc Gasol, étaient eux aussi sur place dans le but d’honorer la carrière d’un des meilleurs joueurs d’origine internationale.

« [À Los Angeles], c’est là où j’ai pu rencontrer la personne qui a su élever mon jeu comme aucune autre, qui m’a appris ce que ça prenait pour gagner au plus haut des niveaux, qui m’a montré comment fort il faut travailler et la mentalité qu’il fallait avoir afin d’être le meilleur, l’engagement qu’il fallait prendre et ce que ça voulait dire d’être un leader. Kobe. »

Pau Gasol a poursuivi : « Je ne serais pas ici sans toi mon frère. Tu me manques et je t’aime. »

Oui, des larmes ont coulé.

Gasol et Bryant ont su conjointement, à titre de paire dynamique intérieur-extérieur, décrocher deux trophées de champions de la NBA, en 2009 et 2010. Recrue de l’année en 2002, Pau a également couronné sa prolifique carrière de six apparitions au Match des étoiles et quatre sur des équipes All-NBA, en plus de 20 894 points totaux.

Discours complet de Pau Gasol :


Gregg Popovich

Gregg Popovich a été honoré à titre d’entraîneur émérite de la NBA lors de la cérémonie d’hier, malgré son statut actuel de coach des Spurs de San Antonio. Éligible à être intronisé au Temple dès cette année, même en n’ayant pas terminé sa carrière, à 74 ans, Pop a su se bâtir un CV suffisant pour convaincre le bassin chargé de voter pour les membres ajoutés au Temple.

Après tout, on parle probablement ici du meilleur entraîneur en chef de l’histoire du circuit.

Ce dernier nous a d’ailleurs assuré une chose à travers son long discours (plus de 26 minutes !) chargé de messages nobles et de sagesse : ce n’est pas fini.

« Je n’ai pas terminé. J’ai attendu pour ça longtemps. Je n’ai pas terminé. »

On peut lire entre les lignes ici que l’arrivée d’un jeune prodige de la trempe de Victor Wembanyama au sein de la franchise des Spurs fait le bonheur de Pop, après quelques saisons de médiocrité à San Antonio. Tout de même, l’homme à la barre du club depuis 1996 peut encore pavaner son bilan victorieux de 64,2% en calendrier régulier et de 59,9% en éliminatoires.

Coach Pop sera donc l’une des seules personnes à quitter sa profession en étant déjà membre de l’illustre Temple de la renommée Naismith. Pas mal pour celui qui a passé toute sa carrière (28 saisons) derrière le banc de San Antonio, y décrochant cinq championnats, en 1999, 2003, 2005, 2007 et 2014.

Gregg Popovich a également été nommé trois fois Entraîneur de l’année, est allé chercher l’or avec l’Équipe américaine masculine aux Jeux de Tokyo, en 2021, compte derrière sa cravate 284 victoires en séries éliminatoires, présente une fiche de 5-1 en finale de la NBA et est bien évidemment l’entraîneur-chef avec le plus grand nombre de victoires de saison régulière à son compte – avec encore bien d’autres à venir.

Discours complet de Gregg Popovich :


Becky Hammon

À la suite de Gregg Popovich était l’une de ses meilleurs disciples, Becky Hammon, une vedette autant comme joueuse en NCAA, en WNBA et qu’à titre d’entraîneuse. À Springfield samedi soir, c’était toutefois sa carrière d’athlète qui était célébrée.

Son sérieux et sa compétitivité qui caractérisent son coaching aujourd’hui sont les mêmes traits qui ont fait d’elle une joueuse si productive au caractère de feu. Six fois All-Star en carrière, Hammon est passée du Liberty de New York, où elle s’est procuré le chapeau de capitaine, aux Stars de San Antonio, en 2007. Non repêchée, Hammon avait su faire ses preuves au Liberty afin d’y obtenir une chance en 1999 – tout ce dont elle avait besoin comme tremplin avant de connaître une grande carrière au sein du plus grand circuit féminin au monde.

Le produit de Colorado State a su mener la WNBA en termes de passes décisives par match en 2008, apportant conséquemment les Stars vers la grande finale, sa seule en 16 ans de basket professionnel aux États-Unis. Or, à l’occasion de son discours d’intronisation samedi, Hammon n’a pas que touché aux sujets de sa carrière d’athlète, mais également des étapes suivantes.

Elle a entre autres partagé un moment fort émotif avec Popovich, celui qui lui a permis d’être nommée première entraîneuse adjointe en NBA – en plus de la nommer entraîneuse d’une équipe de Summer League en 2015.

