Quand les Timberwolves ont annoncé qu’ils avaient fait l’acquisition de Rudy Gobert cet été, à peu près tout le monde était d’accord sur le fait qu’il s’agissait d’un pari très risqué que venait de prendre Tim Connelly. Avec un pivot étoile en Karl-Anthony Towns déjà en ville, les Wolves espéraient que les deux pourraient cohabiter. Or, au-delà des performances des deux géants, on remarque que les Timberwolves de 2022-23 ont un gros trou au sein de la formation : un trou qui a la forme exacte de Patrick Beverley.
Beverley est loin d’être un joueur qui fait l’unanimité chez les partisans de la NBA. Après tout, malgré son excellent niveau de jeu en défensive ainsi que son effort constant, certains ont de la difficulté à passer au-delà de ses frasques, lui qui n’a pas peur de se faire aller le mâche-patates.
Ceci dit, pour avoir vu un grand nombre de matchs des Timberwolves l’an dernier, je peux vous assurer qu’un gars comme Beverley est un morceau important au sein d’une équipe. Le fait qu’il soit toujours aussi investi en défensive et qu’il exige le meilleur de ses coéquipiers à tout moment fait en sorte que son impact va bien au-delà de la feuille de pointage.
Et quand on regarde les Timberwolves cette saison, on se rend rapidement compte de deux choses : le langage corporel des joueurs est épouvantable et l’équipe ne cesse de commettre des erreurs mentales qui, à première vue, ont l’air d’être attribuables au fait que les gars n’ont pas constamment la tête dans le match.
Mercredi soir, par exemple, les Timberwolves ont défendu à court d’un homme le temps d’une possession en raison d’une confusion lors d’un changement. Avec Beverley au sein du groupe, j’ai tendance à croire que ce ne serait pas arrivé.
Et hier soir, dans le cadre d’une autre défaite (cette fois aux mains des Grizzlies), on a eu droit à ce jeu défensif épouvantable de la part de D’Angelo Russell, qui a carrément oublié qu’il devait défendre son homme. Encore une fois, avec Beverley dans l’alignement, ce sont des choses qui n’arrivent pas (ou, du moins, qui n’arrivent pas aussi fréquemment).
Je ne suis pas en train de dire que les Timberwolves sont à un Patrick Beverley près d’être la meilleure équipe du circuit. Par contre, perdre un gars de la sorte fait extrêmement mal pour une jeune équipe qui semble être assez faible mentalement.
Certains me diront que les Lakers de Beverley ne sont pas exactement en feu en ce moment, et c’est un bon point. Or, il y a plus de talent dans le Minnesota qu’à Los Angeles à mon humble avis, et un gars comme Beverley correspond plus à la formation des Wolves (des jeunes talents à la recherche d’un leader vocal) qu’à celle des Lakers (des joueurs plus vieux qui ont besoin d’une dose de talent).
Les Timberwolves déçoivent grandement à l’heure actuelle avec leur fiche de 5-8. L’absence de Beverley fait mal, mais il y a également d’autres facteurs à considérer. D’Angelo Russell est absolument épouvantable offensivement (et il n’a jamais rien cassé défensivement), Anthony Edwards cherche encore sa constance, Jaden McDaniels ne connaît pas l’éclosion espérée et Rudy Gobert n’a pas l’impact escompté, surtout au niveau des rebonds (malgré le fait que l’équipe est grandement meilleure quand il est sur le parquet).
Il est encore très tôt dans la saison et on se doutait que ça prendrait un peu de temps pour que les Timberwolves trouvent leurs repères. Par contre, s’ils ne se replacent pas rapidement, les défaites continueront de s’accumuler et obtenir un billet pour les séries deviendra une tâche de plus en plus ardue.
Le potentiel de ce groupe est indéniable. Peu de formations misent sur autant de joueurs aussi talentueux que les Timberwolves et le fait qu’ils aient tout de même remporté cinq matchs malgré toutes les erreurs en est une bonne preuve. Néanmoins, ce n’est pas avec le 23e meilleur Offensive Rating (110,1) et le 19e meilleur Defensive Rating (112,4) de la ligue qu’ils parviendront à se relever.
Je ne serais pas surpris de voir Russell être relégué au rôle de sixième homme à court terme, lui qui peine à trouver son rythme au sein de l’unité partante. Or, l’autre chose qui doit changer très rapidement, c’est la capacité de l’équipe à prendre des rebonds. Hier encore, ils ont été dominés à ce niveau, et tant les deux centres que les autres doivent se lever dans cette facette du jeu.
Anthony Edwards a été clair hier : l’équipe n’a plus besoin de victoires morales, elle a besoin de vraies victoires. Or, pour y arriver, elle doit arrêter de se mettre des bâtons dans les roues et commencer à donner un effort tant physique que mental, et ce, sur 48 minutes.
Et comme Patrick Beverley ne reviendra pas les sauver, ils devront se sortir de ce pétrin par eux-mêmes. Aux jeunes vedettes de prouver qu’elles sont capables de mener le groupe vers le haut, désormais.