Première de la conférence du Big Ten en Division 1 de la NCAA, l’équipe masculine des Boilermakers de Purdue (7-0) est menée cette saison par un grand gaillard venu du nord de la frontière, Zach Edey. Et grand, c’est le cas de le dire. Mes collègues et moi avons écrit sur le potentiel gigantesque du Canadien de 7 pieds, 4 pouces dans le passé, mais ses accomplissements récents à cette troisième campagne universitaire rendent miniatures tous ceux des années précédentes.
À ce point-ci de la saison 2022-2023 de la NCAA, Edey, natif de Toronto, est déjà favori des parieurs et des analystes au titre de Joueur de l’année dans son circuit, soit l’illustre trophée Naismith College Player of the Year nommé en l’honneur de l’inventeur du sport.
Zach Edey est le plus grand joueur de l’histoire du Big Ten, à seulement 20 ans, et le domine actuellement grâce à cette taille et des habiletés intérieures grandement améliorées. S’il a sa grandeur de son côté depuis déjà longtemps, le centre n’a commencé que récemment à s’en servir de façon aussi redoutable.
Après sept rencontres sur le calendrier régulier d’accumulées, et 30 minutes de jeu par soir, Edey enregistre en moyenne 22.1 PTS, 11.4 REB, 2.1 BLK par match et un rendement de 64% au tir. Son pourcentage de réussite True Shooting de 67% atteint cette année un sommet qu’il n’avait jamais touché.
Au sein des listes de meilleurs producteurs de statistiques aux États-Unis jusqu’ici, Edey est parmi le top 5 des rebondeurs et des pointeurs moyens, puis dans le top 30 respectif aux contres par match et au taux d’efficacité. Or, ce qui est peut-être le plus impressionnant lorsqu’on jete un coup d’œil aux stats de l’Ontarien est possiblement l’amélioration connue entre sa première, sa deuxième et sa troisième campagne.
À titre de junior à Purdue, Edey récolte 7.7 points de plus que sa saison sophomore et 13.4 de plus que la précédente. Comme freshman, il amassait également 4.4 rebonds, soit 7 de moins que ce qu’il capte aujourd’hui. Son jeu a donc su grandir presque au même rythme que sa taille au fil des dernières années. Il faut cependant noter que ses opportunités ont elles aussi augmenté considérablement; il est passé de 15 minutes par match en 2020-2021 à 19, puis finalement 30.
Sur papier, le jeune numéro 15 des Boilermakers semble dominant, mais ses démonstrations sur parquets ne font que confirmer cette observation. Zach Edey a su mener sa troupe vers un gain contre FSU mercredi grâce à 25 points et 8 rebonds, ainsi qu’un autre face aux Blue Devils de Duke plus tôt cette semaine, match où il a contribué de 21 points et 12 rebonds.
Celui qu’on surnomme le Yao Ming du basketball universitaire est donc l’instrument qui a permis à Purdue de sortir du tournoi Phil Knight Legacy invaincus, titre de champions en mains. L’événement incluait trois triomphes consécutifs face à des adversaires « classés » de haut niveau, en plus de cinq performances d’au moins 20 points consécutives – fait d’armes inaccompli jusque lors dans cette campagne de Division 1.
« C’est une excellente expérience pour notre équipe. C’étaient trois excellentes équipes, » a déclaré Zach en entrevue suivant la victoire 75-56 des Boilermakers sur Duke.
À la lumière de la croissance remarquée de Zach Edey, force est d’admettre que son statut comme espoir NBA se concrétise de plus en plus. Il ne sera pas qu’un atout important pour l’équipe sénior canadienne, mais éventuellement pour un club de la grande ligue qui souhaitera lui offrir une chance et ce, qu’il choisisse de se rendre éligible au repêchage de 2023 ou qu’il demeure à l’école une année additionnelle.
Edey ne s’appuie plus seulement que sur sa taille, on parle ici d’un joueur à la boîte à outils progressivement plus profonde, où on retrouve…
- Une habileté à seal (sceller) son défenseur pour obtenir une position adéquate sur le bloc;
- Un dribble fort, économe et décisif pour approcher davantage le panier;
- Une capacité de pivoter à travers le contact et les double-teams;
- Une capacité d’attirer maintes et maintes fautes.
Toutes ces notions sont dignes de certains des meilleurs pivots actuels de la NBA, et Edey les combine à un rendement de 74% aux lancers francs cette année (68% pour sa carrière) – parfait pour faire payer ses opposants. Le futur réserve de grandes choses pour ce géant du nord, ne manquez pas le spectacle.