« Pop, je ne regarderai pas en ta direction, » a dit Becky Hammon avant que la caméra nous montre un Gregg Popovich au bord des larmes. « Tu es un homme de principes et d’excellence. Je sais que tu n’essayais pas d’être courageux quand tu m’as engagé, mais tu as fait quelque chose que personne d’autre n’avait fait dans l’histoire des sports professionnels. »

« Tu affiches l’excellence, tu t’attends à l’excellence et tu as créé un modèle pour devenir excellent, dans ta routine quotidienne et comment tu accomplis ton travail. […] Tu m’as texté ‘Sois toi-même, tu seras géniale.’ […] Tu as changé la trajectoire de ma vie et celle de tant d’autres filles et jeunes femmes. Merci, je t’aime. »

La principale intéressée aurait reçu des messages textes de son mentor lui disant « sois toi-même » à maintes reprises, lui donnant le courage nécessaire pour briser les nombreux plafonds de verre qu’elle a rencontré dans sa carrière après avoir accroché ses chaussures.

Hammon sera certainement de retour sur cette même scène dans quelques années lorsque ses accomplissements comme entraîneuse seront reconnus, elle qui a justement mené les Aces de Las Vegas (précédemment les Stars de San Antonio) vers leur premier titre de la WNBA à sa première année à la tête du programme, l’été dernier.

Discours complet de Becky Hammon :


Dirk Nowitzki

Des mouchoirs ont encore été nécessaires quelques minutes après lorsque Dirk Nowitzki a pris le podium. À ce jour, il demeure le seul homme à être resté 21 ans sous les couleurs de la même franchise de la ligue. Ce ne sera cependant pas que la longévité dont on se souviendra lorsqu’on repensera à l’incroyable carrière du joueur de presque 7 pieds aux origines allemandes.

La légende et le plus grand joueur de l’histoire des Mavericks de Dallas a participé à 14 reprises au Match des étoiles, étant nommé 12 fois All-NBA et même une fois MVP des finales en 2011 lorsqu’il a aidé Dallas à défaire les puissants Heatles, tout juste assemblés à Miami. S’il y avait alors une rivalité quasi-haineuse entre Nowitzki et certains membres de l’opposition, dont Dwyane Wade, elle semble aujourd’hui s’être dissipée.

« Pau, Tony, Wade, je ne vous ai pas toujours aimé. Nous avons fait compétition aux plus hauts des niveaux, mais il y avait toujours [chez moi] une appréciation de votre grandeur, » a partagé Dirk.

Il n’y a plus de « mauvais sang » entre lui et D Wade, selon Nowitzki. Et cette vidéo où les deux grands de leur discipline s’adonnent à un cocasse exercice de comparaison en est une preuve indéniable.

Dirk, premier MVP européen (2007), est ainsi devenu le premier Allemand à intégrer le Temple. Avec 31 560 points en carrière, le German Jesus est désormais au sixième rang du palmarès des plus grands marqueurs totaux dans l’histoire de l’Association.

Discours complet de Dirk Nowitzki :


Dwyane Wade

On dirait bien que les organisateurs de la cérémonie ont voulu garder le meilleur pour la fin, en permettant à Dwyane Wade de remercier et de s’adresser à la foule qui s’est regroupée pour l’honorer en clôture de soirée. Et quel discours c’était.

Son père Dwyane Wade Sr s’est joint à lui sur scène en fin de message : « On est au Temple de la renommée ! » a dit Wade à son paternel. Même s’il a également blagué qu’il « n’avait pas beaucoup de temps, » que « Coach Pop avait pris tout le temps », Wade a exprimé sa gratitude pour environ 25 minutes, lui aussi, après avoir été accueilli par Allen Iverson sur scène et des chants de « Let’s go Heat ! »

D Wade n’a raté personne; autant Iverson que Shaquille O’Neal et plusieurs de ses coéquipiers et entraîneurs ont reçu leurs fleurs.

Dwyane Wade a pris sa retraite en 2019, comme Dirk, et immédiatement s’est inséré dans la conversation pour le top 3 des meilleurs joueurs à la position de shooting guard, derrière Michael Jordan et Kobe Bryant. Ce n’est pas difficile à imaginer lorsqu’on considère son CV étoffé de triple-champion NBA.

Joueur le plus utile des finales en 2006, Wade a également été nommé 13 fois All-Star et huit fois All-NBA en 16 campagnes, incluant de plus trois mentions All-Defensive et un trophée de MVP du Match des étoiles de 2010. Sans l’ombre d’un doute, The Flash sera pour encore bien longtemps le joueur le plus important de l’histoire de la concession de South Beach, même si bon nombre de grands athlètes tels LeBron James, Alonzo Mourning, Jimmy Butler et Chris Bosh sont aussi passés par le Heat de Miami.

Après la soirée…

Liam Houde

Liam a gradué en journalisme au Collège La Cité, à Ottawa. Il aime marier son amour de la rédaction avec sa passion pour le basketball et son objectif est de faire du Québec un endroit où ce sport est un élément clé de la culture.

Liam Houde

Liam a gradué en journalisme au Collège La Cité, à Ottawa. Il aime marier son amour de la rédaction avec sa passion pour le basketball et son objectif est de faire du Québec un endroit où ce sport est un élément clé de la culture.

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